08 novembre 2019

Retour sur la disparition d'Anaïs Guillaume


Les ossements retrouvés dans un champ appartenant à l'exploitant agricole avec qui Anaïs Guillaume avait noué une tumultueuse relation amoureuse sont bien ceux de la jeune disparue.  Le soir du 16 avril 2013, après une longue journée de travail près de Charleville et cinquante kilomètres en voiture, Anaïs aurait dû diner et dormir chez ses parents à Blagny. Au lieu de cela, elle est ressortie, pour ne jamais revenir. Retour sur la disparition d'Anaïs Guillaume.

En juillet 2011, dans le cadre de son diplôme d'agricultrice, la jeune femme de 21 ans obtient un contrat d'apprentissage non loin de chez ses parents, à la ferme de Céline et Philippe Gillet, située à Fromy dans les Ardennes. Avec l'exploitant agricole âgé d'une quarantaine d'années, Anaïs Guillaume noue rapidement "une relation amoureuse mais vit encore chez ses parents."
Quelques mois plus tard, en 2012, la jeune femme porte plainte à la gendarmerie pour des violences commises à son encontre par l'exploitant agricole, "mais elle n'arrive pas à tourner la page." Elle renoue sentimentalement peu après avec Philippe Gillet tout en s'installant, fin 2012 "à quelques rues de chez ses parents, dans un appartement, en colocation avec son amie"(*). Elle découvre que leurs voisins sont une famille avec des difficultés financières. Anaïs se lie d'amitié avec eux, les dépannant régulièrement de quelques produits courants.

Ainsi, durant quelque temps, Anaïs Gillet partage son logement avec son amie M. et poursuit tant bien que mal sa relation avec son patron "tout en amorçant une relation avec un ami plus jeune, depuis mars 2013." Ce nouveau petit ami, C. est âgé de 31 ans. De leur côté les parents de la disparue ont déclaré ignorer qu’elle continuait à entretenir une liaison plus privée avec Philippe Gillet.
En tout état de cause, bien qu'elle paraisse comblée sentimentalement, l'environnement financier d'Anaïs semble s'assombrir puisque "début avril 2013 Anaïs rentre vivre chez ses parents, n'assumant plus ses loyers "(*). L'état des lieux de sortie de l'appartement, montré dans l'émission INDICES est fait le 2 avril au matin (*).

Le jour de la disparition

Philippe Gillet possède une autre exploitation agricole à une cinquantaine de km de Fromy, à Sorel au Nord-Ouest de Charleville-Mézières. Le lieu a d'ailleurs été fouillé par les gendarmes en janvier 2019. D'après la lettre anonyme qui circule sur certains médias, l'homme possèderait aussi un pré au bord de la rivière à Linay, près du terrain de football.
C'est à Sorel qu'Anaïs Guillaume passe la journée du 16 avril 2013. Les parents de la jeune femme étaient informés qu’elle avait travaillé ce jour-là pour le compte de l'agriculteur, qui lui a demandé de l'aider à labourer un champ. Selon sa maman, qui l'a vue pour la dernière fois ce matin-là, elle s'était levée à 6h30.
Le petit frère d'Anaïs, C., est présent à Blagny quand Anaïs rentre le soir pour se changer, avant de repartir pour selon elle, revenir "tout de suite".

Selon INDICES, 400 euros auraient été volés sur le compte d'Anaïs Guillaume la veille de sa disparition. Sa carte bancaire lui aurait été subtilisée le jour de son déménagement. Avant l'état de lieux du 2 avril 2013, donc. On apprend qu'"Anaïs remarque qu'il lui manque de l'argent sur son compte et soupçonne tout de suite ses voisins".
Plusieurs chèques falsifiés d'un chéquier d'Anaïs aurait été utilisé dès le 17 avril 2013 par un fils de la famille L. et sa compagne pour faire des achats. Les jeunes gens "avaient été rapidement démasqués et entendus par les gendarmes."
En fin d'année 2015, les parents d'Anaïs Guillaume indiquent au journaliste de l'Union qu'ils s'impatientent et souhaitent poser des questions au juge d’instruction. Parmi celles-ci "On aimerait aussi lui dire que la famille chez qui Anaïs a passé une partie de la soirée du 17 avril 2013 doit forcément en savoir plus que ce qui a été dit jusqu’à présent. Pourquoi notre plainte pour le vol de chéquier par cette famille le lendemain de la disparition d’Anaïs n’a pas été retenue ?" Ils se demandent aussi "Qu’est-ce qu’est devenu le deuxième téléphone portable de notre fille ?" '(**)



(*) Vidéo INDICES RTL-TVI

(**) Transcription d'article payant sur cette page de forum.

A noter plusieurs infos trouvées sur cette page de forum, avant vérifications des liens.

Photo : Pixabay.com

02 novembre 2019

L' affaire Anaïs Guillaume relancée


Après la découverte d'ossements enterrés dans un champ, l'Affaire Anaïs Guillaume prend une nouvelle direction médiatique et judiciaire.
Dans la nuit du 16 au 17 avril 2013, près de Fromy, dans les Ardennes, une jeune commis de ferme de 21 ans disparaît après avoir passé la soirée avec son patron et amant, Philippe Gillet. L'exploitant agricole, avec qui elle avait noué une relation amoureuse, est accusé de l'avoir tuée, d'autant que sa femme est décédée dans des circonstances troublantes un an et demi auparavant. 
Six ans plus tard, en avril 2019, l'agriculteur est jugé et reconnu coupable de la mort d'Anaïs Guillaume et incarcéré. Six mois se passent et, fin octobre 2019, des ossements sont retrouvés par sa fille dans un champ appartenant à Philippe Gillet, Selon la presse, les tests ADN ont révélé que ces ossements retrouvés sont ceux de la jeune disparue.
Mieux comprendre avec la chronologie de l'affaire 
- Mardi 16 avril 2013, 20h. Anaïs Guillaume quitte ses parents. ""Ses derniers mots : Je reviens, je n'en ai pas pour longtemps." Elle part sans argent, sans papiers, avec uniquement ses clés de voiture et son téléphone portable."" Philippe Gillet confirme que le soir de sa disparition, Anaïs Guillaume était bien avec lui et indique qu'elle serait partie dans la nuit.
- Samedi 20 avril 2013, la voiture d'Anaïs Guillaume, de marque Toyota, est retrouvée calcinée dans des bois en Belgique, non loin de la frontière française. (Sept à huit)
- 3 mai 2013 les gendarmes passent une nouvelle fois le domicile et la ferme de Philippe Gillet au peigne fin. "Ses deux véhicules ont également été passés au crible". Sans résultat.
- Mardi 31 mars 2015, 25 gendarmes effectuent cinq heures de fouilles (L'Union) notamment autour d'un tas de fumier situé proche de la ferme de Philippe Gillet.
- Jeudi 14 janvier 2016, Philippe Gillet est mis en examen et placé en détention provisoire. (L'Ardennais)
- Mercredi 15 et jeudi 16 juin 2016, les gendarmes fouillent le domicile du suspect à Margut et sa ferme à Fromy. (L'Union)
- Le mercredi 3 avril 2019, Philippe Gillet est reconnu coupable du meurtre d'Anaïs Guillaume et condamné à 22 ans de réclusion. (L'Ardennais)
- Fin septembre 2019 (estimé) "l'avocat de Philippe Gillet lors de son procès reçoit un étonnant courrier (...). Selon l'auteur de cette lettre, la jeune femme a été enlevée et retenue en Belgique jusqu'en 2016." Le corbeau indique qu'Anaïs Guillaume aurait été enterrée avec de la chaux vive sous un tas de fumier fouillé par la gendarmerie en 2015. Une autre lettre anonyme était parvenue au parquet de Charleville (France Bleu Ardennes).
- Lundi 28 octobre 2019, des ossements faisant partie d'un squelette sont retrouvés à Fromy sur un terrain de la ferme de Philippe Gillet (France 3 Grand Est).
> Mes commentaires sur cette affaire ci-dessous et sur Twitter.

04 octobre 2019

Le FBI recherche toujours Tara Calico, disparue depuis plus de 30 ans


Le FBI cherche aujourd'hui de l'aide dans le cas Tara Calico, l'une des affaires de disparition parmi les plus célèbres aux États-Unis.

A 9h30, le jeudi 20 septembre 1988, Tara Calico, 19 ans, a quitté son domicile de la rue Brugg à Belen au Nouveau Mexique, pour faire une balade à vélo. Elle a été vue pour la dernière fois ce matin-là à 11h45 le long de l'autoroute 47 dans le comté de Valence.
Comme Tara Calico avait prévu de jouer au tennis avec son petit ami un peu plus tard dans l'après-midi, le matin de la disparition, elle avait dit à sa mère de venir la chercher dans le cas où elle n'aurait pas de ses nouvelles avant midi. La jeune fille empruntait régulièrement le même itinéraire. Etait-elle préoccupée ce jour-là ? Ne la voyant pas à midi, la mère de Tara a fait des recherches le long de la route et a finalement contacté la police lorsqu'elle n'a pas retrouvé sa fille. Plusieurs témoins ont affirmé avoir vu Tara Calico suivie par une camionnette Ford de couleur claire.

Lors des recherches, le long de la route empruntée par Tara, les policiers ont trouvé des morceaux du Walkman cassé de la jeune fille et la cassette qu'elle avait écoutée en chemin et croient qu'elle les a peut-être dispersés pour tenter de laisser une piste.
En juillet 1989, une photo Polaroïd montrant une jeune fille bâillonnée avec du ruban adhésif et les mains placées dans le dos en compagnie d'un jeune garçon, lui aussi bâillonné, a été trouvée dans le parking d'un magasin de Floride. Cette photo montre une jeune fille avec une cicatrice très semblable à celle que Tara avait sur sa jambe aussi les analystes médico-légaux de Scotland Yard à Londres et la mère de Tara sont convaincus que la photo montre l'adolescente disparue. De son côté le FBI précise que son identité ne peut pas être confirmée.

En octobre 2013, le FBI a mis sur pied un groupe de travail de six personnes pour enquêter sur cette disparition de 31 ans. A ce jour, aucune arrestation n'a été effectuée et l'affaire reste ouverte. Cette semaine, les détectives du FBI ont annoncé une récompense de 20.000 $ pour toute information qui permettrait de retrouver Tara Calico.

13 mai 2019

Disparition d'Agatha Christie : Le secret de Newlands Corner


Que s'est-il passé à Newlands Corner dans la nuit du 3 au 4 décembre 1926 ? La voiture d'Agatha Christie a été retrouvée au bord d'une carrière, sans sa célèbre propriétaire, évanouie dans le Comté du Surrey. Trompe-l'oeil, faux-semblant, vraisemblance, avec une nouvelle hypothèse le puzzle est-il enfin reconstitué ?

(4e partie)

Le samedi 4 décembre 1926 à 6h20 du matin, un certain McAllister aide une femme stationnée non loin de Newlands Corner à redémarrer sa voiture. Cette femme est-elle Agatha Christie ?
La probabilité pour qu'une autre femme, correspondant à la description de la célèbre romancière, se soit trouvée ce matin du 4 décembre 1926 à proximité de l'endroit où l'on a retrouvé la Morris Cowley d'Agatha Christie paraît pourtant faible.
Les reportages des journaux de l'époque sont inévitablement confus. La biographe Laura Thompson écrit* "Cet homme a d'abord été nommé Ernest Cross, puis Edward McAllister". Et plus loin elle précise "C'était (...) presque comme s'il s'agissait de deux hommes différents, puisque 'Cross' a décrit le radiateur de voiture comme 'assez chaud' et de forme carrée (...) tandis que McAllister a déclaré qu'il était froid. Dans chaque reportage, on dit que la femme (...) a pris la route en s'éloignant de Newlands Corner."
Il ne semble indiqué nulle part que le témoin McAllister ait remarqué la marque de la voiture ou son modèle. L'homme précise juste qu'il s'agissait d'une quatre places. Il dit "J'ai vu une voiture avec une femme à l'arrière". La phrase exacte est "I saw a motor car with a woman standing at the back of the car." La femme se trouve-t-elle "assise à l'arrière" ou "debout à l'arrière de la voiture", sous-entendu "à guetter si quelqu'un passe"?

Andrew Norman** relate que, selon le témoin McAllister, la voiture est stationnée à 300-400 mètres de la jonction de Trodds Lane et de l'A25, qui est une sorte de Y juste avant le fameux point culminant touristique de Newlands Corner. Le témoin précise que l'avant de l'automobile est placé dans la direction de Merrow, village situé à l'Est de Guilford. La direction est celle dans laquelle il se dirigeait lui-même, puisqu'il est écrit qu'il allait travailler dans Merrow Lane, qui se trouve un peu plus loin vers le Nord. Toujours selon McAllister, après avoir démarré la voiture de cette femme, celle-ci a conduit l'automobile très lentement en descendant la colline (Trodds Lane) vers le village de Merrow, en s'éloignant de Newlands Corner.
Pour Andrew Norman "Si c'était la voiture abandonnée (ndr. la voiture qui dans ce cas serait abandonnée accidentée ensuite) la femme a dû faire demi-tour et monter la colline derrière lui."

Cette scène est d'ailleurs pour le moins étrange. Imaginons cette femme assise dans sa voiture. Il est 6h20 du matin en décembre. Il fait nuit et froid. Que serait-elle devenue si McAllister n'était pas passé ce matin-là à vélo ? Serait-elle restée à cet endroit à attendre le passage d'une autre personne ? Comment aurait-elle pu héler une autre voiture depuis l'intérieur de la sienne ? Et si elle était debout dans la nuit et le froid à l'extérieur de la voiture, depuis combien de temps s'y trouvait-elle ?

Agatha Christie aurait-elle conditionné toute sa stratégie d'accident et de disparition à la présence et à la volonté de ce McAllister ? D'autant que si elle avait rencontré une autre personne plus tard la suite des événements se serait déroulée autrement. Le récit de cette disparition temporaire à Newlands Corner a montré une augmentation du nombre de curieux avec le lever du jour.
Une hypothèse par laquelle la romancière aurait attendu toute la nuit au froid dans sa voiture, dans le seul but d'aller la fracasser au petit matin, le plus discrètement possible, en dévalant l'autre versant de la colline, est hasardeuse. Quand bien même elle aurait auparavant fait demi-tour plus loin dans Trodds Lane.

En conséquence, la voiture de la romancière a probablement été accidentée le samedi 4 décembre vers 5h-5h30 du matin, la femme vue par le témoin McAllister est probablement Agatha Christie, mais la voiture démarrée n'est pas sa bien-aimée Morris Cowley.
A la suite de cela la direction prise par la mystérieuse voiture et sa conductrice est celle de Clandon et puis vraisemblablement Londres.

Les indices du passé

Dans les ouvrages d'Agatha Christie, les substitutions, notamment les personnages venant prendre la place d'une autre personne, ne sont pas rares. On rencontre aussi les homonymies, comme dans L'Affaire de la femme disparue (The Case of the Missing Lady), une nouvelle d'abord publiée au Royaume-Uni en octobre 1924 dans la revue The Sketch°. Pour rappel, Agatha Christie a acheté sa voiture, une Morris Cowley, en 1924.
Dans L'Affaire de la femme disparue, les détectives privés Tommy et Tuppence Beresford recherchent Hermione Leigh Gordon, la fiancée d'un de leurs clients, Gabriel Stavansson. Ils se rendent au village de Maldon où est censée se trouver la disparue. Sur place, ils n'en trouvent aucune trace. Tuppence se rend alors compte qu'il y a deux villages du même nom, situés dans deux comtés différents.

Deux mois après la publication de L'Affaire de la femme disparue, en décembre 1924, la reine du roman policier publie une autre nouvelle, dans la revue The Grand Magazine°. Intitulée La Métamorphose d'Edward Robinson, l'histoire parle d'une étrange erreur de voiture.
Le héros a acheté, à la manière d'Agatha Christie, une élégante voiture grâce aux 500 Livres Sterling gagnées à un concours. Après quelques tours de roues, Edward Robinson s'arrête quelque part dans le but d'admirer un paysage se trouvant un peu éloigné de l'endroit du stationnement.
Depuis le bord de la route, il prend un chemin menant au point de vue, profite du paysage, puis revient vers sa voiture en empruntant, sans vraiment s'en apercevoir, un chemin différent. Il débouche en fait un peu plus loin, mais près d'une voiture identique à la sienne. Sans prendre garde, il monte dedans et part avec. C'est en fouillant plus tard dans la boîte à gants qu'il découvrira un collier de diamants et réalisera qu'il conduit la mauvaise voiture. Heureusement pour lui, il y a aussi un petit mot avec le collier.

Le rendez-vous de Londres

Le vendredi 3 décembre 1926 au matin, après sa dispute avec son mari et que ce dernier ait quitté la maison de Styles pour rejoindre sa maîtresse, Agatha Christie décide de prendre sa Morris Cowley et de partir pour une destination inconnue. Elle est cependant de retour pour le repas du midi.
Ce jour-là, Charlotte Fisher, secrétaire, gouvernante et confidente de la romancière, avait pris sa journée et se trouvait à Londres chez sa soeur. Elle devait rentrer le soir tard. Avant de partir vers 22h, Agatha Christie lui laisse une lettre dans laquelle elle lui demande d'annuler une réservation pour un Weekend prévu dans le Yorkshire et lui indique qu'elle lui ferait savoir où elle allait. Mais la lettre ne s'arrête pas là, elle est l'expression de sentiments d'Agatha Christie face à sa situation personnelle**. Un contenu allant bien au delà d'instructions données à une secrétaire, comme une lettre écrite pour être lue par d'autres personnes que sa destinataire.

A Londres, vivait une amie d'enfance d'Agatha Christie, Nan Pollock, la soeur de James Watts (le mari de sa soeur Madge). Nan Pollock s'était remariée avec un certain George Kon, par ailleurs ami d'Archie*, avec qui il jouait au golf **.
Andrew Norman écrit "Quelle relation étroite Agatha avait-elle avec Nan Kon, qui était presque deux ans son aînée et qu'elle connaissait depuis son enfance ? Très proche selon Agatha."
Après les débuts difficiles au volant de sa Morris Cowley en 1924, Agatha Christie avait depuis lors sillonné en de nombreuses occasions la campagne anglaise et savait conduire avec une grande facilité dans les rues de Londres. Il lui arrivait aussi de conduire la voiture de son mari, un modèle de gamme supérieur, une Delage. "La Delage nous a donné à tous deux beaucoup de plaisir. J'ai adoré la conduire, (...)" dit-elle dans sa biographie.

Depuis Styles, une autre mystérieuse affaire

Le matin du vendredi 3, la romancière a pu se rendre à Londres afin d'obtenir de son amie Nan une seconde voiture pour la nuit suivante et convenir avec elle, et sans doute aussi avec Charlotte Fisher, du lieu de stationnement pour une substitution. Elle leur offre de participer à l'une de ses énigmes. Le mari de Nan était d'ailleurs parti de chez lui cette nuit-là. Le changement de voiture orchestré par Agatha Christie devant avoir lieu près de Newlands Corner. Il n'était pas possible de parler de ce projet en passant par une communication téléphonique.

Pourquoi Newlands Corner ? Parce que ce lieu élevé et connu se trouvait proche du célèbre et légendaire étang de Silent Pool et qu'Agatha Christie passait régulièrement auprès des deux pour rendre visite à sa belle-mère. Elle les connaissait.
Judith, la fille de Nan Kon, avait dix ans au moment de la disparition. Selon la biographe Laura Thompson, à la fin de sa vie, Judith a laissé filtrer quelques indications. Laura Thompson écrit* "Le matin du vendredi 3, elle (ndr. Agatha Christie) se rendit à Londres pour rendre visite à Nan et discuter du plan, avant de retourner à Styles pour le déjeuner."
On peut tout autant imaginer que l'héroïne de cette énigme non résolue depuis 1926 a sollicité cette nuit-là l'aide de son beau-frère Campbell Christie et que la lettre lui étant adressée qui a été postée le samedi 4 au matin ne soit qu'un leurre, envoyée uniquement pour donner le change. Comme dans les romans de détectives Campbell Christie n'est-il pas le personnage dont on parle le moins ? De plus il a détruit la lettre postée à Londres après l'épisode de Newlands Corner, pour ne conserver que l'enveloppe.

L'énigme de Newlands Corner

Le lancement d'une automobile depuis la colline de Newlands Corner en pleine nuit, en roue libre, parait difficile à réaliser, hasardeux, et pour tout dire peu vraisemblable. L'idée d'une descente au volant, avec les cahots, l'éclairage limité des lampes, le risque pour les pneus, tient davantage de la cascade pour un film. Or, la voiture retrouvée était peu abimée et sa propriétaire n'a pas subi la plus petite blessure corporelle.

Qu'entend-on dans la nuit du 3 au 4 décembre 1926 dans les environs de Newlands Corner ? Le silence de la campagne anglaise dans l'hiver déjà présent. Un silence pouvant être rompu par le cri d'un oiseau de nuit ou par l'aboiement d'un chien dans une ferme isolée. Ou encore par une voiture des années 20 pétaradant sur l'A25 vers minuit au sommet de la colline. Laura Thompson* rapporte qu'un témoin "a également fait référence à une gitane, (...) qui a dit qu'elle avait entendu une voiture se déplacer vers minuit sur le sommet de Newlands Corner."

Le soir du vendredi 3 décembre vers 21h45-22h, Agatha Christie se rend à Londres ou dans un lieu convenu du Sud-Ouest de Londres pour rencontrer la personne ayant accepté de conduire la seconde voiture et la précéder jusqu'à Newlands Corner. Les acteurs parviennent au croisement principal de Clandon et prennent l'A25 en direction de Newlands Corner (Shere Road). Vers minuit les deux voitures arrivent en haut de la colline, ce qui provoque un bruit inhabituel en cette nuit glaciale.
La seconde voiture est stationnée dans Trodds Lane, l'avant placé vers le village de Merrow. Agatha Christie ramène ensuite l'autre personne à Londres. Il est autour de 1h00 du matin. Elle peut se reposer quelques heures en attendant de repartir pour Newlands Corner.

Autour de 5h00 du matin, Agatha Christie arrive de nouveau à Newlands Corner. Cette fois-ci, elle continue vers Albury. Environ 1,3Km plus loin, juste avant Silent Pool, elle tourne à droite dans Water Lane, qui à cette époque est un chemin de terre, et qui, pour la partie longeant la carrière, semble l'être encore de nos jours. Puis elle roule jusqu'à l'endroit où sa voiture a été retrouvée. Elle la dirige sur sa gauche vers un buisson. Ou sur sa droite si elle a préféré tourner plus loin à droite vers l'A248 et remonter un peu plus loin à droite dans Water Lane.
La distance la séparant de la seconde voiture est d'environ 1,2Km. Le chemin qu'elle emprunte pour rejoindre Newlands Corner à pied est en pente ascendante. Agatha Christie emporte son attaché-case mais préfère laisser son manteau de fourrure dans la Morris Cowley pour s'alléger et pouvoir mieux se déplacer en marchant. De retour en haut de la colline de Newlands Corner, elle bifurque à gauche dans Trodds Lane. Elle sait que la seconde voiture est à proximité. Elle l'aperçoit, s'en approche et s'asseoit enfin à l'arrière pour se reposer un peu de son aventure nocturne.

A 6h20, Edward McAllister redémarre une voiture dont le moteur, trop froid, n'a pas pu être remis en route par Agatha Christie. La romancière s'éloigne ensuite vers Clandon puis vers Londres, pour rendre l'automobile à son propriétaire.

Avec cette hypothèse, la réponse à la question "Que serait devenue Agatha Christie si McAllister n'était pas passé à cette heure-là à vélo ?" est d'évidence qu'elle serait restée dans Trodds Lane à attendre le passage d'une autre personne. L'heure de son départ vers Londres devient relativement moins important. Qui pourrait, de ce côté de la colline, établir un lien entre cette femme en panne de voiture allant en direction de Merrow et une Morris Cowley abandonnée près d'Albury dont il ignore même l'existence ? L'inverse étant plus improbable encore.
La possibilité que la femme en panne dans Trodds Lane ne soit pas la romancière aurait seulement comme conséquence de différer le lieu où Agatha Christie a rejoint la seconde voiture.
En tout état de cause, l'hypothèse d'une seconde automobile relègue l'heure de 'l'accident' un peu au second plan de l'histoire. Peu importe l'heure, l'essentiel est que les protagonistes se soient concertés sur celle-ci.


Photo : Affiche de personne disparue du 9 décembre 1926. Diffusée par la police du Comté de Berkshire, dans lequel vivait Agatha Christie lors de sa disparition.
* Laura Thompson - Agatha Christie An English Mystery - Google Books
** Andrew Norman - The Disappearing Novelist - Google Books
° Wikipedia 
modifié le 08/12/20

04 mai 2019

Asha Kreimer : Une disparition en désordre


La disparition d'Asha Kreimer le 21 septembre 2015 dans un restaurant touristique du comté de Mendocino, dans le nord de la Californie a fait l'objet de Podcasts aux Etats-Unis et a été citée dans un reportage de Netflix. Il s'agit d'un cas avec peu d'indices, dont les hypothèses peuvent orienter dans de multiples directions.

La jeune femme* de 26 ans a de longs cheveux bruns bouclés et des yeux bruns. Elle vit depuis trois ans avec son petit ami* à Albion, au sud de Fort Bragg. Elle possède la double nationalité australo-américaine et, quelque temps avant sa disparition, une amie* d'enfance australienne est en visite chez le couple.
La nuit du mercredi 16 septembre 2015, Asha Kreimer est soudainement atteinte d'une crise de désordre mental, une crise d'autant plus surprenante que la jeune femme n'avait jamais eu de problèmes de santé mentale auparavant. Les désordres mentaux, associant de nombreux cris incohérents, continuent durant quatre jours. Selon cette source** "elle était incohérente, paranoïaque et ne pouvait pas dormir."

La jeune femme est finalement emmenée le dimanche 20 septembre 2015 à l'hôpital privé Mendocino Coast District Hospital de Fort Bragg.
Sur place, l'attitude étrange d'Asha Kreimer et son opposition à la contention conduisent les soignants à appeler les services de police de Fort Bragg. Toute tentative d'évaluation pour déterminer si elle peut présenter un risque pour elle-même ou pour autrui semble vaine et la jeune femme est finalement remise à son petit ami et à son amie sans qu'aucun examen médical n'ait pu être fait sur elle.

Le trio retourne au domicile du couple et doit faire face à une nouvelle nuit difficile et sans sommeil pour Asha Kreimer. Le lendemain, les jeunes gens prennent la décision de se diriger vers le sud de la Californie, dans le but de se rendre à San Francisco, chez la mère du petit ami d'Asha. Il est 9h30 quand ils s'arrêtent pour une pause au café Rollerville à Flumeville, près du Parc Point Arena.
Situé à la jonction de la route côtière Californie 1 et de Lighthouse Road, vers le phare de Point Arena, le restaurant fait partie d'un petit complexe de vacances rural avec boutique et bungalows disposés en ligne sous un espace boisé.

Durant la pause au café, l'amie d'enfance d'Asha Kreimer se lève pour aller aux toilettes. Quelques secondes plus tard, Asha décide à son tour d'aller aux toilettes. L'amie retourne à table et c'est la surprise totale pour elle et le jeune homme quand ce dernier lui dit qu'Asha l'a suivie et que l'amie répond qu'elle ne l'a pas vue dans les toilettes du café.

Asha Kreimer est partie sans argent, sans carte de crédit ni pièce d'identité, pieds nus. Au moment de sa disparition, elle était vêtue d'un jean skin noir et d'un sweat à capuche gris.
En dépit de quelques témoignages en provenance de personnes disant avoir aperçu Asha Kreimer dans les heures suivantes, à ce jour la jeune femme n'est jamais réapparue.

Selon le journal le Sun, la zone qui comprend les comtés de Mendocino, Humboldt et Trinity est celle du "Triangle d'émeraude", bien connue pour sa culture abondante de cannabis. Cette région "qui a le plus haut taux de personnes disparues par habitant en Californie, a une histoire récente sombre et violente."***

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Photo : Recadrage copie page Facebook "Aidez à trouver Asha Kreimer"
* Les prénoms et âges des amis ne sont pas connus. Les professions ne sont pas connues.
Sources consultées : La page Wikipédia consacrée à Asha Kreimer et ses sources http://www.theava.com/archives/49009, https://www.mendocinobeacon.com/2015/10/15/kreimer-still-missing-thought-to-be-in-area/, https://www.ukiahdailyjournal.com/2017/09/21/sheriff-updates-2015-missing-woman-case-in-point-arena/, http://kymkemp.com/2016/02/04/australian-mother-searches-for-daughter-missing-on-the-north-coast/ ainsi que
** http://charleyproject.org/case/asha-kreimer et
*** https://www.thesun.co.uk/news/8227885/mysterious-murder-mountain-run-by-black-market-cannabis-farms-where-dozens-of-naive-weed-smokers-have-been-kidnapped-and-murdered/

24 avril 2019

La Morris Cowley d'Agatha Christie : Une si fidèle complice



Au début du mois de décembre 1926, le lieu pittoresque de Newlands Corner dans le Surrey est le théâtre d'un événement dont la presse anglaise et internationale se fait largement l'écho, la disparition d'Agatha Christie. (3e partie)

A quelques centaines de mètres du point de vue réputé, on découvre de très bonne heure une automobile abandonnée légèrement accidentée. A l'intérieur se trouvent différents objets personnels appartenant à Agatha Christie, dont une Licence de conduite à son nom. La propriétaire semble pourtant s'être évaporée. La voiture va-t-elle livrer ses secrets ?

Tôt le matin du 4 décembre 1926, Edward McAllister, présenté comme "un ouvrier de la mine", se rend à son travail à vélo. Il signale que vers 6h20, non loin de Newlands Corner, une femme sans chapeau et avec du givre dans les cheveux lui a demandé de l'aide pour démarrer sa voiture. McAllister raconte* : "Vers 6 h 20, samedi matin, j'ai vu une voiture avec une femme à l'arrière. Elle m'a dit : "Pourriez-vous démarrer ma voiture, s'il vous plaît ? J'ai dit : "Je vais essayer. Je suis descendu de mon vélo et j'ai démarré la voiture après quelques petits problèmes. Le radiateur était froid et les lumières de la voiture étaient allumées."
McAllister parle d'une automobile qu'il n'a pas vue à priori accidentée, dont la conductrice a simplement un problème de démarrage en raison du froid et avec une batterie qui n'est pas totalement déchargée, puisque les lumières "étaient allumées". Il est question ici des feux de position du véhicule, obligatoires en cette saison.

La voiture retrouvée peu après se trouve à faible distance de là, sur un chemin bordant une carrière, et quelques jours plus tard une pseudo reconstitution de l'accident est faite par la Police. Mais le véhicule utilisé est un modèle de la marque Dennis. "Ce qu'il y a d'intéressant à propos de cette voiture, c'est que Dennis avait une usine à Guildford, juste en bas de la route où Agatha Christie a disparu." nous dit le blog de David Fryer*. C'est ici tout ce qu'il peut y avoir d'intéressant puisque personne ne sait ce qu'il s'est réellement passé et le véhicule, qui est un impressionnant, et haut, landaulet, date d'avant 1915. David Fryer pense d'ailleurs qu'il pourrait avoir été fourni par l'usine.

A quoi ressemblait la voiture ?

Le modèle de Morris Cowley acheté par Agatha Christie reste une énigme. David Fryer indique "Il n'y a pas de photos publiées, pas de documents, pas de numéro d'enregistrement, et très peu de détails autres qu'une mention occasionnelle dans son autobiographie et ses interviews."
Même le Daily Mail, qui consacra en décembre 1926 plusieurs pages à l'incident, avec de nombreuses photos à l'appui, n'en publiera aucune de la Morris Cowley.

Pour David Fryer, il semblerait que l'automobile ait été rapidement enlevée par la police et envoyée au Sanford Garage à Guildford, "vraisemblablement avant que la presse ne soit alertée."
Selon une source citée par Andrew Norman**, la Morris Cowley serait arrivée au garage de Guilford le samedi 4 décembre après-midi. L'employé y jette un coup d'oeil. Outre la batterie déchargée, les dommages qu'il constate sont le capot légèrement endommagé, le câble du compteur de vitesse cassé, et une aile avant un peu pliée.

On ne possède donc aucune image de la voiture accidentée. Aucune photo n'aurait été prise, ni sur le lieu de l'accident, où elle serait restée jusqu'aux alentours de midi, ni dans le garage de Guilford, d'où elle en serait repartie dès le dimanche 5 décembre pour Sunningdale.

Le matin de l'événement les esprits s'étaient focalisés sur la disparition de la romancière et non sur sa pauvre voiture endommagée. En décembre 1926, le Daily Mail décrit le véhicule comme une voiture biplace (détail qui a été repris dans les journaux français de l'époque). A l'opposé, la description trouvée sur une affiche de recherche de la police du Berkshire, publiée le 9 décembre 1926 présente la Morris Cowley comme une "4 places".

Il n'existe pas de dates précises mentionnées dans les écrits ou les entretiens d'Agatha Christie sur l'année d'achat de sa voiture, acquise sur la suggestion de son mari, mais d'après David Fryer "son autobiographie offre quelques indices utiles"*.

On ne peut cependant pas prendre tous les éléments indiqués dans l'autobiographie d'Agatha Christie au pied de la lettre. Dans ses souvenirs elle associe parfois des faits qui ne se situent pas à la même époque. La mémoire de la romancière quand elle a écrit son autobiographie n'est plus si précise. Par exemple elle dit : "Anna l'aventurière était maintenant parue dans le Evening News et j'avais acheté ma Morris Cowley". Elle apprend à la conduire et ajoute "presque immédiatement la grève générale était sur nous, avant que j'aie eu plus de trois leçons avec Archie".

Anne l'aventurière est une adaptation sous forme de série de son quatrième roman, L'homme au complet marron, publié par son éditeur en août 1924. Après la sortie du livre en librairie, le journal londonien Evening News en achète les droits de publication sous forme d'un feuilleton quotidien, pour une somme de 500£. Quant à la grève générale en Angleterre, elle eut lieu en mai 1926.

Agatha Christie a-t-elle acheté la voiture en 1924 ?

La romancière possédait une Morris Cowley Bullnose. Et le plus surprenant dans toute cette affaire de disparition durant 11 jours, est que l'élément central de l'affaire, la voiture, reste un mystère. Les informations la concernant sont presque inexistantes. On ne sait rien de précis à son sujet.

En 1924, les Christie déménagent de Londres vers Sunningdale. Ils louent d'abord l'un des deux appartements des étages supérieurs d'une grande maison Victorienne du nom de Scotswood. Agatha Christie achète sa Morris Cowley peu après l'arrivée de la famille Christie à Sunningdale grâce aux 500 Livres Sterling gagnées. C'est seulement au début de 1926 que les Christie achètent leur propre maison, nommée ensuite Styles en référence au premier roman d'Agatha publié, La Mystérieuse affaire de Styles.

Agatha Christie débute la conduite de son automobile avec appréhension. La prise en mains est difficile et, probablement pour qu'elle se familiarise avec, son mari lui demande rapidement de le conduire à Londres.

Elle s'habitue ensuite peu à peu à rentrer dans son garage et de se mêler aux autres conducteurs "J'ai gagné un peu de confiance en moi et après trois ou quatre jours, j'ai pu pénétrer plus loin dans Londres et braver les dangers de la circulation. Oh la joie que cette voiture a été pour moi ! (...) L'un des plus grands plaisirs que j'ai eu en sortant avec la voiture a été d'aller à Ashfield et d'emmener maman faire un tour en voiture. Elle l'aimait passionnément, tout comme moi. (...) Je ne pense pas que rien ne m'ait donné plus de plaisir, plus de joie de réussir que ma chère Morris Cowley au nez de bouteille."

Quels autres indices peut-on trouver  ?



Pourquoi la presse de l'époque indique-t-elle que la Morris Cowley d'Agatha Christie est une deux places ?
Au travers des années, on a pu chercher dans les écrits de la romancière des éléments d'explication concernant les raisons de sa fugue durant 11 jours. Peut-on, parmi ce qu'a publié la reine du roman policier à énigme, trouver aussi des indices sur la voiture ?

En décembre 1924, soit précisément deux ans avant sa disparition temporaire, est publié au Royaume-Uni une nouvelle dans une revue. Dans cette nouvelle, La Métamorphose d'Edward Robinson***, on apprend que la romancière connaissait précisément un modèle de cabriolet dont le prix avoisinait les 500£. Le héros de l'histoire, Edward Robinson, "réfléchit aux moyens de dépenser les cinq cents livres qu'il vient de gagner dans un concours. Il sait ce qu'il veut en faire, du moins pour 465 de ceux-ci, acheter une voiture élégante, rapide, à deux places."

Agatha Christie a récupéré et conservé au moins jusqu'en 1930 sa voiture bien aimée et pourtant abimée en 1926. Durant les premiers mois où elle fréquente l'archéologue Max Mallowan, qu'elle a rencontré au Moyen-Orient, elle organise un pique-nique près de Torquay sur proposition de sa fille.
Elle raconte "(...) il était presque certain qu'il (ndr. le temps) allait être humide. Rosalind nous a proposé d'aller pique-niquer sur la lande. J'étais enthousiaste à ce sujet, et Max était d'accord, avec une apparence de plaisir.(...) J'avais l'habitude de conduire ma fidèle Morris Cowley, qui était bien sûr une voiture de tourisme ouverte, et qui avait une vielle capote avec plusieurs trous dans sa structure, de sorte que, assis à l'arrière, l'eau coulait régulièrement à l'arrière de votre cou. (...) Nous avons donc commencé et la pluie est arrivée. J'ai persisté, cependant, et j'ai parlé à Max des nombreuses beautés de la lande, qu'il ne pouvait pas tout à fait voir à travers la brume et la pluie battantes."
Il n'est pas précisé si Rosalind avait proposé à sa mère et son ami Max d'aller faire un pique-nique romantique ou si elle était présente. En tout état de cause, la Morris Cowley dont il est question est à quatre places.

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*   https://maximalist01.com/agatha-christie-and-the-mystery-of-the-missing-morris/
**  Agatha Christie: The Disappearing Novelist - Andrew Norman - Google Livres
*** Initialement publié au Royaume-Uni sous le titre The Day of His Dreams
Photos : Timbre: Amazon - Surrey Advertiser d'après SurreyLive (getsurrey.co.uk) - Modèle de voiture identique, d'après copie d'écran de https://www.museumoftechnology.com/news/aug2016/mmoc

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