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29 octobre 2025

Michele Anne Harris reste introuvable depuis le 11 septembre 2001

 


Etats-Unis, le 11 septembre 2001. Michele Anne Harris vit dans l'Etat de New York et disparait au cours de la nuit suivant les attentats terroristes. Il s'agit d'un mystère non encore résolu à ce jour. Dans ce cas de disparition, on rencontre de nouveau une mère de famille se trouvant dans une période de changement de vie et l'absence de corps. Une affaire étonnante à cheval sur un milieu aisé et sur une situation financière difficile dans laquelle le mari est, là encore, soupçonné d'avoir fait disparaitre la mère de ses enfants. Une histoire fleuve dans laquelle, après quatre procès oscillants entre condamnations et acquittements, les prolongements nous parviennent jusqu'en octobre 2025.

Le cas Michele Anne Harris

En fin de journée, le 11 septembre 2001, à Waverly, Michele Anne Harris termine son service chez Lefty's, un restaurant où elle travaille comme serveuse. Avant de partir, elle prend un verre sur le grand parking attenant au restaurant en compagnie d'un collègue et d'un autre homme. Elle se rend ensuite chez son petit ami à Smithboro, lieu d'où elle part peu après 23 heures. Le lendemain matin 12 septembre, son véhicule est retrouvée vide sur le bord de la route, à proximité de la maison d'Owego qu'elle partage avec ses enfants et son ex-mari Calvin. Michele Anne Harris a disparu.

Waverly se trouve au nord-est de New York à la limite de l'Etat de New York et de la Pennsylvanie

Cal Harris, un attaquant vedette et joueur titulaire des équipes masculines de Lacrosse du Hobart College, rencontre Michele Anne Taylor alors qu'elle travaille dans le comté de Tioga comme secrétaire au sein de l'une des concessions automobiles appartenant à la famille Harris. Calvin Harris et Michele se marient en 1990 et s'installent à l'extérieur du village de Spencer, dans un domaine de 102 hectares. Le premier des quatre enfants du couple est né en 1994.

Cinq ans plus tard, en 1999, Michele, est enceinte pour la quatrième fois. Elle découvre que son mari a une liaison avec une autre employée de la concession automobile. Confronté à l'existence de cette liaison, Cal lui promet d'y mettre fin. Pourtant, ce n'est ensuite pas le cas et Michele apprend plus tard que son mari a renoué avec sa maîtresse lors d'un voyage de vacances au soleil en mars 2000. Elle cesse alors de partager le lit conjugal et commence à dormir sur le canapé. Cette rupture se produit en octobre 2000.

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Fin novembre 2000, Michele Anne Harris rencontre dans un bar un jeune géomètre de Philadelphie, Brian E. Il est de passage dans la région pour une partie de chasse. C'est le coup de foudre et Michele débute avec lui une relation secrète qui s'intensifie au fil des jours. Ni son mari, ni ses enfants ne sont mis au courant.

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Début 2001, Michele demande le divorce à son mari. C'est l'époque des fréquentes disputes bruyantes et des tentatives de sa part de convaincre la famille de Michele de la dissuader de divorcer. Il lui répète à plusieurs reprises qu'il ne la laissera pas divorcer. En juin 2001, Calvin est condamné à verser 400$ par mois à Michele et doit continuer de payer les dépenses liées à la maison jusqu'au prononcé du divorce. Il est également condamné à remettre toutes ses armes à ses frères et à son père jusqu'à ce que le divorce soit prononcé et que Michele ait déménagé. A ce moment-là, il lui propose qu'elle ait la garde exclusive des enfants et un accord financier substantiel, ce qu'elle refuse.

Les paiements versés par Cal Harris à Michele complétent ce qu'elle gagne grâce à un emploi de serveuse à temps partiel chez Lefty's, un restaurant situé à Waverly, où elle avait commencé à travailler en avril.

De son côté, Brian, l'amant de Michele, quitte sa petite amie et loue un petit appartement à Tioga, à moins d'un kilomètre de chez les parents de Michele. Le jeune homme a la ferme idée que Michele allait se marier avec lui après son divorce. Cependant, si elle souhaitait réellement une relation à long terme avec Brian, elle s'était confiée auprès d'amis qu'elle n'avait pas l'intention de l'épouser. Il lui donna les clés de sa maison pour qu'elle puisse y laisser quelques affaires et sortir ses chiens s'il travaillait tard, et certaines nuits elle pouvait s'y rendre après son travail, qui finissait parfois à 2h30 du matin.

Brian E. n'était pas le seul homme qui intéressait Michele au moment. Pendant deux mois, elle avait eu une relation* avec le manager de Lefty's, Michael K. dont elle n'avait parlé à personne. C'était l'un des deux collègues avec qui elle avait pris un verre le soir avant sa disparition. Il serait aussi question de deux autres hommes avec qui Michele aurait eu une liaison à cette époque.

La tension chez les Harris s'apaisa en août. Cal avait proposé à Michele 80.000 dollars par an comme pension alimentaire pour elle et les enfants, ainsi que la garde des enfants. Par l'intermédiaire de son avocat, elle demanda une évaluation judiciaire de son entreprise et le procès fut fixé au 22 octobre. Dans les premiers jours de septembre, Michele semblait plus heureuse, elle avait décidé d'accepter l'offre de Cal, sans l'avoir encore informé.

La disparition

On sait que le 11 septembre 2001 vers 14h30, la mère de famille est en retard pour son travail. Elle n'est pas encore complètement habillée et a mal à la tête. Elle le dit à la baby-sitter qui arrive chez les Harris vers 15h. Son uniforme de travail est encore au sèche-linge. Les circonstances étaient en lien avec les attentats terroristes du matin. Elle en avait été affectée comme tout le monde et de plus, les tragédies s'ajoutèrent à ses propres inquiétudes. Michele devait en effet revoir son avocat le 12 septembre et souhaitait se rendre à New York la seconde semaine de septembre. Or, les déplacements vers New York avaient été sévèrement restreints. Michele avait prévu de rendre visite à un ami d'université et surtout elle devait vendre ou mettre en gage certains de ses bijoux, notamment sa bague de fiançailles. Elle aurait eu à ce moment-là des problèmes d'argent et devait en plus verser la moitié de l'acompte sur la maison qu'elle et Brian avaient convenu d'acheter à Owego.

Ce soir-là, son service de serveuse se termine à 21h. Assise sur le parking, elle prend un verre avec deux personnes. Tous trois discutent durant une heure des attentats terroristes de la journée avant de se séparer. Michele Harris prend ensuite la route pour l'appartement de Brian à Smithboro, un hameau situé à une quinzaine de kilomètres à l'est de Waverly. Elle y reste une heure de plus, partageant un verre avec Brian et expliquant comment les attentats de la journée lui avaient permis de prendre du recul sur ses propres problèmes. Selon Brian E., elle repart de chez lui entre 23h et 23h30.

A suivre.

* Probablement peu de temps après avoir été engagée comme serveuse en avril, puisqu'en septembre leur relation était déjà terminée.

Les sources de cette affaire particulièrement complexe seront précisées à la fin de la seconde partie.

24 octobre 2025

La disparition de Theresa Ann Davidson-Murphy en 1999


Enlèvement, suicide, féminicide ? Le cas de Theresa Ann Davidson est aussi, comme plusieurs autres, celui d'une mère de deux enfants qui n'est pas réellement heureuse suite à un changement dans sa vie et disparait un jour sans laisser de trace.

Depuis qu'elle s'est évaporée en octobre 1999, Theresa Ann Davidson-Murphy n'a jamais été retrouvée. Et comme personne ne sait précisément quand la jeune femme a disparu, le cas de Theresa Ann Davidson-Murphy est un double mystère. Son absence de Rainier, sa ville de résidence dans l'Oregon, est estimée entre le 7 et le 10 octobre 1999. On dispose de peu d'informations sur cette affaire, essentiellement apportées par sa fille Jessica qui venait juste de fêter ses 13 ans. Au moment de la disparition, Theresa Ann Davidson-Murphy est âgée de 34 ans.

La ville de Rainier se trouve dans le nord de l'Etat, au bord du fleuve Columbia. Le jeudi 7 octobre 1999, une semaine après l'anniversaire de Jessica, Theresa Ann conduit celle-ci chez une amie pour une soirée pyjama et un séjour de trois nuits. Les deux filles devaient ensemble participer à un match de volley-ball. Au moment où sa mère repart pour le domicile familial, Jessica l'embrasse et, sans le savoir, elle le fait pour la dernière fois. Le nouveau mari  de Theresa Ann, Richard dira plus tard avoir vu sa femme lorsqu'elle était rentrée après avoir déposé Jessica, et que peu de temps après il était parti camper à Browns Creek, dans la forêt nationale olympique du comté de Mason, dans l'État de Washington.

Le samedi 9 octobre, le lendemain de son match de volley-ball, Jessica a téléphoné chez elle depuis la maison de son amie pour raconter à sa mère le match de volley-ball. Elle se souvient que sa mère ne semblait pas être elle-même, et qu'elle n'y avait pas davantage prêté attention. Le dimanche 10 octobre, Jessica attendait tranquillement chez son amie que Theresa vienne la rechercher pour rentrer à la maison. Mais sa mère n'est jamais venue. Richard étant toujours en camping, personne ne répondait au téléphone fixe et Jessica est restée durant quelques jours chez son amie.

Finalement, Richard a répondu au téléphone et il est venu chercher Jessica pour la ramener à la maison, appelant ensuite le père biologique de la jeune fille pour qu'il vienne la récupérer.

Jessica expliquera ultérieurement que Richard lui avait dit avoir appelé les hôpitaux et la police pour tenter de retrouver Theresa, mais qu'il n'était pas allé jusqu'à signaler formellement la disparition à ce moment-là.

Le contexte

Theresa Ann Davidson-Murphy avait divorcé de son premier mari en 1989. Le couple avait deux enfants, Justin et Jessica. Ayant vécu après le divorce dans différents Etats avec ses deux enfants, les trois finissent par se fixer à Covington, dans l'État de Washington. C'est peu après avoir trouvé un emploi dans une usine Boeing que la jeune femme rencontre Richard Murphy, avec lequel elle se marie quelques temps plus tard, le 3 juillet 1998. Ensuite, pour se rapprocher de la famille de Richard, le couple déménage à Rainier avec Jessica mais l'aîné, Justin, préfère aller vivre avec son père biologique.

Malheureusement, le déménagement dans cette nouvelle ville s'est avéré être une épreuve pour Theresa qui avait dû abandonner un travail chez Boeing qu'elle adorait. De plus, elle ne connaissait personne dans cette ville et regrettait beaucoup d'avoir déménagé.

Le mystère total

Theresa Ann Davidson-Murphy a été vue pour la dernière fois le 7 octobre 1999. Tous ses effets personnels ont été retrouvés à l'intérieur de la maison de Rainier et son pickup était garé près de la résidence, les clés se trouvaient sur le contact. L'arme de Theresa Ann avait disparu du domicile familial. C'est deux semaines plus tard que la disparition a été signalée, par la belle-sœur de Theresa Ann, le 23 octobre 1999.

La dernière fois qu'elle a été vue, la jeune femme était habillée d'un pull vert, d'un jean bleu, de baskets blanches et portait une alliance et un collier en or.

Selon Wikipedia, l'Etat de l’Oregon a le nombre le plus élevé de cas de personnes disparues pour 100.000 personnes.


https://www.nbcnews.com/feature/cold-case-spotlight/theresa-ann-davidson-murphy-still-missing-19th-anniversary-her-disappearance-n917396, https://charleyproject.org/case/theresa-ann-davidson-murphy, https://en.wikipedia.org/wiki/Disappearance_of_Teresa_Ann_Davidson-Murphy, photos Jessica Borreson.

22 septembre 2025

Où sont les trois handballeuses disparues en 2014 ?

 
 
Un tragique événement s'est déroulé sur le fleuve Congo dans la journée du samedi 22 mars 2014. Trois joueuses de l’équipe nationale de handball junior de la République Démocratique du Congo sont mortes noyées dans le fleuve Congo. Toutes trois sociétaires du handball club Héritage de Kinshasa, les jeunes femmes se rendaient à Brazzaville dans le cadre des activités commerciales qu'elles menaient en parallèle de leurs carrières sportives.

Un peu plus de trois mois plus tard, l'actualité s'est de nouveau focalisée sur le Kinshasa Heritage. Le 2 juillet 2014, trois autres jeunes handballeuses appartenant au même club de handball se sont évaporées. Elle ont disparu pendant le Championnat du monde junior de handball féminin. Les jeunes sportives étaient logées dans un hôtel de Đurđevac, une ville située à 110km de Zagreb en Croatie, et personne ne les a jamais revues depuis ce soir-là !

De sources concordantes de médias congolais, le 22 mars 2014, les joueuses de handball étaient quatre. Parties du Stade des Martyrs de Kinshasa dans le courant de l'après-midi, elles ont raté le dernier bateau pour Brazzaville et ont décidé de voyager par pirogue. Selon l'agence Adiac "Alors que les trois victimes ont coulé, la quatrième handballeuse, Kele, s’était agrippée à la pirogue pour enfin être recueillie à la rive de Brazzaville et acheminée à l’hôpital. C’est la seule rescapée de cet accident."

Quelques semaines plus tard, le Championnat du monde junior feminin de handball se déroule en Croatie. L'équipe de la République Démocratique du Congo est logée dans une petite ville proche de la frontière avec la Hongrie, Đurđevac. Précisément à l'hôtel Picok.

Trois participantes, Mirinelle Kele Mazenga (20 ans), Julie Betu Mvita (19 ans) et Laetitia Mumbala Mayunga (18 ans) qui étaient logées dans cet hôtel ne se sont pas présentées au petit-déjeuner le 3 juillet. Les filles ont été vues pour la dernière fois par leurs coéquipières à 23 heures le 2 juillet. Les joueuses seraient parties sans emporter ni portefeuilles, ni effets personnels, ni bagages. Et sans leurs passeports. Leurs téléphones portables étaient éteints. Malgré d'importantes recherches, aucune trace des sportives disparues n'a pu être trouvée.


Photos : Pexels-Kaeciine, Google Street.  Sources : en.wikipedia, fanarch.com, vecernji.hr, mediacongo.net, nyota.net, adiac-congo.com, sudinfo.be,

07 septembre 2025

L'énigme Laetitia Czuba : Une disparition en direct



Fin septembre 2012, nous sommes dans le Var, à Fréjus. La saison touristique se termine, les jours raccourcissent et la ville retrouve peu à peu son rythme habituel. Non loin de là, à Roquebrune-sur-Argens, avait disparu dix-sept mois plus tôt l'homme le plus recherché de France, Xavier Dupont de Ligonnès. Il est question ici de la disparition en direct d'une fréjusienne, Laetitia Czuba. Avec une nouvelle approche.

Laetitia Czuba, une jolie blonde de 33 ans employée à La Poste, n'a plus donné de ses nouvelles depuis le mardi 25 septembre 2012. Corinne, une amie très proche de Laetitia et collègue de travail, est la dernière personne à l'avoir vue, quelques heures avant sa disparition. Son amie rentre de voyage et vers 19h, Laetitia la retrouve à la gare et les deux femmes vont boire un café sur le bord de mer. Selon Corinne, Laetitia "était dans un état d'esprit hyper positif". L'amie ajoute "On avait prévu de partir en vacances". Ce 25 septembre, les deux amies devaient passer la soirée ensemble, une soirée qui finalement s'est trouvée annulée.

Depuis deux mois, Laetitia Czuba entretenait une relation avec un militaire de Fréjus. Elle avait pris 33 ans le 11 septembre et quatre jours plus tard, le 15, elle reçoit un message vocal énervé de la femme du militaire. Croyant l'homme libre alors qu'il est père de famille, elle rompt immédiatement mais le revoit le 21 septembre. Puis, dans l'après-midi du lundi 24, elle se trouve dans une voiture en présence d'un couple inconnu dont on ne connait que le prénom de la femme "Nora". Au cours de la soirée ou dans la nuit suivante, Laetitia Czuba elle est chez elle en compagnie de son amant. Elle et lui se sont ensuite échangés des banalités par SMS dans la journée du 25 septembre. On y découvre notamment que l'homme lui demande si elle a solutionné son problème de téléphone : "tu as resolu ton pb de tel?lol" écrit-il. On peut penser que, la veille au soir, Laetitia avait un problème avec un téléphone, l'ancien ou le nouveau modèle, par exemple la prise en main de son nouveau Samsung. Ou bien qu'elle avait l'intention d'en acheter un la journée suivante.

Le départ

À 19h44, Laetitia Czuba appelle sa grand-mère. Le temps de la conversation et puis la Volkswagen Polo quatre portes noire se dirige vers l'A8. La jeune femme n'emporte pas son portefeuille et serait partie avec 50 euros. Est-elle seule ? Dans cette affaire, on trace surtout une voiture et un téléphone. Il ne faut que quelques minutes à la voiture pour rejoindre l'A8 et prendre la direction des Adrets, où Laetitia Czuba est censée quitter l'autoroute. Pourtant, à 20h35, la Polo noire est vue et photographiée au péage d'Antibes. Il n'est pas possible de distinguer la présence d'une autre personne à l'intérieur. La voiture file ensuite vers l'Italie et le tout nouveau téléphone de Laetitia Czuba s'inscrit pour la dernière fois sur un relais en France à 21h34.

La plupart des disparitions sont mystérieuses et celle de Laetitia Czuba n'y déroge pas. Seulement plusieurs éléments sont pour le moins curieux. Elle aurait téléphoné à sa grand-mère habitant près de Grasse pour venir passer la nuit du 25 septembre en sa compagnie, parce que ne se sentant pas en sécurité chez elle, et décide à la place de partir à l'aventure. Plusieurs circonstances de dates mènent à son départ de Fréjus, quelques jours après avoir eu 33 ans. Mais d'un autre côté ces circonstances font que la résidence de vacances dans laquelle la jeune femme abouti vient juste de fermer après la saison touristique, et qu'elle est presque vide.

Le basculement

C'est assurément après avoir pris un café avec son amie ou au retour à son domicile que Laetitia Czuba a décidé de ne pas rester seule pour la soirée. On ignore si elle a pris un repas avant son départ, si elle a raccompagné son amie chez elle, et laquelle des deux, cela serait très important de le savoir, a annulé la soirée prévue. En tout état de cause, à un certain moment, la grand-mère de Laetitia Czuba reçoit un appel téléphonique et la Volkswagen Polo se retrouve sur l'Autoroute A8 en direction du Lac de Saint-Cassien. Laetitia, ou une autre personne, conduit la voiture, il n'y a pas d'alternative. Si c'est Laetitia Czuba la conductrice, on peut se demander si sa décision de continuer à rouler sur l'A8 au delà des Adrets part d'une volonté de changer sa destination, si elle a loupé la sortie ou bien si la jeune femme a remarqué, à tort ou à raison, qu'un autre véhicule la suit, ou semble la suivre. Il n'y a ici rien d'extraordinaire en soi.

Ceci étant, à un moment donné, se produit un basculement dans une autre logique. En effet, la voiture continue sur l'autoroute au delà de Mandelieu-La-Napoule. Or, la carte montre une particularité, c'est qu'à Mandelieu, l'autoroute A8 (sortie et entrée) débouche en centre-ville, et à priori sans péage ! Dix minutes environ de trajet de trop, dix minutes pour revenir aux Adrets, soit 15-20 minutes seulement de perdues pour Laetitia Czuba avant de retourner au Lac de Saint-Cassien.

Le nouvel itinéraire de la Polo noire sur l'autoroute semble donc être, dès les premiers kilomètres, le résultat d'une action volontaire, ou contrainte, résultant d'un choix délibéré ou d'une menace intérieure au véhicule plutôt que provenant d'une menace extérieure. La voiture va ainsi se retrouver au péage d'Antibes à 20h35. Il est fait mention d'un arrêt qui aurait eu lieu sur la petite aire de Beausoleil* et la Volkswagen Polo poursuit son parcours en direction de la frontière.

Le flou

La nuit est déjà tombée, lorsqu'à 21h30 un appel téléphonique est lancé depuis le nouveau portable de Laetitia Czuba, débuté vraisemblablement à hauteur de Menton sur le Viaduc de Cabrolles, au niveau de la commune de Sainte-Agnès**. Un appel qui, peut-être par hasard, abouti sur le répondeur du téléphone de son amant. Cet appel dure un certain temps, 3 minutes et 5 secondes, et il est plausible qu'il s’interrompt parce que la voiture passe sous le tunnel de la Giraude, à la frontière franco-italienne. Ceci est sans aucune certitude parce que le lieu dépend de l'heure. Le message vocal aurait été constitué des bruits de roulement, du son de l'autoradio et de "P....n aidez-moi. Je suis perdue, je suis perdue. (silence) Je suis perdue." 

On comprend bien que la signification de cette phrase peut fortement varier selon l'intonation. Il s'agit d'une énigme de plus dans la disparition de Laetitia Czuba. Personne ne pourra écouter ce message parce qu'il a été effacé par le militaire et n'est pas récupérable par l'opérateur téléphonique.

La dernière inscription du téléphone sur un relais situé en France se fait à 21h34, probablement en limite de zone cellulaire, c'est-à-dire peut-être à 3-4 kilomètres de la frontière, peut-être moins. En tout état de cause, la Volkswagen Polo continue de filer vers le cœur de l'Italie sur l'Autostrada dei Fiori, l'autoroute des fleurs. Pourquoi effectuer ce long parcours sur une autoroute ? Dans quel but ? Les autoroutes en France et en Italie sont particulièrement surveillées et surtout elles sont payantes.

La voiture de Laetitia parvient à 21h45¹ au péage autoroutier situé après San Remo, à Arma di Taggia. Ce point semble constituer pour la personne au volant une barrière, une limite. Une manœuvre de demi-tour est exécutée. Et à 21h50, la Volkswagen Polo est signalée roulant à contresens sur l'autoroute italienne. Entre l'échangeur d'Arma di Taggia et la sortie de Bordighera, 20 km d'un parcours insensé sont effectués, heureusement sans dommages.

Bordighera et ses mystères

La course de la Polo noire à contresens entre les deux échangeurs est un sujet en soi. Et le parcours se termine par des tunnels et un ouvrage d'art au dessus d'une vallée. Après, il y a l'accès autoroutier de Bordighera, qui pour la voiture est la sortie. Une voie étroite sans visibilité. Il est probable qu'une partie de la circulation devait être interrompue. Ensuite, se trouve le péage, étroit, on ne peut y échapper. Quelque part autour du péage, il y a une voiture de Police. De la Police ferroviaire. Sans doute dépêchée sur place parce que la plus proche au moment. On imagine que la barrière est ouverte, celle de la voie où l'on ne peut pas payer puisque l'on est dans le mauvais sens. Dans le cas d'un paiement, il y a forcément un arrêt du véhicule, donc un barrage de Police est possible. Ici cela n'a pas réussi et en plus le ou les policiers ne semblent pas poursuivre la Polo qui descend vers la mer.

Pour une personne qui ne connait pas Bordighera, la descente vers la ville, de nuit, promet son lot de surprises. À un moment, sur les hauteurs, un choix doit se faire entre deux routes. Dans les deux cas, l'arrivée dans le centre ville sans but précis ne conduirait qu'à une errance. Il en est de même partout. Ici, des panneaux indiquent relativement bien la résidence Baia la Ruota, parmi d'autres hôtels.

Ensuite, la direction est celle de San Remo, et de la résidence, si on la connait. Un nouveau tunnel, avec peu après un espace de stationnement sur la gauche, le long de la route, devant le Jardin Exotique. Une descente vers la plage est d'ailleurs présente quelques mètres plus loin. L'entrée y est certes à l'opposé du regard, mais elle existe. Toute la route bénéficie de l'éclairage public. Il y a encore un parcours à faire avant d'arriver à la résidence touristique mais il est peu facile de stationner devant. On peut s'arrêter face au portail, ou à cheval sur le trottoir, qui bénéficie d'un bateau pour ne pas abimer les roues. C'est ce que choisit avant de descendre de la voiture la personne qui est au volant de la Volkswagen Polo noire, en n'oubliant pas de laisser les feux de position allumés².

On ignore comment s'est passée, à pied, la descente fortement inclinée de l'allée pour pouvoir rejoindre les maisons de vacances construites en contrebas. Et si même la personne est descendue de ce côté ou a préféré utiliser un chemin situé à quelques mètres en amont et fermé par une barrière métallique.

 
Comme on ignore tout du gardien de la résidence. Et soudain, on aperçoit sur la vidéo de surveillance une femme venant de la gauche de l'image passer le long de la clôture, devant un portillon séparant la résidence de la plage, et enjamber le portillon comme si rien ne pouvait l'arrêter. Il est 22h17. On voit même la personne descendre l'accès à la plage en courant. A-t-elle rejoint quelqu'un ?

Les hypothèses

Au delà des faits connus, depuis plus de 12 années, de nombreuses hypothèses concernant la disparition mystérieuse de Leatitia Czuba ne manquent sans doute pas. Sans les images prises à l'intérieur de la résidence touristique par l'une des caméras de surveillance, il n'existerait que la présence de la voiture mal garée et le témoignage d'une vieille dame demeurant dans la résidence avec son fils. Cette dame a apporté des éléments à propos de la présence réelle ou non d'un homme bien habillé dans les parages. Elle situe d'ailleurs le premier passage de l'homme en question deux heures plus tôt, elle l'aurait donc vu de jour. Et l'horaire correspondrait, par conséquent, à peu de choses près, à l'heure où la voiture de Leatitia se trouve aux Adrets. Pure conjecture, menant cependant vers la possibilité d'un rendez-vous à Baia de la Ruota.

Crise de panique en raison du demi-tour, du contresens et du barrage de Police ?

Si l'on considère que Laetitia est la conductrice en Italie, et que suite à son demi-tour au péage suivi d'un contresens sur l'autoroute, et le franchissement d'un barrage de police, qu'elle est totalement affolée par la situation, et qu'elle ne voit à ce moment-là comme issue que la fuite vers la mer, en laissant de côté son circuit après la sortie à Bordighera, on doit d'admettre que cela n'explique en rien ce qui s'est produit avant le demi-tour. Ni depuis la sortie loupée des Adrets, encore moins ce qui lui serait arrivé sans l'erreur du contresens. Par contre, elle semble très pressée, et ne veut pas s'arrêter.

Un suicide ?

La question du suicide a été soulevée. Un acte impensable selon les proches, un acte improbable à l'évidence, surtout à l'endroit où l'on aperçoit la femme sur les images vidéo. Et puis, pas de lettre de Laetitia, deux heures de route, des ponts, des voies ferrées avec tunnels, des massifs montagneux, la liste est longue.

Un défi ?

Partie de Fréjus, parvenue à la sortie des Adrets qu'elle n'emprunte pas, la personne au volant de la Volkswagen Polo sait pertinemment ce qu'elle fait. Elle n'est pas hésitante, ne cherche pas sa route, et sauf lorsqu'elle recherche de l'aide auprès d'une personne X parce qu'elle "est perdue", elle roule comme si elle connaissait l'endroit où se rendre, ou que le trajet lui avait été préalablement expliqué. S'il s'agit de Laetitia, se pose alors la question de ses activités et fréquentations la veille de sa disparition, le lundi 24 septembre 2012.  Cette course effrénée ne serait-elle que la conséquence d'un pari, d'un défi ou d'une mission ?

La volonté de disparaitre ?

Une nouvelle lecture des dernières heures connues de Laetitia Czuba montre que le récit s'est écrit dès le départ. Le portefeuille resté au domicile, le fait d'être partie avec 50 euros, l'arrivée de nouvelles personnes dans son entourage, sont autant d’éléments à prendre en considération. Et puis, il y a ces deux mots surprenants que l'on trouve dans un SMS envoyé par son amant dans la journée du 25 septembre : "bonnes vac", traduits par la télévision italienne comme "buone vacanze" . Laetitia est d'ailleurs peu loquace et répond à peine aux SMS reçus de l'homme, deux seront dailleurs supprimés sans être lus. Avait-elle prétexté partir en vacances pour prendre de la distance avec lui ? S'est-elle prise au jeu ?

Disparue en Italie le 25 septembre 2012

Une fois sur la plage de la résidence Baia La Ruota, la personne ayant enjambé le portillon n'a que quatre choix. 1/ Plonger dans l'eau, et rejoindre éventuellement un bateau. 2/ Se diriger vers la gauche en marchant pour rejoindre Beach Termini, avec ou non une partie à la nage. Sur le papier, il y aurait d'ailleurs un potentiel pour rejoindre à pied l'aire de l'autoroute située plus haut. Dans ce cas un repérage antérieur et une certaine logistique, de la préparation, seraient nécessaires. 3/ Aller sur la droite vers le terrain de tennis, nager quelques mètres et ressortir un peu plus loin puis marcher le long de la plage jusqu'à l'escalier remontant vers le parking du jardin exotique. Peu de natation dans ce cas et la nage se fait dans le sens du courant marin. Les distances sur la plage sont "à la corde", bien plus courtes que par la route. 4/ Utiliser tout simplement le chemin intérieur sur le côté de la résidence, celui remontant à la barrière métallique. Seulement quatre solutions.

Personne n'est absolument certain que Laetitia Czuba conduisait vraiment sa voiture le soir du 25 septembre 2012. En tout état de cause, c'est bien elle qui a disparu ce soir là.

Laetitia est une jeune femme qui possède une belle voiture depuis quelques mois, un nouveau téléphone depuis quelques jours ou même heures, qui a une famille aimante, un emploi et pratique comme sport la nage libre. Elle emporte toutes choses supposées avoir une certaine importance pour elle, dont sa trousse de maquillage, et elle laisse tout cela pour s'en aller vers la mer ayant à la main un sac plastique ordinaire dans lequel se trouvent quelques vêtements et ses médicaments³. On les découvre d'ailleurs plus tard abandonnés sur la plage. Ce que contenait ce sac plastique lorsqu'elle a quitté sa voiture ne devait-il pas avoir à ses yeux beaucoup plus d'importance que tout le reste ?

 

Repères horaires pour exemple de trajet

Départ de Fréjus estimé 20h00 + 35 mn pour péage Antibes = 20h35 + 1h10
pour péage Arma di Taggia = 21h45 + vers Bordighera 16 mn à contresens
=2h01 de trajet = 22h01
+ 13 mn (sortie Bordighera + traversée ville + Via Madonna résidence)
=2h14 de trajet = 22h14
> Ce trajet pose la question d'un arrêt à l'aire de Beausoleil
> + 3 minutes avant d'arriver devant la caméra
>> caméra 22h17

* Maintenant aire de La Rivera française, inaugurée jeudi 22 juin 2023, dernière aire avant l'Italie. ** Estimation avec une vitesse sur zone de 110km/h

¹ Estimation du trajet Péages Antibes - Arma di Taggia. ² Feux ou feux de position selon les versions. ³ On ignore combien de comprimés restaient sur les plaquettes retrouvées, selon les versions dans la voiture ou sur la plage.

Voir les photos de la résidence Baia La Ruota sur tripadvisor.fr ou sur BeachSearcher

Sources : https://youtu.be/FB9Q3JNBhEw (Canal Crime), https://youtu.be/IJ4FKndEOig (Marine B.), rtl.fr, Via Michelin (à plusieurs horaires), Chi l'ha Visto, Google Maps, Google Street View, OpenStreetMap, Riviera24.it, nicematin.com, image par Stefan Nyffenegger de Pixabay, image Marine B./Rai3/camera Baia La Ruota.

22 août 2025

Trevaline Evans : Elle devait être de retour dans deux minutes, elle a disparu depuis 35 ans

 

Elle avait prévu de sortir le soir même avec une amie pour aller à une fête. Cette jeune et dynamique grand-mère de 52 ans a pourtant disparu mystérieusement en plein milieu d'une journée ensoleillée. Les faits se sont déroulés le samedi 16 juin 1990 à Llangollen, une petite ville touristique du nord du Pays de Galles, et l'affaire a eu un retentissement significatif dans la région.

Chaque année, des milliers de touristes traversent Llangollen, nichée au sein de la vallée de la rivière Dee. Peu éloignée de la frontière avec l’Angleterre, la ville est comme un passage obligé pour se rendre à l'Ile d'Anglesey ou au "Village" de Portmeirion, immortalisé dans la série TV Le Prisonnier.

Trevaline Evans a passé la majeure partie de sa vie dans cette ville et y est bien connue, notamment des commerçants alentour. Le matin du samedi 16 juin 1990, elle conduit sa voiture, un break Ford Escort bleu marine, à l'Est de Llangollen, pour la stationner à environ 30 mètres de sa boutique Attic Antiques, les antiquités du grenier. Trevaline Evans collectionne depuis des années les objets anciens et elle a ouvert un an auparavant son propre magasin à Llangollen, à l'extrémité de Church Street. Elle rejoint sa boutique à pied pour l'ouverture. Bien que l'horaire habituel soit dépassé, elle s'arrête d'abord au General Store situé sur son passage pour y acheter une brique de lait, sortant sous le regard intrigué de la commerçante une liasse de billets de son porte-monnaie et fouillant au fond pour y trouver les 32 pence pour payer le lait.

La boutique de Trevaline Evans sur Street View en septembre 2009

Sa vie semble installée à Llangollen, pourtant elle projette de passer davantage de temps à une heure de la ville, dans le bungalow qu'elle et son mari Richard (59 ans) sont en train de rénover, à Rhuddlan, près de Rhyl, sur la côte nord du Pays de Galles.

Les derniers faits connus avant la disparition

Le samedi étant un jour de forte activité, Trevaline Evans ne s'absente habituellement pas durant l'heure du midi. Mais ce 16 juin 1990, elle quitte Attic Antiques vers 12h40, laissant sur la porte le mot "DE RETOUR dans 2 minutes". Et Trevaline Evans ne prend effectivement avec elle ni sa veste, ni son sac à main, ni ses cartes de crédit, et ni ses clés de voiture, seulement son porte-monnaie.

Les informations reçues des témoins oculaires se diviseront ultérieurement entre celles émanant de personnes ayant reconnu Mme Evans et celles ayant aperçu une femme correspondant à sa description. En tout état de cause, ne devaient pas être légion les femmes marchant sans sac à main sur un itinéraire allant d'est en ouest de la petite ville de Llangollen, le samedi 16 juin 1990 durant l'heure du midi. Un point rouge à chaque extrémité de la carte ci-après, permet de situer Attic Antiques et Park Avenue. Deux points rouges sont placés dans le centre, l'un dans la zone du croisement où Trevaline Evans a acheté une pomme et une banane, l'autre à son lieu d'habitation situé dans la même rue.

Llangollen - ext. carte OpenStreetMap - points de repère en rouge - cliquer pour agrandir

Les jours précédant sa disparition, on sait que Mme Evans se trouvait près de la Côte dans le bungalow du couple à Rhuddlan. Selon son mari, elle a passé "trois jours" à y "faire de la décoration" et "aimé être dans le jardin". Trevaline Evans est de retour à Llangollen le mercredi 13 juin et l'on ne dispose d'aucune information sur son emploi du temps ce jour-là.

Jeudi 14 juin

- À 9h15, une voisine du quartier, en promenant ses enfants, aperçoit Trevaline Evans en conversation avec deux hommes dans la rue, l'un est plus âgé et a les cheveux gris.

Vendredi 15 juin

- À 10h30, deux commerçantes de Oak Street la voient passer en compagnie d'un homme aux cheveux gris, qualifié de "distingué" par la première et de "très bien habillé","vêtu d'une veste bleu marine", et "portant une malette noire" par la seconde. Trevaline Evans et l'homme marchent depuis le croisement Market Street/Castle Street, c'est-à-dire depuis la direction de la maison des Evans, les deux prenant la direction de la boutique, ou d'un autre endroit, par exemple un lieu de stationnement proche.

- À 20h30, un couple de sa connaissance, passant en voiture dans le centre de Llangollen en fin de journée, reconnait Mme Evans debout sur le trottoir devant un café situé près de la jonction entre Castle Street et l'A5. Trevaline Evans, une feuille de papier à la main, entrant et sortant du café, semble guetter quelqu'un, en regardant vers le bas de la rue.

- À (?), deux touristes écossaises ont aperçu Trevaline Evans dans un bar à vin réputé de Llangollen en compagnie d'un homme aux cheveux gris.

Samedi 16 juin

Environ 25 personnes, clients et proches de Trevaline Evans sont passés à la boutique Attic Antiques le matin du 16 juin. Elle semblait heureuse et détendue

- À 10h30, une amie proche vient la voir pour prendre un café et lui rappeler qu'elles avaient prévu de sortir ensemble le soir même pour se rendre à une fête. Trevaline Evans était particulièrement enthousiaste à cette idée.
- À 11h10, son amie repart.

- À 12h40, deux riverains, circulant en voiture dans Church Street, la voient fermer sa boutique et se diriger à pied vers le carrefour de l'A5, situé à quelques mètres. Un couple de Bradford qui se trouvait quelques minutes auparavant dans la boutique a décrit ultérieurement Trevaline Evans comme "étant en intense conversation avec un homme aux cheveux gris".
- À 13 heures, soit environ 20 minutes plus tard, Mme Evans a été vue en train de traverser Castle Street et d'acheter une pomme et une banane chez un épicier de Market Street (sans doute situé à l'angle des deux rues ou proche). Dans l'heure et demie suivante, il est vraisemblable que Trevaline Evans soit retournée à son domicile (ou alentour) celui-ci étant situé un peu plus loin dans Market Street.

- À 14h30, elle est vue dans Market Street près de sa maison. A ce moment-là, elle marche dans la direction de sa boutique.
- Puis, 5 minutes plus tard, quelqu'un l'aperçoit sur l'A5 dans la direction opposée, marchant le long du Riverside Park.
- À 15h45, soit une heure et dix minutes plus tard, une jeune femme est dans sa cuisine et par sa fenêtre l'aperçoit de nouveau, remontant Park Avenue depuis la rivière Dee. Ensuite, Trevaline Evans a disparu.

La dernière observation certaine de Mme Evans est celle de 14h30. Les deux autres observations de la commerçante disparue ne sont pas en opposition avec le plan de la ville. En effet, en longeant ou traversant le grand parking situé en face de sa maison elle pouvait se trouver le long du parc 5 minutes plus tard. En cas de rendez-vous dans le parc ou le long de la rivière Dee, deux personnes pouvaient ressortir discrètement chacune à chaque extrémité. De plus, le grand parking, qui existait déjà en 2009 et probablement en 1990 puisqu'il accueillait également les autocars de tourisme (au moins jusqu'en août 2016), aurait pu servir de lieu de stationnement pour l'homme aux cheveux gris. D'ailleurs, Trevaline Evans aurait-elle pu faire connaissance avec un chauffeur de car de passage à Llangollen ?

- Juste avant 18h00, une femme passe en voiture dans Church Street. Devant la boutique Attic Antiques, elle remarque un homme vêtu d'un imperméable à l'attitude bizarre, elle tourne la tête dans sa direction et pense avoir vu la porte de la boutique ouverte.

Sans nouvelles de sa femme, son mari Richard a signalé sa disparition le samedi soir à 23 heures. La voiture de Trevaline Evans a été retrouvée stationnée. Sa propriétaire a disparu sans laisser de trace.


sources : Wikipedia, https://thehueandcry.com/trevaline-evans, Crimewatch UK Septembre 1990, https://www.cheshire-live.co.uk/news/local-news/where-is-my-sister-5277782, https://lostnfoundblogs.com/f/trevaline-evans-lunch-or-liaison, https://www.leaderlive.co.uk/news/15930236.20_years_on__What_really_happened_to_Llangollen_antiques_dealer_Trevaline_Evans_/

26 avril 2024

Le dernier après-midi connu d'Emanuela Orlandi

Quelques jours après la disparition de Mirella Gregori, une seconde adolescente de 15 ans s'évapore à Rome. Son cas, d'une complexité extrême, reste jusqu'ici inexpliqué. La disparition d'Emanuela Orlandi est l'une des affaires les plus suivies par la presse et le public en Italie, et ceci presque quotidiennement.

L'affaire Orlandi est certainement la plus marquante de l'année 1983, au point que la disparition de Mirella Gregori, qui la précède pourtant de 46 jours, passe généralement pour être celle de "L'autre Emanuela". Voici tous les détails.

Avertissement : Cette série d'articles à propos des cas de Mirella Gregori et d'Emanuela Orlandi plonge au coeur d'une affaire complexe vieille de plus de 40 ans. L'objectif est d'apporter un maximum de détails, de reconstituer un puzzle, aussi un grand nombre de sites en Italien ont été consultés, dont plusieurs de premier plan. L'exactitude des informations est fonction de leurs publications.

Emanuela Orlandi est née à Rome le 14 janvier 1968. Elle est l'avant-dernière d'une fratrie de cinq dont les âges en 1983 s'échelonnent de 26 à 12 ans. Son père est greffier de la Préfecture de la Maison pontificale. Elle vit avec ses parents, ses trois soeurs et son frère, qui est l'aîné, derrière le mur d'enceinte du Vatican, dans un appartement de fonction situé au second étage de la Gendarmerie vaticane. Le matin du mercredi 22 juin, les parents d'Emanuela se rendent à Fiumicino, en bord de mer, pour rendre visite à des proches, avec l'intention de revenir un peu avant 20 heures. À leur départ, les enfants sont tous à la maison.

Emanuela doit se rendre à l'école de musique Ludovico Da Victoria, attenante à la Basilique Sant'Apollinare à Rome. La Basilique et l'école sont proches de la Piazza Navona, un endroit très apprécié des touristes. Emanuela suit régulièrement des cours de flûte et de chorale à l'école Da Victoria, et, malgré la chaleur de l'après-midi de ce 22 juin 1983, elle y est attendue parce qu'il s'agit du dernier cours de chorale que doivent suivre les élèves avant le concert de fin d'année scolaire. Ce mercredi, le premier cours d'Emanuela, le cours de flûte, débute à 16h30. Ceci étant, soit à cause de la chaleur, soit parce qu'elle est en retard, elle demande ce jour-là à son frère Pietro de la conduire en moto, mais il ne peut pas à cause d'un autre engagement. 

La jeune fille, d'une taille de 1,60 m, a de longs cheveux noirs, porte un collier autour du cou, est habillée d'un jean, d'un t-shirt blanc à manches courtes et de chaussures de sport. Elle tient à la main son sac en cuir marron, d'où sort l'étui noir contenant sa flûte. Dans le sac, elle a également mis ses partitions, sa carte de membre de l'école et sa carte d'abonnement aux transports publics. Mécontente de devoir se rendre en bus à l'école, Emanuela claque la porte en sortant. C'est la dernière fois que ses soeurs et son frère Pietro la verront.

Emanuela Orlandi et son mystère

L'adolescente quitte le Vatican par la Porta Sant'Anna vers 16h. Elle monte, semble-t-il, à bord d'un autobus jaune de la ligne 64 des transports publics Atac. Sur l'autre rive du Tibre, le bus la dépose sur le Corso Vittorio Emanuele II, à proximité de la Basilique de Sant'Andrea della Valle. De là, elle emprunte, comme elle le fait régulièrement, le Corso del Rinascimento pour rejoindre l'école Da Victoria située à l'autre extrémité. 

Sur cette voie presque rectiligne, mais pas totalement, se trouve le Palazzo Madama, le Sénat italien. Alors qu'elle parvient à hauteur du Palazzo Madama, vers 16h45, Emanuela Orlandi est abordée par un homme de 35 à 40 ans qui conduit une BMW. L'homme lui fait une proposition pour un travail facile, bien rémunéré, pour le samedi après-midi suivant : distribuer des tracts avec d'autres filles pour les produits de la marque Avon lors du défilé d'une maison de haute-couture très connue à Rome, Sorelle Fontana. Ce "petit boulot" intéresse Emanuela. L'inconnu est aimable et rassurant. Il dit à Emanuela de demander la permission à ses parents et il est patient : Il attendra qu'elle ait terminé ses cours pour avoir sa réponse. 

L'homme est aperçu par un agent de la circulation en service devant le Sénat qui le décrira comme étant longiligne, mesurant environ 1,80 mètre, avec les cheveux clairs épars sur le front et les tempes et un visage allongé. La BMW est de couleur sombre, peut-être verte. Le policier voit la scène à une distance d'environ vingt mètres, et il semble distinguer comme un sac ou des échantillons de produits de beauté présentés par une entreprise de cosmétiques.

Enthousiasmée par la proposition de l'inconnu, Emanuela téléphone peu après chez elle, probablement depuis l'une des cabines publiques situées à la station de Taxis. Sa sœur Federica lui répond et Emanuela lui dit que sur le chemin de l'école, dans le Corso Rinascimento, devant le Sénat, elle a été arrêtée par un monsieur qui lui a proposé un travail. Elle lui raconte l'histoire à la hâte : « Je toucherai près de 400.000 lires » dit-elle. Et elle ajoute : « C'est un gentil monsieur, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Il m'a dit de demander la permission à maman et de lui donner une réponse ce soir. Il m'attend à la sortie de l'école». Federica, âgée de 21 ans à l'époque, lui suggère de ne pas faire confiance à l'homme et d'écouter d'abord sa mère. Emanuela lui répond brièvement qu'elle a rendez-vous avec le monsieur à 19h10 devant l'école et raccroche.

Retardée à la fois par sa brève rencontre avec l'homme inconnu et l'appel téléphonique à sa soeur, Emanuela Orlandi rejoint l'école le plus vite possible. Elle monte les marches quatre à quatre. Elle arrive pourtant en retard, et essouflée, à son cours de flûte. Elle entre dans la classe vers 17h10, alors que le cours a déjà commencé et se fait réprimander pour son retard par son professeur. Le second cours, celui de chant choral, se déroule normalement.

Pourtant, Emanuela Orlandi a manifestement l'intention de ne pas quitter l'école après 19h. Elle le précise à l'une de ses camarades, elle demande à partir plus tôt. Elle s'inquiète, parce tout le monde pense que, ce mercredi, les cours vont se terminer plus tard que 19h. Or, ce jour-là, au contraire, les cours finissent plus tôt, à 18h45 au lieu de 19h. Emanuela ne part donc pas avant les autres élèves, elle quitte l'école avec eux à la fin de la leçon de chant choral. Elle descend néanmoins à toute allure les escaliers du bâtiment, passant et repassant rapidement à l'intérieur du groupe d'élèves.

A ce moment-là, rien ne peut la détourner de son rendez-vous de 19h, rien ne peut la dissuader de revoir l'homme inconnu. Parvenue parmi les premières devant la porte d'entrée de l'immeuble Sant'Apollinare, Emanuela attend. À 19h10, elle est vue par le concierge. Aucun homme ne se montre devant l'entrée de l'école. Les minutes passent et finalement Emanuela décide de parcourir à pied le peu de distance entre la porte de l'école et l'arrêt de bus de la ligne 70 le plus proche, sur le Corso Rinascimento, non loin du Sénat.

Raffaella, une autre fille du groupe de choristes, se trouve devant la porte de l'école de musique. Elle dit au revoir à une amie, puis se dirige ensuite vers le même arrêt de bus. Elle rejoint Emanuela sur le court trajet séparant l'école de l'arrêt. Elle parle un peu avec Emanuela. Deux autres filles du groupe se trouvent déjà à l'arrêt de bus 70. Elles discutent ensemble. Toutes ces filles sont aperçues par une autre élève, Laura, qui se dirige vers le sud, le long du Corso Rinascimento. En marchant, Laura se retrourne plusieurs fois par curiosité. A un moment elle voit Emanuela à une vingtaine de mètres derrière elle et distingue les autres filles plus loin.

L'une d'elles est Maria Grazia. Présente depuis peu à l'arrêt du bus 70 et en conversation avec Raffaella, elle y voit Emanuela, maintenant en compagnie d'une autre fille. A 19h20, Maria Grazia monte dans un bus bondé avec d'autres élèves de l'école, dont Raffaella. Celle-ci, de l'intérieur du bus, tente d'apercevoir Emanuela pour un dernier salut de la main.

Laura, arrivée presque au bout du Corso Rinascimento, se retourne à nouveau. A cet instant, Emanuela Orlandi a disparu.

A suivre...

(Copie Carte OpenStreetMap)

14 avril 2024

Les circonstances de la disparition de Mirella Gregori

 

Nous allons nous intéresser au mystérieux cas de Mirella Gregori. La jeune fille est âgée de 15 ans quand elle disparaît au cours d'un après-midi de l'année 1983, après avoir quitté le domicile familial suite à un appel reçu à l'interphone.

Dès le début des années 80, et durant toute la décennie, un certain nombre d'événements criminels inhabituels auront lieu, aussi bien en France qu'en Italie. Certains resteront inexplicables, pourront être reliés à d'autres, ou non, et pourtant tous demeureront dans la mémoire du grand public. On en parle encore aujourd'hui.

Historiquement, tout débute le 25 mai 1980 avec la disparition, dans la région de Grenoble de Philippe Pignot, un garçon âgé de treize ans, jamais retrouvé. L'événement suivant est la tentative d'assassinat du Pape Jean-Paul II au Vatican, qui a lieu le 13 mai 1981. Ensuite, le 13 mars 1983, c'est un petit garçon de six ans, Ludovic Janvier, qui est enlevé à Saint-Martin-d'Hères, de nouveau dans la banlieue de Grenoble. Les deux garçons seront les premiers d'une liste connue depuis sous la dénomination "Les disparus de l'Isère". Quant à la tentative d'assassinat du "Pape Wojtyła", comme l’appellent les italiens, elle aura des conséquences ultérieures qui furent au moment insoupçonnées.

Mirella Gregori

Née à Rome le 7 octobre 1967, Mirella Gregori est une jeune fille âgée d'un peu plus de 15 ans lorsqu'elle disparaît dans la même ville au cours de l'après-midi du 7 mai 1983. Les parents de l'adolescente possèdent un bar situé à l'angle de la Via Volturno et de la Via Montebello, dans un quartier animé comportant de nombreux hôtels, et se trouvant à deux pas du Ministère de l'Economie et des Finances.

Le bar "Coppa d'Oro" est désormais tenu par Paolo, le mari de la mère de Mirella, par Maria Antonietta, sa sœur ainée âgée de 17 ans, et par son compagnon Filippo M., toute la famille vivant dans un appartement situé dans la Via Nomentana, un peu plus au nord-est de Rome.

Le samedi 7 mai 1983, Mirella Gregori a terminé les cours à 13h15 et elle arrive Via Nomentana autour de 14 heures. Avant de monter à l'appartement, Mirella se rend au "Bar Italia - Pizzeria da Baffo", situé au pied de l'immeuble adjacent, au numero 81 de la Via Nomentana. La fille du gérant du bar, Sonia De Vito, est sa meilleure amie et à ce moment-là Mirella vient la voir, selon le témoignage ultérieur de Sonia, pour simplement parler de choses et d'autres.

Maria Vittoria A., la mère de famille, qui est couturière, se trouve pour sa part à l'appartement, au 91.

Un peu plus tard, Mirella rentre chez elle et, vers 15 heures, l'interphone sonne. Maria Vittoria, occupée à coudre, pense que c'est peut-être son mari qui est rentré plus tôt que d'habitude et elle demande à Mirella de répondre. La jeune fille se précipite : "Bonjour, qui est-ce ?" Elle ajoute : "Si tu ne me dis pas qui tu es, je ne descendrai pas !" Et ensuite : "Ah, oui Alessandro, je comprends". Puis finalement : "D'accord, je te vois dans quelques minutes sur les marches du Bersagliere à Porta Pia."

Après cela Mirella va voir sa mère et lui indique qu'il s'agissait d'Alessandro, un ami de l'école secondaire. Elle lui précise qu'ils se sont donné rendez-vous à 15h30 au monument du Bersagliere (ndr. un soldat) de la Porta Pia. Mirella Gregori s'habille d'un pull-over chauve-souris gris aigue-marine et d'un pantalon de velours blanc, se coiffe, puis elle part précipitamment vers 15h20. Elle dit à sa mère qu'elle descend saluer "Alessandro", ajoute qu'elle sera de retour dans 10 minutes et ne prend ni sac à mains ni gilet. Ce sont les derniers mots que la maman a entendu de la bouche de sa fille cadette et c'est la dernière fois qu'elle l'a vu.

Seulement, en franchissant la porte de l'immeuble, l'adolescente ne va pas directement au Monument du Bersaglière. Elle part, certes sur la droite, pour se diriger de nouveau vers le bar des De Vito afin de revoir son amie Sonia. Là, elle s'enferme dans les toilettes avec elle et les filles discutent pendant environ 15 minutes.

Mirella a ensuite quitté le bar et c'est à partir de ce moment-là que l'on a perdu sa trace. Enfin, pas encore tout à fait.

Mirella Gregori n'étant pas rentrée, plus tard dans la journée les proches apprendront que c'est une autre version que l'adolescente a livré à son amie. Sonia leur raconte que dans les toilettes du bar, Mirella a échangé ses vêtements et s'est ensuite rendue au Parc de la Villa Torlonia, à l'opposé de la Porta Pia, soit un peu plus au nord-est de la capitale italienne, pour jouer de la guitare avec des amis.

En l'apprenant, Maria Antonietta, la soeur de Mirella, âgée de 17 ans à l'époque, est incrédule. La conversation dure, l'amie ne sait que répondre. Le temps passe. Pourtant Antonietta n'a guère d'autre solution que de suivre cette piste. Elle et son compagnon se rendent alors à la Villa Torlonia et, vu l'heure tardive, trouvent la porte fermée. Une voiture de police passe, les jeunes expliquent la situation et les policiers appellent le gardien. À minuit, une recherche improvisée s'entame dans le parc avec les torches des policiers. Une patrouille rapide et peu concluante.

A suivre...

Avertissement : Cette série d'articles à propos des cas de Mirella Gregori et d'Emanuela Orlandi plonge au coeur d'une affaire complexe vieille de plus de 40 ans. L'objectif est d'apporter un maximum de détails, de reconstituer un puzzle, aussi un grand nombre de sites en Italien ont été consultés, dont plusieurs de premier plan. L'exactitude des informations est fonction de leurs publications, qu'il n'est pas possible de citer individuellement.

Modification le 27/04/24

05 avril 2024

Disparitions d'Emanuela Orlandi et Mirella Gregori : l'Italie a ouvert une enquête parlementaire fin 2023

Un peu plus de 40 ans après les disparitions non élucidées de deux adolescentes au sein de la capitale italienne, le Sénat italien a approuvé l'ouverture d'une enquête parlementaire le 9 novembre 2023.

Fin 2023, L'Italie a finalement lancé une enquête parlementaire sur deux affaires mystérieuses et vieilles de plus de 40 ans, les disparitions d'Emanuela Orlandi et de Mirella Gregori, dont les faits se sont déroulés à quelques semaines d'intervalle au cours de l'année 1983.

L'initiative du parlement italien a fait suite à un regain d'intérêt pour ces affaires depuis 2018, avec notamment la diffusion d'un récent documentaire de Netflix, Vatican Girl. Ce documentaire revient sur la disparition inexpliquée d'Emanuela Orlandi, qui avait 15 ans en 1983. L'affaire a été liée au Vatican par le fait que le père de la jeune fille était un fonctionnaire mineur de la préfecture de la Maison pontificale et que la famille vivait dans un appartement du Vatican. L'autre jeune fille, Mirella Gregori, âgée aussi de 15 ans, est en fait la première disparue.

Peu après l'ouverture de la première enquête du Vatican sur la disparition d'Emanuela Orlandi, le Parlement italien avait entamé fin mars 2023 un processus visant à créer cette commission d'enquête parlementaire sur la disparition des deux jeunes filles. Une proposition immédiatement approuvée à l'unanimité par la Chambre des députés, qui a cependant rencontré quelques difficultés au Sénat, pour des raisons liées aux relations avec la Justice vaticane et l'enquête du Vatican.

La nouvelle enquête parlementaire devra donc collaborer avec deux autres procédures déjà lancées sur ces affaires de disparitions datant de 1983, l’une par le procureur de Rome et l’autre par le Vatican.

Composée de 40 membres du parlement, la commission devra bien entendu étudier le cas le Mirella Gregori, une affaire de quelques semaines antérieure à celle d'Emanuela Orlandi après qu'un lien ait été fait avec le Vatican à la suite d’une visite de Jean Paul II dans la paroisse romaine de San Giuseppe où vivait la famille Gregori. La mère de la disparue ayant affirmé au moment de l'enquête avoir reconnu un gendarme du Vatican faisant partie de l’escorte du pape. Selon elle, le jeune homme avait l’habitude de passer du temps avec sa fille et un ami dans un bar près de leur domicile.

A suivre...

Sources:

https://www.catholicnewsagency.com/news/255973/italian-senate-launches-inquiry-into-disappearance-of-vatican-girl-and-another-missing-teen,https://www.cath.ch/newsf/litalie-lance-une-enquete-parlementaire-sur-laffaire-orlandi/, Wikipedia.

27 avril 2023

Bradford Bishop meurtrier de sa famille et disparu depuis 1976



La disparition de William Bradford Bishop Jr en mars 1976 après les meurtres de sa mère, de sa femme et de ses trois fils, est, avec celle de John List datant de novembre 1971, l'affaire criminelle présentant le plus de ressemblance avec celle de Xavier Dupont de Ligonnès, disparu depuis avril 2011.

Le cas Bradford Bishop présente la difficulté de se situer à la frontière de plusieurs États de l'Est des États-Unis. Il débute autour de Washington D.C et, pour les faits connus, se termine dans le parc national des Great Smoky Mountains, à la frontière entre la Caroline du Nord et le Tennessee.

Le 10 mars 1976, les officiers de police de Montgomery, dans le Maryland, ont été mis au courant que cinq corps non identifiés avaient été déterrés dans un endroit reculé en Caroline du Nord et qu'un flyer à propos d'une famille disparue quelques jours plus tôt à Bethesda (Maryland) était affiché à la quincaillerie Poch de Potomac, la ville voisine.

Le flyer montrait la mère de Bradford Bishop, Lobelia, 68 ans, sa femme Annette, 37 ans, et leurs trois garçons, William Bradford III, 14 ans, Brenton, 10 ans, et Geoffrey, 5 ans. La famille vivant à Bethesda, par réflexe, les policiers avaient pris un exemplaire du flyer dans le magasin et l'ont ensuite montré à la jeune femme qui avait été la baby-sitter des Bishop. Peu après celle-ci s'est écriée : "C'est la famille Bishop !"

Le matin même, l'un des policiers s'était rendu au domicile de William Bradford Bishop Junior à Bethesda parce qu'un voisin inquiet n'y avait vu aucun signe de vie depuis une semaine et il avait appelé la police. Au 8103 Lilly Stone Drive, le détective a trouvé du sang sur le porche de la résidence, sur le sol, sur les murs du hall d'entrée et des chambres.

***

William Bradford Bishop Junior, le père de famille de 39 ans habitant à cette adresse, était connu pour avoir un niveau d'études supérieures. Jeune élève, il avait d'abord fréquenté la South Pasadena High School, puis avait obtenu une licence en histoire de l'université de Yale, une maîtrise en études internationales du Middlebury College ainsi qu'une maîtrise en études africaines de l'Université de Californie Los Angeles. Il s'était ensuite engagé dans l'armée et y avait travaillé pendant quatre ans, dans le contre-espionnage.

Ayant quitté l'armée, il avait rejoint le département d'État américain et servi dans les "services extérieurs". Occupant de nombreux postes à l'étranger, notamment dans plusieurs villes italiennes, il avait fait ensuite des études supérieures à Florence, servi dans différents pays africains et s'était retrouvé finalement au siège du département d'État à Washington, D.C. en 1974, flanqué d'un titre professionnel à rallonge. 

Ce diplomate américain, après avoir obtenu son diplôme de Yale, avait épousé son amour de lycée. Il parlait couramment cinq langues, anglais, italien, français, espagnol et serbo-croate. La famille n'avait semble-t-il aucune difficulté particulière autre que celles de la vie courante d'une bonne partie des américains de la classe moyenne. Elle était très unie et sportive et Bradford Bishop était un homme de Plein-Air.

La maison des Bishop a été revendue un an après le drame
Le 1er mars 1976

Cependant, le 1er mars 1976, Bradford Bishop apprend qu'il ne recevrait pas la promotion qu'il avait demandée. Peu après, il dit à sa secrétaire qu'il ne se sent pas bien et quitte son bureau situé dans le quartier de Washington D.C., à l'ouest de la Maison Blanche, où se trouvent de nombreuses agences fédérales et institutions internationales. La police pense qu'il s'est rendu à sa banque, d'où il a retiré plusieurs centaines de dollars, puis au centre commercial de Montgomery, où il a acheté une masse et un bidon d'essence. Il est supposé qu'il a ensuite rempli le réservoir de sa voiture, une Chevrolet break de 1974 ainsi que le bidon, dans la station-service du centre commercial. Il s'est rendu peu après dans une quincaillerie Poch, où il a acheté une pelle et une fourche.

Bradford Bishop est retourné à son domicile de Bethesda entre 19h30 et 20h00. La police pense que les deux femmes ont été attaquées avant de se coucher puisqu'elles portaient des vêtements de jour. Sa femme en premier, et sa mère alors qu'elle revenait de promener le chien de la famille. Selon les constatations le meurtrier aurait matraqué à la tête, jusqu'à la mort, ses trois fils après qu'ils se soient couchés, puisqu'ils portaient encore leur pyjamas. Le tueur a épargné le chien et a semble t-il transporté les cinq corps la nuit, les tirant jusqu'à l'allée, et les jetant dans le véhicule familial.

En fin de journée le 1er mars, Bradford Bishop aurait conduit environ cinq heures en compagnie de son chien, avec dans le break les corps des siens, ceci sur plus de 440 km jusqu'à un marécage boisé de Caroline du Nord. Le lendemain 2 mars, il creuse un grand trou peu profond pour y entasser les corps et y mettre le feu avec de l'essence. Non loin des corps brûlés se trouvaient un bidon d'essence, une fourche de jardin et une pelle provenant de la quincaillerie Poch, et aussi des traces de pneus. L'homme aurait ensuite acheté, et payé avec sa carte bancaire, des affaires de sport dans un magasin de Caroline du Nord, à Jacksonville.

Le break de Bishop a été retrouvé abandonné le 18 mars 1976 vers midi près de Gatlinburg, dans le parc national des Great Smoky Mountains au Tennessee, sur un terrain de camping isolé, Elkmont camp grounds, à plus de 640 km de l'endroit où les corps ont été enterrés. L'intérieur de la voiture montrait des traces de sang sur sa partie arrière. Selon les informations recueillies sur place, le break aurait été présent sur le terrain quatre ou cinq jours après les meurtres, autour du 6-7 mars. La police suppose que Bradford Bishop aurait pu rejoindre des randonneurs sur le sentier des Appalaches. Aucune trace olfactive de Bradford Bishop n'a pu être retrouvée par les limiers.

***

Le jour même de la découverte, un grand jury a inculpé Bishop de cinq chefs d'accusation de meurtre au premier degré et de plusieurs autres chefs d'accusation. Quelles preuves ont été présentées au grand jury pour les justifier ? Le procureur de l'État a déclaré qu'il s'agissait principalement de circonstances.

Autour de l'affaire Bradford Bishop

Personne, pas même le propriétaire de la maison proche, n'a remarqué la présence de Bradford Bishop sur le parking où sa voiture a été retrouvée, un endroit utilisé régulièrement par les randonneurs pour y stationner leurs véhicules quelques jours. Il a fallu attendre une semaine avant que la découverte des corps par un garde forestier soit reliée à la disparition de la famille à Bethesda. Ce mois de mars 1976, une vague de chaleur exceptionnelle a drainé de nombreuse personnes dans le parc naturel. Selon des témoins, quand Bradford Bishop est allé acheter des affaires de sport à Jacksonville, on parle de chaussures de tennis, il aurait été accompagné de son chien, un golden retriever nommé Leo* et peut-être d'une femme décrite comme "à la peau foncée".

Des recherches ont été menées de Bethesda jusqu'au Bostwana. Les membres de la famille possédaient un passeport diplomatique et celui de Bradford Bishop était manquant. Le mobile des meurtres laisse les enquêteurs perplexes, la famille étant en apparence unie, et dans la mesure ou le fugitif travaillait dans le contre-espionnage, une opération de "nettoyage" est parfois évoquée. Quelques personnes crédibles comme d'anciens collègues ou voisins disent l'avoir aperçu en Europe.

En 2021, une femme, Kathy Gillcrist, qui avait été élevée par des parents adoptifs et dont la cousine est une passionnée de généalogie a découvert grâce à une recherche ADN et généalogique sur Internet qu'elle était la fille naturelle de Bradford Bishop. Cette information a ensuite été transmise au FBI qui disposait d'éléments prélevés en 1976 dans le break abandonné, notamment des mégots de cigarettes de Bradford Bishop.

Madame Gillcrist avait 18 ans en mars 1976 lors du drame de Bethesda. Elle venait d'être couronnée Miss Stoughton, une petite ville du Massachusetts où elle a grandi. La découverte d'une fille naturelle de Bradford Bishop ouvre une nouvelle porte sur la vie inconnue du fugitif, notamment sur la période comprise entre 1957 et 1960, et sur de possibles événements reliés à ses études à Yale. D'éventuelles découvertes permettraient-elles d'éclairer la tuerie du 1er mars 1976 ?

 

* L'un des deux labradors de Xavier Dupont de Ligonnès s'appelait Léon.

Sources : https://web.archive.org/web/20080814201729/http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,911759,00.html (article du lundi 22 mars 1976), en.wikipedia.org, NBC4 Washington, différents articles du Washington Post, Washington Post papier 03.19.76, Harold Weisberg (et image), Google Street View.

02 avril 2023

Leigh Occhi, disparue dans sa maison en août 1992 ?

 

Nous connaissons tous le personnage de Miss Marple, créé par Agatha Christie. La plupart de son temps, Miss Marple réside à la campagne, à St-Mary-Mead. En faisant le rapprochement avec les agissements des personnes vivant ou ayant vécu dans son petit village, qu'elle observe finement, elle parvient à trouver des similitudes dans les comportements des individus. Basée sur des histoires ou des faits-divers locaux, son analyse de la nature humaine la met sur la piste des criminels.

Les choix de vie en fonction d'éléments semblables, de critères proches, comme le caractère, le milieu social, les études effectuées ou le signe astrologique, pourquoi pas. Des choix criminels concrétisés par connaissance, par reproduction, par copie, on en rencontre dans les reportages spécialisés, ce n'est pas nouveau. Que des individus puissent dans certains cas reproduire des crimes passés pour les mêmes raisons, c'est souvent le cas des familicides. Si c'était sans que l'auteur en ait eu connaissance, cela relèverait probablement de la coïncidence. Dans le premier mystère qui suit, bien des années plus tard, personne n'a encore été inculpé.

Dans le Mississippi, une jeune fille de 13 ans disparait chez elle sur fond de l'ouragan Andrew   

Nous sommes le jeudi 27 août 1992, l'avant dernier jour des effets de l'ouragan dévastateur Andrew, qui, cette année-là, a ravagé les Bahamas et la Floride en août. Au moment, le phénomène météorologique remontait à l'intérieur des terres dans l’État du Mississippi, se rétrogradant progressivement en tempête, avec des fortes pluies. Leigh Occhi, une jeune fille de 13 ans, serait restée seule ce jeudi en début de matinée, dans la maison située au fond d'une voie sans issue de Tupelo, au 105 Honey Locust Drive, où elle habite avec sa mère Vickie Felton. C'était la première fois qu'elle restait seule à la maison.

La mère vivait seule avec sa fille

Les parents de Leigh s'étaient rencontrés alors qu'ils étaient tous deux membres de l'armée américaine et servaient en Californie. Mariés en 1977, divorcés en 1981. Au gré des mutations, le père de Leigh avait toujours gardé un contact avec sa fille. La mère avait de son côté un nouveau compagnon, Barney Y., cependant le couple s'était séparé quelques semaines avant la disparition de Leigh. L'homme avait déménagé dans un autre appartement à Tupelo.

Leigh était connue pour être une gentille jeune fille douce, intelligente, et un peu extravertie. Elle adorait les animaux, particulièrement les chevaux, et s'intéressait à l'équitation. Bonne élève, notamment en mathématiques, elle avait une tendance à ne pas rester en place, faisant que certains enfants se tenaient éloignés d'elle.

Il s'agissait de l'un des derniers jours des vacances d'été de l'adolescente. La veille, le 26 août, après avoir passé du temps avec des camarades, la jeune fille était rentrée chez elle autour de 20h00. A ce moment-là, sa mère n'était pas encore arrivée, Leigh s'est donc aventurée dans le quartier, demandant aux voisins s'ils étaient d'accord pour qu'elle attende chez eux que sa mère rentre. Chez l'un d'eux, elle est restée jusqu'à l'arrivée de Vickie, à 20h45. Selon la voisine, rien ne semblait anormal, Leigh paraissait heureuse et bavarde.

Vickie Felton serait partie ce matin-là entre 7h35 et 7h50* pour rejoindre son lieu de travail, l'entreprise manufacturière voisine, Leggett and Platt, située à environ 2,5 km de chez elle. À son arrivée sur place, elle emprunte la radio météorologique de son patron, afin de rester informée de la situation météo. Elle apprend que les conditions devaient empirer, des masses de pluie liées à l'ouragan Andrew s'étant déplacées vers Tupelo. Entre 8h00 et 8h30*, elle tente d’appeler sa fille au téléphone pour l'en informer. Les deux avaient un code. Vickie devait laisser le téléphone sonner deux fois, avant de raccrocher et de rappeler immédiatement après. Cependant, Leigh n'a jamais décroché le téléphone.

N’obtenant aucune réponse, la maman de Leigh Occhi, malgré le risque météo potentiel, se précipite à son domicile. Souvenons-nous, la maison se trouve à moins de 10 minutes de son travail. Elle revient chez elle à 8h45. Selon ses déclarations ultérieures, à son retour à la maison, elle trouve la porte de garage ouverte et la lumière allumée. Cela lui paraît curieux parce que selon elle, la lumière ne s'allume que si quelqu'un déclenche la porte**. En entrant à l'intérieur, elle remarque dans le couloir du sang éclaboussé sur le mur et une flaque de sang sur le sol.

"J'ai commencé à appeler Leigh et à traverser toutes les pièces", a déclaré ensuite Vickie Felton. "Puis je suis entrée dans sa chambre. Sa couverture préférée était froissée par terre et j'avais très peur." Elle dit avoir couru dans le jardin à l'arrière de la maison, vérifié l'abri. Il n'y a aucun signe de Leigh alors Vickie Felton appelle le 911 à 9h00 pour signaler la disparition de sa fille.

Qu'est-il arrivé à Leigh Occhi ?

Aux Etats-Unis, le canal radio de la police est public, et le risque météo aggravé faisait que beaucoup d'habitants des environs l'écoutaient. Barney Y., la grand-mère de Leigh et un journaliste local qui avaient entendu l'appel sur la radio de la police sont arrivés au 105 Honey Locust Drive peu après, en même temps que les patrouilleurs de la police.

La maison ne présentait aucun signe d'effraction. A l'intérieur, les forces de l'ordre ont trouvé d'autres flaques de sang, qui n'étaient pas encore sèches. Du sang et des cheveux étaient collés au cadre d'une porte située face à la cuisine et une petite trace de sang menait du couloir au salon et à la porte arrière. Du sang, il y en avait dans la chambre de la jeune fille, le couloir et la salle de bain. La porte de sa chambre était maculée de sang. Les traces roses sur un meuble dans la chambre° ont été interprétées comme si quelqu'un avait tenté de nettoyer le sang sur le dessus du meuble. 

Dans la chambre de la jeune fille, les policiers ont découvert une chemise de nuit ensanglantée appartenant à Leigh placée, comme cachée, à l'intérieur d'un panier à linge. A ce sujet, le chef de la police de Tupelo déclarera: "Parce qu'il semblait que le sang avait coulé sur sa chemise de nuit, on pourrait penser que la blessure devait être au-dessus du cou."

C'est sous une tempête menaçante que les recherches ont été menées alentours immédiatement après la disparition de Leigh Occhi. Les policiers ont cherché autour de la maison avec des chiens et dans la zone constituée de bois et de broussailles située à proximité. Avec la pluie battante les recherches n'ont rien donné.

Comme souvent dans les affaires de disparition d'adolescents, un certain nombre de rumeurs circulent, des pistes se révèlent être fausses. Celle de Leigh Occhi n'y fait pas exception. Certains bruits sont parvenus aux oreilles des enquêteurs au sujet du beau-père de Leigh, Barney Y., notamment parce que la jeune fille s'était déjà présentée à l'école portant des ecchymoses, qu'elle attribuait devant ses camarades de classe à l'équitation. L'ex beau-père a cependant été écarté des suspects par les forces de l'ordre, après avoir fourni un solide alibi et avoir été soumis avec succès au détecteur de mensonges.

Donald Occhi, le père de Leigh, était à l'époque en poste à Alexandrie en Virginie. Son ex-femme lui a téléphoné le lendemain de la disparition, le 28 août, pour simplement lui dire que Leigh avait disparu. Ce n'est que quelques jours plus tard qu'elle l'a rappelé "pour donner des détails sur le sang et tout le reste". Donald Occhi a ensuite obtenu une permission, et s'est rapidement joint aux efforts de recherche. Alors qu'il cherchait sa fille à Tupelo au début du mois de septembre 1992, plusieurs habitants lui ont suggéré de "regarder sa mère". Il répond qu'il le faisait déjà. Parce qu'il avait des doutes sur Vickie.

Vickie Felton raconte que le matin de la disparition, elle et sa fille avaient pris le petit déjeuner ensemble et Leigh était toujours en pyjama lorsqu'elle a quitté la maison. La jeune fille devait ensuite se préparer pour partir, sa grand-mère devant venir la chercher pour la conduire à une journée portes ouvertes dans sa nouvelle école.

Malgré la disparition de sa fille, la présence de sang un peu partout dans la maison et sur la chemise de nuit de Leigh, le tout vécu dans un contexte météorologique exceptionnel, la mère n'est pas avare de détails sur les heures précédant son départ au travail. Vickie Felton raconte que le matin de la disparition, elle et sa fille avaient pris le petit-déjeuner ensemble et Leigh était toujours en pyjama lorsqu'elle a quitté la maison. 

Elle dit s'être réveillée à 6h45, et qu'à ce moment-là sa fille était encore profondément endormie. Elle précisera que, la veille au soir, Leigh, inquiète à propos des orages, lui avait demandé pour dormir avec elle dans sa chambre. La mère de Leigh ajoute encore qu'après avoir pris une douche, en sortant de la salle de bains elle a vu sa fille réveillée mais toujours au lit. Elle se souvient être allée au dehors vers 7h00 pour prendre le journal du matin. Que durant le petit-déjeuner elles ont discuté de leurs projets pour la soirée. Elles avaient prévu de dîner au Taco Bell après que Leigh ait assisté à la journée portes ouvertes avec sa grand-mère.

A suivre...


* L'heure précise n'est pas connue, on peut déduire que la mère de Leigh est restée au minimum une demi-heure à son travail. Une autre source indique que Vickie Felton est partie travailler à 7h40, une autre à 7h35, une autre qu'elle est partie entre 7h35 et 7h45 et arrivée au travail à 7h50, version qui semble la plus vraisemblable. Il est dit aussi qu'elle a appelé chez elle juste avant 8h30, qu'elle a appelé le 911 vers 8h30. Bien entendu, plus le laps de temps entre son départ du domicile et l'appel à son domicile est court moins cela laissait de temps à une personne extérieure pour agir et plus cet appel téléphonique parait curieux.

** On ignore de quelle porte il s'agit, supposément la porte entre le couloir et le garage. La phrase exacte est "C'était très étrange, car la lumière ne s'allume pas à moins que quelqu'un ne déclenche la porte". °Parfois dans la chambre, parfois dans la salle de bains, selon les sources.

Sources : https://en.wikipedia.org/wiki/Disappearance_of_Leigh_Occhi, http://edition.cnn.com/2009/CRIME/11/13/grace.coldcase.occhi/index.html, https://allthatsinteresting.com/leigh-occhi, https://storiesoftheunsolved.com/2020/07/11/the-disappearance-of-leigh-occhi/, https://www.huffpost.com/entry/leigh-occhi-disappearance-podcast_n_5a67a9e6e4b0dc592a0d8f0b

Photo diffusée de Leigh Occhi

Michele Anne Harris reste introuvable depuis le 11 septembre 2001

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