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30 août 2021

Manifestants et journalisme : Le problème de la fiabilité de la source


Au début de la seconde moitié du XXe Siècle, dans les années 1950, 60, 70, lorsqu'une personne en rencontrait une autre sur la place du village ou sur son chemin vers l'épicerie, il arrivait que la connexion entre les deux personnes aille au delà du simple échange de politesses et qu'une conversation ait lieu. De cet échange pouvait émerger de l'information et chaque interlocuteur ou interlocutrice savait faire la différence entre un sujet grave et un sujet plus léger, pour lequel il pouvait s'agir d'un commérage. Libre à chacun de répéter ou non cette information ou ce bruit, il s'agissait du réseau social de l'époque.

Bien entendu, il était comme convenu que si l'information avait un sérieux particulier, drame, accident, voire naissance ou exposition de peinture, elle était une vérité. On ne se posait pas la question de la fiabilité de la source.

Au delà de la radio, la télévision est ensuite devenue le quotidien des gens, et avec elle son journal d'informations télévisées. Sur la place du village ou sur le chemin de l'épicerie, se répétait en plus des sujets locaux, parfois trouvés dans le quotidien régional, les informations entendues à la télévision. J'écris "entendues" parce que souvent, et surtout si l'actualité se passait à l'étranger, on ne voyait rien de particulier sur l'écran en dehors du ou de la journaliste présent(e) sur place.

Ici encore, on ne se posait pas le problème de la fiabilité de la source et l'on pensait que tout ce qui était dit était vrai, nonobstant que l'on ne voyait rien. Et plus le pays était lointain moins on voyait d'images (à dire vrai, plus l'explication était courte). D'ailleurs, dans les années qui s’éloignent, de la Guerre à Bagdad il n'était montré que les tirs de nuit à l'arrière plan du cadre fixe. Ceci dit, à ce moment non plus la question de la fiabilité de la source ne se posait pas.

Sur un autre plan, les circonstances de la disparition sur le terrain de sport de l'école élémentaire de la ville de Victoria au Canada du petit Michael D. âgé de 4 ans est un véritable point d'interrogation. Courant mars 1991 les parents du petit garçon seraient arrivés en sa compagnie vers 12h30. Michael D se serait évaporé sur place, et il n'y aurait personne témoin de sa disparition.(*) Ici la fiabilité de la source c'est les parents.

Le nombre de manifestants

Lorsqu'il est question de démonstrations d'opposition au gouvernement dans un pays démocratique, l'information principale est le nombre de manifestants. De part l'histoire, les défilés dans les rues ne datant pas d'aujourd'hui, on savait que lorsque ceux-ci étaient organisés par des syndicats, le calcul du nombre de manifestants était un petit jeu entre les autorités d'une part et les organisateurs d'autre part, et qu'il suffisait bien souvent de faire la moyenne des deux informations pour s'approcher de la vérité. La fiabilité de la source était dès lors relative à un calcul, ou à une fourchette, notamment parce que la technologie ne permettait pas la diffusion d'images privées en temps réel.

D'un point de vue objectif on peut considérer qu'il s'agit de politique et que chacun était dans son rôle, ceci parce qu'on avait malgré tout confiance, d'une part dans le gouvernement et d'autre part en les syndicats.

Depuis 2017, un certain nombre de polémiques sont nées en France, un certain nombre d'affaires, auxquelles se sont ajoutés le Grand Débat National et la Convention Citoyenne pour le Climat qui ont surtout créés des déceptions. Petit à petit, et encore récemment, la confiance en la parole publique disparait. Elle s'estompe.

Dans ces conditions, alors que la France vit de nouvelles heures de son histoire entre Science expérimentale et Technologie de l'information, que devient le calcul du nombre de manifestants défilant dans les rues des villes sans mot d'ordre émanant de syndicats alors que la parole publique est remise en cause ? Est-il judicieux pour la presse de prendre comme vérité le nombre délivré par le gouvernement dès lors que les images diffusées, qui ne sont plus fixes avec le journaliste au premier plan, montrent ce que l'on peut à minima appeler un déphasage ? La fiabilité de la source ici, n'est-ce pas les vidéos réalisées sur place ?

Au delà du nombre précis de personnes, qui est la forme, le rôle de la presse est-il sur le fond de mépriser les manifestants, de dénigrer leur action ? Il s'agit en très grande majorité de familles, grands-parents, enfants, petit-enfants, dont beaucoup défilent pour la première fois. La politique éditoriale doit-elle avoir un jugement de valeur sur l'événement ? Si oui, la fiabilité de la source pour l'ensemble des autres informations ne serait-elle pas remise en cause ?

 

Image : Pixabay / (*) Plusieurs contacts tentés sur place sans résultat


 

03 juin 2017

Présidentielle : Une malédiction pour les anciens premiers ministres ?

Suite à la fermeture de la plateforme des blogs de L'Obs, voici la copie d'un post publié en avril 2017 :
Pixabay.com

François Fillon et la malédiction des premiers ministres

  
 
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François Fillon ne sera pas au second tour de l'élection présidentielle de 2017. Il n'était pourtant pas le premier ministre sortant. Y a t-il une malédiction pour les anciens premiers ministres de la République ?

En consultant la liste des présidents de la Ve République de 1958 à 2012 on peut constater en effet qu'une sorte de malédiction guette les premiers ministres de la France qui ont des ambitions politiques au delà de la fonction pour laquelle ils sont nommés par le Président de la République. Cela ne semble pas s'arrêter à 2012. Pour être élu président, ne faut-il pas de préférence avoir été seulement ministre d'un gouvernement, ou même pas du tout ?

Georges Pompidou a géré mai 1968, traversé une dissolution de l'Assemblée Nationale, et de part les circonstances (majorité absolue de l'UNR et départ du Général de Gaulle), il fait exception avec Jacques Chirac, mais est décédé en cours de mandat.

Maurice Couve de Murville a ensuite été battu par Michel Rocard à l'élection législative partielle d'Octobre 1969.

Jacques Chaban-Delmas s'est présenté à l'élection présidentielle de 1974. Avec 15,1% des voix il n'arrive qu'en troisième position derrière François Mitterrand et Valéry Giscard d'Estaing.

Jacques Chirac n'obtient que 18% des suffrages exprimés au premier tour des élections présidentielles de 1981, se trouvant derrière Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand. En 1988, il ne recueille au 1er tour que 19,94% des suffrages exprimés.

Raymond Barre n'obtient au premier tour des élections présidentielles de 1988 que 16,53% des suffrages, se situant derrière François Mitterrand et Jacques Chirac.

Laurent Fabius est marqué lors de son passage à l'Hôtel Matignon par deux scandales qui freineront ses ambitions présidentielles en 1986 et il arrive en troisième position lors de l'investiture du PS pour la présidentielle de 2007, avec 18,66% des voix des militants.

Michel Rocard subit de plein fouet sa performance à l'élection européenne de 1994 (14,49%). Son résultat mettra un terme à ses ambitions.

Edouard Balladur ne recueillera que 18,58% au premier tour de l'élection présidentielle de 1995 et arrivera troisième derrière Jacques Chirac et Lionel Jospin.

Alain Juppé est pris dans différentes affaires judiciaires au début des années 2000, qui freineront son ambition et il se retrouvera candidat malheureux à la primaire de la droite et du centre en 2017.

Lionel Jospin fut lui aussi victime des événements. Déjà antérieurement battu par Jacques Chirac, il arrivera au premier tour en 2002, seulement avec 16,18%, derrière Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, surtout en raison d'un grand nombre de candidats présents.

Dominique de Villepin, crédité de 1 à 3% d'intentions de votes, n'obtiendra pas en 2012 les 500 signatures nécessaires à sa candidature.

François Fillon est vainqueur de la primaire de la droite et du centre en 2016 mais il se retrouve embourbé dans des affaires judiciaires, avec son épouse. Il ne sera pas au second tour de la présidentielle de 2017 en raison d'un résultat au premier tour (19,9% sur 97% des bureaux dépouillés), le placant derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Manuel Valls sera le candidat malheureux des primaires citoyennes de la gauche, arrivé au second tour derrière Benoît Hamon.

(sources diverses, notamment gouvernement.fr et wikipedia.fr)

01 juin 2017

L'importance des petits candidats lors de l'élection présidentielle

Suite à la fermeture de la plateforme des blogs de L'Obs, voici la copie d'un post publié en mars 2017. Le commenter pourrait être intéressant dans le futur. Il faut signaler que la totalité des suffrages obtenus au premier tour par les "petits candidats" (Benoît Hamon inclus) a été de 15,10% !


Présidentielles 2017 : L'importance des "petits" candidats

  
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Au premier tour des deux précédentes élections présidentielles, les "petits" candidats avaient obtenu un score de 14-15 %.

En 2007 ils étaient 8 petits candidats et en 2012, en incluant Jean-Luc Mélanchon, ils étaient 5. Cette fois-ci, ils sont 6, ou plutôt 7 si on inclut Benoît Hamon (le résultat de JLM étant en 2012 de 11,10%). Prévisions et hypothèses sont les deux mots avec lesquels notre pays est géré, au fil de l'eau, alors pour quelques jours avant le grand saut dans l'inconnu on ne va pas à notre tour se priver, hein !

Dans la mesure où les petits candidats ont obtenu un nombre suffisant de parrainages pour entrer en compétition avec les ténors de cette campagne 2017, il convient de les prendre au sérieux. Ils bénéficient d'une structure politique et d'une base d'électeurs. La période est trouble, les hésitations nombreuses, nous dit-on. Imaginons Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, Jacques Cheminade, Jean Lassalle et François Asselineau faisant à eux tous 4%. Imaginons Nicolas Dupont-Aignan à 4% et Benoît Hamon à 11%. Total 19%. Reste 81% à se partager pour les 4 principaux candidats.

Si Marine Le Pen est à 27%, il reste 54% pour les trois autres, vous me suivez ? Imaginons pour Marine Le Pen un score de seulement 25%, il reste 56% à se partager pour Emmanuel Macron, François Fillon et Jean-Luc Mélanchon. Ce dernier est actuellement crédité de 15%. Ce n'est pas surestimé compte tenu de son score précédent. Reste entre 41 et 39% à se partager entre Emmanuel Macron et François Fillon. Imaginons qu'il reste 40%. Chacun ne peut pas obtenir 25% ! Si l'un réalise un score de 25%, l'autre fait 15%.

Autrement dit, le vote du socle, de la base des petits candidats peut avoir une incidence sur "le reste à partager" entre les grands. 2% en 2012 pour Cheminade, Arthaud et Poutou, envisageons seulement 1% pour Lassalle et Asselineau et 3% pour Nicolas Dupont-Aignan, soit 6% au total des petits candidats, plus Benoît Hamon toujours à 11%. Cela fait 17% (au lieu de 14-15%) pour la totalité des "petits" candidats, soit un score réaliste compte tenu de la percée de Nicolas Dupont-Aignan et de l'étiquette PS de Benôit Hamon.

Reste 83% pour les quatre, Le Pen, Macron, Fillon et Mélanchon. Encore une fois un score de 25% pour Marine Le Pen semble être un socle, reste 58% à se partager pour les trois autres. Avec un socle apparent de 20% pour François Fillon, il reste cette fois-ci 38%. Moins les 15% de Jean-Luc Mélanchon, il reste 23% à Emmanuel Macron. On pourrait en conséquence imaginer au premier tour 25% pour Marine Le Pen, 23% pour Emmanuel Macron, 20% pour François Fillon, 15% pour Jean-Luc Mélanchon et 11% pour Benoît Hamon.

Le ou la candidate arrivant en tête n'a pas nécessairement besoin d'obtenir 27 ou 28% pour aller au second tour. Certes c'est une lapalissade de dire que dans ce cas cela serait au détriment des autres, en réalité surtout des suivants. Le score des "petits" candidats ayant la conséquence mécanique de réduire le "reste à partager" des grands. Pour une fois, c'est vous qui décidez.

Ajout en commentaire, écrit par : Florent B 
A 15 jours du premier tour, comme un divertissement pour le WE, compte tenu de mes impressions suite au débat entre les 11 candidats, de la prestation d'EM sur France2 et du sondage Présitrack publié ce jour, je vais affiner ma démonstration. 
J'intègre aussi les résultats passés. Considérés à minima : Cheminade 0,20, Lassalle 0,30, Asselineau 0,30, Arthaud 0,50, Poutou 1,20, NDA 4,00, Hamon 9,00. Total 15,50%. Mélenchon 15,50. Total 31%. Reste 69%. Avec NDA 3,00, reste 70. Avec Hamon à 10,00 reste 69.
On (re)voit que es votes en faveur des "petits" candidats sont plus importants qu'il y paraît.
Il est très difficile de prévoir le score de Fillon (qui peut évoluer entre 17-21%), mais encore une fois les 3 autres ne peuvent chacun réaliser 25% (aujourd'hui MLP est à 25, ce qui semble un minimum par rapport à des précédents 27 voir 28%) et EM à 24. Macron ayant été plutôt bon sur France2 (et malgré l'absence du sujet EM ce matin dans l'actu TNT), je ne lui donnerai pas moins de 23. Si je mets 25 à MLP (le minimum) et 21 à Fillon (le maximum) j'ai les 69%. (25+23+21=69)

26 mai 2017

Publicité insolite au royaume de la consommation

Suite à la fermeture de la plateforme des blogs de L'Obs, voici la copie d'un post de novembre 2016 :

Humour : Une publicité papier insolite au royaume de la conso

  
 
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PUBLICITE INSOLITE. Voilà ce qui arrive quand des épiciers vendent des appareils high-tech... 
Vous avez peut-être reçu cette publicité de Carrefour Market réalisée sur papier journal, au format similaire à un quoditien, et valable du mardi 8 au dimanche 13 novembre 2016.
Tous les distributeurs vous proposent régulièrement de profiter d'offres commerciales mirifiques mais uniquement durant de courtes périodes. C'est la règle du jeu. Il faut suivre ou ignorer. On vous invite à vous rendre dans les magasins le plus souvent possible, comme on le faisait autrefois chez l'épicier du village, et comme on peut le faire à l'occasion dans un magasin de proximité.
A la dernière page du prospectus Carrefour Market cité plus haut se trouvent deux produits, une tablette et un smartphone, équipés de l'une des récentes versions d'Android, la 5.1. Ici elle devient 5.1 Mpx, c'est-à-dire que s'ajoute une petite erreur amusante. Même pas une pub trompeuse, c'est eux qui se sont trompés. Mais qu'est-ce qu'ils ont aussi chez Android à nous embrouiller avec toutes leurs versions différentes que même les services marketing de Carrefour s'y perdent !
Il s'agit parfois de référence culturelle. Entre un processeur de 1.3 GHz, un moteur de 1.5 litre, un quad à 4 roues et un Quad core, certains peuvent confondre. Il y a même des sites qui mélangent le sens du mot digital avec celui de numérique. Merci en tout cas à ce distributeur, un peu épicier malgré tout, de nous faire sourire avec sa publicité.

Les circonstances de la disparition de Mirella Gregori

  Nous allons nous intéresser au mystérieux cas de Mirella Gregori. La jeune fille est âgée de 15 ans quand elle disparaît au cours d'un...