Affichage des articles dont le libellé est disparue. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est disparue. Afficher tous les articles

26 avril 2024

Le dernier après-midi connu d'Emanuela Orlandi

Quelques jours après la disparition de Mirella Gregori, une seconde adolescente de 15 ans s'évapore à Rome. Son cas, d'une complexité extrême, reste jusqu'ici inexpliqué. La disparition d'Emanuela Orlandi est l'une des affaires les plus suivies par la presse et le public en Italie, et ceci presque quotidiennement.

L'affaire Orlandi est certainement la plus marquante de l'année 1983, au point que la disparition de Mirella Gregori, qui la précède pourtant de 46 jours, passe généralement pour être celle de "L'autre Emanuela". Voici tous les détails.

Avertissement : Cette série d'articles à propos des cas de Mirella Gregori et d'Emanuela Orlandi plonge au coeur d'une affaire complexe vieille de plus de 40 ans. L'objectif est d'apporter un maximum de détails, de reconstituer un puzzle, aussi un grand nombre de sites en Italien ont été consultés, dont plusieurs de premier plan. L'exactitude des informations est fonction de leurs publications.

Emanuela Orlandi est née à Rome le 14 janvier 1968. Elle est l'avant-dernière d'une fratrie de cinq dont les âges en 1983 s'échelonnent de 26 à 12 ans. Son père est greffier de la Préfecture de la Maison pontificale. Elle vit avec ses parents, ses trois soeurs et son frère, qui est l'aîné, derrière le mur d'enceinte du Vatican, dans un appartement de fonction situé au second étage de la Gendarmerie vaticane. Le matin du mercredi 22 juin, les parents d'Emanuela se rendent à Fiumicino, en bord de mer, pour rendre visite à des proches, avec l'intention de revenir un peu avant 20 heures. À leur départ, les enfants sont tous à la maison.

Emanuela doit se rendre à l'école de musique Ludovico Da Victoria, attenante à la Basilique Sant'Apollinare à Rome. La Basilique et l'école sont proches de la Piazza Navona, un endroit très apprécié des touristes. Emanuela suit régulièrement des cours de flûte et de chorale à l'école Da Victoria, et, malgré la chaleur de l'après-midi de ce 22 juin 1983, elle y est attendue parce qu'il s'agit du dernier cours de chorale que doivent suivre les élèves avant le concert de fin d'année scolaire. Ce mercredi, le premier cours d'Emanuela, le cours de flûte, débute à 16h30. Ceci étant, soit à cause de la chaleur, soit parce qu'elle est en retard, elle demande ce jour-là à son frère Pietro de la conduire en moto, mais il ne peut pas à cause d'un autre engagement. 

La jeune fille, d'une taille de 1,60 m, a de longs cheveux noirs, porte un collier autour du cou, est habillée d'un jean, d'un t-shirt blanc à manches courtes et de chaussures de sport. Elle tient à la main son sac en cuir marron, d'où sort l'étui noir contenant sa flûte. Dans le sac, elle a également mis ses partitions, sa carte de membre de l'école et sa carte d'abonnement aux transports publics. Mécontente de devoir se rendre en bus à l'école, Emanuela claque la porte en sortant. C'est la dernière fois que ses soeurs et son frère Pietro la verront.

Emanuela Orlandi et son mystère

L'adolescente quitte le Vatican par la Porta Sant'Anna vers 16h. Elle monte, semble-t-il, à bord d'un autobus jaune de la ligne 64 des transports publics Atac. Sur l'autre rive du Tibre, le bus la dépose sur le Corso Vittorio Emanuele II, à proximité de la Basilique de Sant'Andrea della Valle. De là, elle emprunte, comme elle le fait régulièrement, le Corso del Rinascimento pour rejoindre l'école Da Victoria située à l'autre extrémité. 

Sur cette voie presque rectiligne, mais pas totalement, se trouve le Palazzo Madama, le Sénat italien. Alors qu'elle parvient à hauteur du Palazzo Madama, vers 16h45, Emanuela Orlandi est abordée par un homme de 35 à 40 ans qui conduit une BMW. L'homme lui fait une proposition pour un travail facile, bien rémunéré, pour le samedi après-midi suivant : distribuer des tracts avec d'autres filles pour les produits de la marque Avon lors du défilé d'une maison de haute-couture très connue à Rome, Sorelle Fontana. Ce "petit boulot" intéresse Emanuela. L'inconnu est aimable et rassurant. Il dit à Emanuela de demander la permission à ses parents et il est patient : Il attendra qu'elle ait terminé ses cours pour avoir sa réponse. 

L'homme est aperçu par un agent de la circulation en service devant le Sénat qui le décrira comme étant longiligne, mesurant environ 1,80 mètre, avec les cheveux clairs épars sur le front et les tempes et un visage allongé. La BMW est de couleur sombre, peut-être verte. Le policier voit la scène à une distance d'environ vingt mètres, et il semble distinguer comme un sac ou des échantillons de produits de beauté présentés par une entreprise de cosmétiques.

Enthousiasmée par la proposition de l'inconnu, Emanuela téléphone peu après chez elle, probablement depuis l'une des cabines publiques situées à la station de Taxis. Sa sœur Federica lui répond et Emanuela lui dit que sur le chemin de l'école, dans le Corso Rinascimento, devant le Sénat, elle a été arrêtée par un monsieur qui lui a proposé un travail. Elle lui raconte l'histoire à la hâte : « Je toucherai près de 400.000 lires » dit-elle. Et elle ajoute : « C'est un gentil monsieur, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Il m'a dit de demander la permission à maman et de lui donner une réponse ce soir. Il m'attend à la sortie de l'école». Federica, âgée de 21 ans à l'époque, lui suggère de ne pas faire confiance à l'homme et d'écouter d'abord sa mère. Emanuela lui répond brièvement qu'elle a rendez-vous avec le monsieur à 19h10 devant l'école et raccroche.

Retardée à la fois par sa brève rencontre avec l'homme inconnu et l'appel téléphonique à sa soeur, Emanuela Orlandi rejoint l'école le plus vite possible. Elle monte les marches quatre à quatre. Elle arrive pourtant en retard, et essouflée, à son cours de flûte. Elle entre dans la classe vers 17h10, alors que le cours a déjà commencé et se fait réprimander pour son retard par son professeur. Le second cours, celui de chant choral, se déroule normalement.

Pourtant, Emanuela Orlandi a manifestement l'intention de ne pas quitter l'école après 19h. Elle le précise à l'une de ses camarades, elle demande à partir plus tôt. Elle s'inquiète, parce tout le monde pense que, ce mercredi, les cours vont se terminer plus tard que 19h. Or, ce jour-là, au contraire, les cours finissent plus tôt, à 18h45 au lieu de 19h. Emanuela ne part donc pas avant les autres élèves, elle quitte l'école avec eux à la fin de la leçon de chant choral. Elle descend néanmoins à toute allure les escaliers du bâtiment, passant et repassant rapidement à l'intérieur du groupe d'élèves.

A ce moment-là, rien ne peut la détourner de son rendez-vous de 19h, rien ne peut la dissuader de revoir l'homme inconnu. Parvenue parmi les premières devant la porte d'entrée de l'immeuble Sant'Apollinare, Emanuela attend. À 19h10, elle est vue par le concierge. Aucun homme ne se montre devant l'entrée de l'école. Les minutes passent et finalement Emanuela décide de parcourir à pied le peu de distance entre la porte de l'école et l'arrêt de bus de la ligne 70 le plus proche, sur le Corso Rinascimento, non loin du Sénat.

Raffaella, une autre fille du groupe de choristes, se trouve devant la porte de l'école de musique. Elle dit au revoir à une amie, puis se dirige ensuite vers le même arrêt de bus. Elle rejoint Emanuela sur le court trajet séparant l'école de l'arrêt. Elle parle un peu avec Emanuela. Deux autres filles du groupe se trouvent déjà à l'arrêt de bus 70. Elles discutent ensemble. Toutes ces filles sont aperçues par une autre élève, Laura, qui se dirige vers le sud, le long du Corso Rinascimento. En marchant, Laura se retrourne plusieurs fois par curiosité. A un moment elle voit Emanuela à une vingtaine de mètres derrière elle et distingue les autres filles plus loin.

L'une d'elles est Maria Grazia. Présente depuis peu à l'arrêt du bus 70 et en conversation avec Raffaella, elle y voit Emanuela, maintenant en compagnie d'une autre fille. A 19h20, Maria Grazia monte dans un bus bondé avec d'autres élèves de l'école, dont Raffaella. Celle-ci, de l'intérieur du bus, tente d'apercevoir Emanuela pour un dernier salut de la main.

Laura, arrivée presque au bout du Corso Rinascimento, se retourne à nouveau. A cet instant, Emanuela Orlandi a disparu.

A suivre...

(Copie Carte OpenStreetMap)

05 avril 2024

Disparitions d'Emanuela Orlandi et Mirella Gregori : l'Italie a ouvert une enquête parlementaire fin 2023

Un peu plus de 40 ans après les disparitions non élucidées de deux adolescentes au sein de la capitale italienne, le Sénat italien a approuvé l'ouverture d'une enquête parlementaire le 9 novembre 2023.

Fin 2023, L'Italie a finalement lancé une enquête parlementaire sur deux affaires mystérieuses et vieilles de plus de 40 ans, les disparitions d'Emanuela Orlandi et de Mirella Gregori, dont les faits se sont déroulés à quelques semaines d'intervalle au cours de l'année 1983.

L'initiative du parlement italien a fait suite à un regain d'intérêt pour ces affaires depuis 2018, avec notamment la diffusion d'un récent documentaire de Netflix, Vatican Girl. Ce documentaire revient sur la disparition inexpliquée d'Emanuela Orlandi, qui avait 15 ans en 1983. L'affaire a été liée au Vatican par le fait que le père de la jeune fille était un fonctionnaire mineur de la préfecture de la Maison pontificale et que la famille vivait dans un appartement du Vatican. L'autre jeune fille, Mirella Gregori, âgée aussi de 15 ans, est en fait la première disparue.

Peu après l'ouverture de la première enquête du Vatican sur la disparition d'Emanuela Orlandi, le Parlement italien avait entamé fin mars 2023 un processus visant à créer cette commission d'enquête parlementaire sur la disparition des deux jeunes filles. Une proposition immédiatement approuvée à l'unanimité par la Chambre des députés, qui a cependant rencontré quelques difficultés au Sénat, pour des raisons liées aux relations avec la Justice vaticane et l'enquête du Vatican.

La nouvelle enquête parlementaire devra donc collaborer avec deux autres procédures déjà lancées sur ces affaires de disparitions datant de 1983, l’une par le procureur de Rome et l’autre par le Vatican.

Composée de 40 membres du parlement, la commission devra bien entendu étudier le cas le Mirella Gregori, une affaire de quelques semaines antérieure à celle d'Emanuela Orlandi après qu'un lien ait été fait avec le Vatican à la suite d’une visite de Jean Paul II dans la paroisse romaine de San Giuseppe où vivait la famille Gregori. La mère de la disparue ayant affirmé au moment de l'enquête avoir reconnu un gendarme du Vatican faisant partie de l’escorte du pape. Selon elle, le jeune homme avait l’habitude de passer du temps avec sa fille et un ami dans un bar près de leur domicile.

A suivre...

Sources:

https://www.catholicnewsagency.com/news/255973/italian-senate-launches-inquiry-into-disappearance-of-vatican-girl-and-another-missing-teen,https://www.cath.ch/newsf/litalie-lance-une-enquete-parlementaire-sur-laffaire-orlandi/, Wikipedia.

02 avril 2023

Leigh Occhi, disparue dans sa maison en août 1992 ?

 

Nous connaissons tous le personnage de Miss Marple, créé par Agatha Christie. La plupart de son temps, Miss Marple réside à la campagne, à St-Mary-Mead. En faisant le rapprochement avec les agissements des personnes vivant ou ayant vécu dans son petit village, qu'elle observe finement, elle parvient à trouver des similitudes dans les comportements des individus. Basée sur des histoires ou des faits-divers locaux, son analyse de la nature humaine la met sur la piste des criminels.

Les choix de vie en fonction d'éléments semblables, de critères proches, comme le caractère, le milieu social, les études effectuées ou le signe astrologique, pourquoi pas. Des choix criminels concrétisés par connaissance, par reproduction, par copie, on en rencontre dans les reportages spécialisés, ce n'est pas nouveau. Que des individus puissent dans certains cas reproduire des crimes passés pour les mêmes raisons, c'est souvent le cas des familicides. Si c'était sans que l'auteur en ait eu connaissance, cela relèverait probablement de la coïncidence. Dans le premier mystère qui suit, bien des années plus tard, personne n'a encore été inculpé.

Dans le Mississippi, une jeune fille de 13 ans disparait chez elle sur fond de l'ouragan Andrew   

Nous sommes le jeudi 27 août 1992, l'avant dernier jour des effets de l'ouragan dévastateur Andrew, qui, cette année-là, a ravagé les Bahamas et la Floride en août. Au moment, le phénomène météorologique remontait à l'intérieur des terres dans l’État du Mississippi, se rétrogradant progressivement en tempête, avec des fortes pluies. Leigh Occhi, une jeune fille de 13 ans, serait restée seule ce jeudi en début de matinée, dans la maison située au fond d'une voie sans issue de Tupelo, au 105 Honey Locust Drive, où elle habite avec sa mère Vickie Felton. C'était la première fois qu'elle restait seule à la maison.

La mère vivait seule avec sa fille

Les parents de Leigh s'étaient rencontrés alors qu'ils étaient tous deux membres de l'armée américaine et servaient en Californie. Mariés en 1977, divorcés en 1981. Au gré des mutations, le père de Leigh avait toujours gardé un contact avec sa fille. La mère avait de son côté un nouveau compagnon, Barney Y., cependant le couple s'était séparé quelques semaines avant la disparition de Leigh. L'homme avait déménagé dans un autre appartement à Tupelo.

Leigh était connue pour être une gentille jeune fille douce, intelligente, et un peu extravertie. Elle adorait les animaux, particulièrement les chevaux, et s'intéressait à l'équitation. Bonne élève, notamment en mathématiques, elle avait une tendance à ne pas rester en place, faisant que certains enfants se tenaient éloignés d'elle.

Il s'agissait de l'un des derniers jours des vacances d'été de l'adolescente. La veille, le 26 août, après avoir passé du temps avec des camarades, la jeune fille était rentrée chez elle autour de 20h00. A ce moment-là, sa mère n'était pas encore arrivée, Leigh s'est donc aventurée dans le quartier, demandant aux voisins s'ils étaient d'accord pour qu'elle attende chez eux que sa mère rentre. Chez l'un d'eux, elle est restée jusqu'à l'arrivée de Vickie, à 20h45. Selon la voisine, rien ne semblait anormal, Leigh paraissait heureuse et bavarde.

Vickie Felton serait partie ce matin-là entre 7h35 et 7h50* pour rejoindre son lieu de travail, l'entreprise manufacturière voisine, Leggett and Platt, située à environ 2,5 km de chez elle. À son arrivée sur place, elle emprunte la radio météorologique de son patron, afin de rester informée de la situation météo. Elle apprend que les conditions devaient empirer, des masses de pluie liées à l'ouragan Andrew s'étant déplacées vers Tupelo. Entre 8h00 et 8h30*, elle tente d’appeler sa fille au téléphone pour l'en informer. Les deux avaient un code. Vickie devait laisser le téléphone sonner deux fois, avant de raccrocher et de rappeler immédiatement après. Cependant, Leigh n'a jamais décroché le téléphone.

N’obtenant aucune réponse, la maman de Leigh Occhi, malgré le risque météo potentiel, se précipite à son domicile. Souvenons-nous, la maison se trouve à moins de 10 minutes de son travail. Elle revient chez elle à 8h45. Selon ses déclarations ultérieures, à son retour à la maison, elle trouve la porte de garage ouverte et la lumière allumée. Cela lui paraît curieux parce que selon elle, la lumière ne s'allume que si quelqu'un déclenche la porte**. En entrant à l'intérieur, elle remarque dans le couloir du sang éclaboussé sur le mur et une flaque de sang sur le sol.

"J'ai commencé à appeler Leigh et à traverser toutes les pièces", a déclaré ensuite Vickie Felton. "Puis je suis entrée dans sa chambre. Sa couverture préférée était froissée par terre et j'avais très peur." Elle dit avoir couru dans le jardin à l'arrière de la maison, vérifié l'abri. Il n'y a aucun signe de Leigh alors Vickie Felton appelle le 911 à 9h00 pour signaler la disparition de sa fille.

Qu'est-il arrivé à Leigh Occhi ?

Aux Etats-Unis, le canal radio de la police est public, et le risque météo aggravé faisait que beaucoup d'habitants des environs l'écoutaient. Barney Y., la grand-mère de Leigh et un journaliste local qui avaient entendu l'appel sur la radio de la police sont arrivés au 105 Honey Locust Drive peu après, en même temps que les patrouilleurs de la police.

La maison ne présentait aucun signe d'effraction. A l'intérieur, les forces de l'ordre ont trouvé d'autres flaques de sang, qui n'étaient pas encore sèches. Du sang et des cheveux étaient collés au cadre d'une porte située face à la cuisine et une petite trace de sang menait du couloir au salon et à la porte arrière. Du sang, il y en avait dans la chambre de la jeune fille, le couloir et la salle de bain. La porte de sa chambre était maculée de sang. Les traces roses sur un meuble dans la chambre° ont été interprétées comme si quelqu'un avait tenté de nettoyer le sang sur le dessus du meuble. 

Dans la chambre de la jeune fille, les policiers ont découvert une chemise de nuit ensanglantée appartenant à Leigh placée, comme cachée, à l'intérieur d'un panier à linge. A ce sujet, le chef de la police de Tupelo déclarera: "Parce qu'il semblait que le sang avait coulé sur sa chemise de nuit, on pourrait penser que la blessure devait être au-dessus du cou."

C'est sous une tempête menaçante que les recherches ont été menées alentours immédiatement après la disparition de Leigh Occhi. Les policiers ont cherché autour de la maison avec des chiens et dans la zone constituée de bois et de broussailles située à proximité. Avec la pluie battante les recherches n'ont rien donné.

Comme souvent dans les affaires de disparition d'adolescents, un certain nombre de rumeurs circulent, des pistes se révèlent être fausses. Celle de Leigh Occhi n'y fait pas exception. Certains bruits sont parvenus aux oreilles des enquêteurs au sujet du beau-père de Leigh, Barney Y., notamment parce que la jeune fille s'était déjà présentée à l'école portant des ecchymoses, qu'elle attribuait devant ses camarades de classe à l'équitation. L'ex beau-père a cependant été écarté des suspects par les forces de l'ordre, après avoir fourni un solide alibi et avoir été soumis avec succès au détecteur de mensonges.

Donald Occhi, le père de Leigh, était à l'époque en poste à Alexandrie en Virginie. Son ex-femme lui a téléphoné le lendemain de la disparition, le 28 août, pour simplement lui dire que Leigh avait disparu. Ce n'est que quelques jours plus tard qu'elle l'a rappelé "pour donner des détails sur le sang et tout le reste". Donald Occhi a ensuite obtenu une permission, et s'est rapidement joint aux efforts de recherche. Alors qu'il cherchait sa fille à Tupelo au début du mois de septembre 1992, plusieurs habitants lui ont suggéré de "regarder sa mère". Il répond qu'il le faisait déjà. Parce qu'il avait des doutes sur Vickie.

Vickie Felton raconte que le matin de la disparition, elle et sa fille avaient pris le petit déjeuner ensemble et Leigh était toujours en pyjama lorsqu'elle a quitté la maison. La jeune fille devait ensuite se préparer pour partir, sa grand-mère devant venir la chercher pour la conduire à une journée portes ouvertes dans sa nouvelle école.

Malgré la disparition de sa fille, la présence de sang un peu partout dans la maison et sur la chemise de nuit de Leigh, le tout vécu dans un contexte météorologique exceptionnel, la mère n'est pas avare de détails sur les heures précédant son départ au travail. Vickie Felton raconte que le matin de la disparition, elle et sa fille avaient pris le petit-déjeuner ensemble et Leigh était toujours en pyjama lorsqu'elle a quitté la maison. 

Elle dit s'être réveillée à 6h45, et qu'à ce moment-là sa fille était encore profondément endormie. Elle précisera que, la veille au soir, Leigh, inquiète à propos des orages, lui avait demandé pour dormir avec elle dans sa chambre. La mère de Leigh ajoute encore qu'après avoir pris une douche, en sortant de la salle de bains elle a vu sa fille réveillée mais toujours au lit. Elle se souvient être allée au dehors vers 7h00 pour prendre le journal du matin. Que durant le petit-déjeuner elles ont discuté de leurs projets pour la soirée. Elles avaient prévu de dîner au Taco Bell après que Leigh ait assisté à la journée portes ouvertes avec sa grand-mère.

A suivre...


* L'heure précise n'est pas connue, on peut déduire que la mère de Leigh est restée au minimum une demi-heure à son travail. Une autre source indique que Vickie Felton est partie travailler à 7h40, une autre à 7h35, une autre qu'elle est partie entre 7h35 et 7h45 et arrivée au travail à 7h50, version qui semble la plus vraisemblable. Il est dit aussi qu'elle a appelé chez elle juste avant 8h30, qu'elle a appelé le 911 vers 8h30. Bien entendu, plus le laps de temps entre son départ du domicile et l'appel à son domicile est court moins cela laissait de temps à une personne extérieure pour agir et plus cet appel téléphonique parait curieux.

** On ignore de quelle porte il s'agit, supposément la porte entre le couloir et le garage. La phrase exacte est "C'était très étrange, car la lumière ne s'allume pas à moins que quelqu'un ne déclenche la porte". °Parfois dans la chambre, parfois dans la salle de bains, selon les sources.

Sources : https://en.wikipedia.org/wiki/Disappearance_of_Leigh_Occhi, http://edition.cnn.com/2009/CRIME/11/13/grace.coldcase.occhi/index.html, https://allthatsinteresting.com/leigh-occhi, https://storiesoftheunsolved.com/2020/07/11/the-disappearance-of-leigh-occhi/, https://www.huffpost.com/entry/leigh-occhi-disappearance-podcast_n_5a67a9e6e4b0dc592a0d8f0b

Photo diffusée de Leigh Occhi

14 janvier 2023

Disparition de Cécile Vallin : Une jeune fille désemparée ?

Cécile Vallin a disparu le dimanche 8 juin 1997 dans la vallée de la Maurienne, en Savoie. Née et ayant passé son enfance et sa pré-adolescence en Normandie, elle habitait à Saint-Jean-de-Maurienne depuis trois ans. Elle a disparu après avoir été aperçue marchant au bord d'une route et depuis ce jour, on a perdu toute trace de la jeune fille, âgée au moment de 17 ans et demi. ANALYSE.

Le samedi 7 juin 1997, la veille de sa disparition, Cécile Vallin avait organisé une petite fête dans l'appartement de fonction de son beau-père, proviseur du Lycée, et de sa mère, professeur, absents pour le weekend. Sans leur autorisation. Au cours de la soirée, avec la jeune fille mineure ne se trouvent, ni Jeremy, son petit ami depuis deux ans, ni Sandrine, sa meilleure amie, ni Kamel, son confident un peu plus âgé. C'est un autre entourage de camarades lycéens qui est présent dans l'appartement.

Les quatre garçons sont Sébastien, dont on sait qu'il a "flirté" avec Cécile au cours de la soirée, ainsi que Karim, Mathias et Benoît. A part leurs prénoms, on sait peu de choses des garçons. Ils auraient été invités à bénéficier du mur d'escalade situé dans l'enceinte du Lycée. Cécile faisant partie des grimpeurs de la section d'escalade, les membres de la section allaient faire de l'escalade le weekend, on était un weekend et, semble-t-il, il faisait beau. Alors ces jeunes gens étaient-ils étrangers à cette section ou bien Cécile ce weekend-là devait-elle rester au Lycée ?

Le départ

Le dimanche 8 juin dans l'après-midi, à une heure correspondant davantage à celle où l'on met fin à ses activités dominicales ou du weekend pour rentrer, c'est à ce moment-là que Cécile Vallin prend la décision de partir de chez elle. Elle ne laisse aucun mot. S'est-elle absentée pour quelques instants, le temps de trouver une cabine téléphonique afin de passer un appel intraçable sur la facture de ses parents ? Ou a-t-elle entrepris de se diriger vers l'endroit où elle pensait que se trouvait son petit ami Jérémy, faisant sur son chemin régulièrement des tentatives d'appels ?

Cécile Vallin serait partie du domicile familial sans son portefeuille. Dans les différents documentaires, il est précisé qu'elle n'aurait pas emporté d'argent liquide bien que l'on ignorât le montant contenu dans le portefeuille avant son départ. Il est dit aussi que la jeune fille serait partie avec sa carte nationale d'identité (CNI), son attestation de sortie du territoire étant mineure, une carte de retrait bancaire, une carte téléphonique (carte prépayée spéciale cabines des années 1990) et ses clés. En apparence sans sac elle aurait mis tous ces documents dans les poches de son pantalon (ou elle les aurait jetés quelque part ?).

Les recherches effectuées n'ont rien donné et ce cas de personne disparue est venu rejoindre la longue liste des affaires non résolues. Depuis que la disparition de Cécile Vallin bénéficie d'une large couverture médiatique, les reportages s'enchaînent sur le sujet. L'affaire a quelque chose d'étrange et de pesant que le paysage de montagne accentue. Les témoignages en Savoie sont minoritaires. Cécile doit passer son Bac de Philo la semaine suivante. Elle est en classe de Terminale littéraire, pourtant elle a envie d'être "prof de sport". A la rentrée, elle prévoit de s'installer avec sa meilleure amie à Grenoble en colocation. Projet qu'elle a hâte de réaliser pour "enfin" quitter le foyer familial.

Le dimanche 8 juin 1997

Le samedi 7 juin 1997, une soirée d'adolescents avec une jeune fille et quatre garçons s'est déroulée dans l'appartement où habitait Cécile. Le récit qui en a été rapporté peut être résumé en deux mots : avec modération. Quoiqu'il en ait été, quelque chose a justifié que Cécile, dès le lendemain matin, tente de joindre sa sœur au téléphone. Voici la chronologie connue ou estimée du dimanche 8 juin :

- Avant 10h44 emploi du temps de Cécile inconnu.

- 10h45 Elle tente sans succès de joindre sa demi-sœur au téléphone, celle-ci étant absente, c'est une cousine colocataire qui décroche, l'échange est bref.

- Début d'après-midi, heure inconnue, Sébastien retourne dans l'appartement où réside Cécile, jusqu'à 

- 16h45, heure à laquelle Cécile appelle sa meilleure amie Sandrine, après le départ de Sébastien. Elle lui demande de venir, ce que son amie ne peut faire. La conversation dure environ 30 mn. Ensuite, à

- 17h18 Cécile appelle son père en Normandie pour lui confier ses inquiétudes, la communication dure jusqu'à 17h24.

- Autour de 17h30-35, départ estimé de Cécile de son domicile. Elle ferme la porte à clé.

- Vers 17h35 [estimé] Une personne aurait aperçu Cécile près de la gare de Saint-Jean-de-Maurienne.

La distance entre le domicile de Cécile et l'école de Pontamafrey représente environ 5,5 km à l'échelle 200m de Google Maps. Pour une vitesse de marche estimée à 5-6 km/heure cela donne environ une heure de marche. Le site Mappy indique 1h13 par le centre-ville de Saint-Jean, ce qui confirme une heure de marche environ par la gare.

La cabine téléphonique de la Gare de Saint-Jean en septembre 2012 (Google Street View)

- Vers 17h40 [estimé] Un témoin aurait vu Cécile près d'une cabine téléphonique (laquelle ?)

- 17h45 Une camarade de Cécile, Myriam, la voit marcher le long de la D906 à la sortie de Saint-Jean-de-Maurienne, en direction de la D1006, sans sac apparent.

- Vers 18h00 [estimé] L'ancien curé de Saint-Jean aurait aperçu Cécile sur le pont enjambant l'Arc.

- Un témoin à 18h15 est persuadé d'avoir croisé Cécile une première fois (lieu ?) [lieu estimé : avant la zone d'activités - pour lui après la zone d'activités]

- Vers 18h45, Cécile est aperçue une seconde fois devant (ou auprès) de l’École élémentaire de Pontamafrey par le témoin de 18h15 [donc à son retour].

Cabine télecom située entre la gare et la D906, celle de Pontamafrey (avr. 2008), la station service (oct. 2009)

- Cécile aurait été vue par un témoin à une station service sur la D1006 à l'arrière d'une Peugeot 205 rouge immatriculée dans la région de Turin. On traverse Pontamafrey depuis l'école élémentaire par une rue débouchant sur la D1006, principal axe routier venant de Turin, peu après la cabine téléphonique, et la station service se trouve seulement quelques centaines de mètres plus loin. On peut imaginer une voiture prenant en stop une jeune fille à la station service, on peut difficilement imaginer un automobiliste enlever une jeune fille dans Pontamafrey et s'arrêter ensuite pour faire du carburant à la sortie du village. En tout état de cause l'heure du témoignage n'est pas révélée. Heure estimée 19h00.

Le choc des émotions

Une situation inédite dans la vie de jeune femme de Cécile Vallin s'est probablement créée au cours du weekend des 7 et 8 juin 1997. Un événement entraînant une cascade de questionnements relatifs à ses projets scolaires et sentimentaux ? Quelque chose de plus important ? Ne réussissant pas à exprimer ses inquiétudes, surtout par téléphone, aux personnes avec lesquelles elle était la plus proche, pour des raisons liées aux circonstances, une densité émotionnelle l'aurait-elle désemparée ? 

Certains témoignages parlent d'une Cécile triste, d'autres d'une Cécile énervée. Serait-elle sortie dans l'espoir de résoudre d'abord son problème de loyauté vis à vis de son petit ami Jérémy ? Quels étaient d'ailleurs ses projets avec lui, pour le moyen terme ou par exemple pour les prochaines vacances scolaires ? Pensait-elle rencontrer quelqu'un sur le parking situé au pied de la montagne et proche de l'Ecole élementaire ? Quelle a été sa dernière décision ?

A propos du témoignage de l'ancien curé de Saint-Jean

Si l'ancien curé de Saint-Jean a aperçu Cécile sur le pont enjambant l'Arc autour de 18h00 en allant vers Pontamafrey comme sa progression à pied peut le laisser supposer, il s'agit d'un élément s'inscrivant logiquement dans la chronologie. Si l'heure de l'observation se situe vers 19h00 ou plus, il s'agirait de Cécile retournant vers Saint-Jean-de-Maurienne.

A propos du platane sur la D906 marqué d'une croix rouge

Voici le platane marqué d'une croix rouge pour l'émission "Non Élucidé" du 4 février 2021 (Image Google Street View). S'agit-il d'un arbre pris au hasard pour la reconstitution ? Si cet arbre est celui où Cécile a été réellement vue par son amie, il est situé un peu plus loin que "la sortie" de la ville. Il faut plus de temps pour y arriver. Un décalage de quelques minutes dont on pourrait déduire que Cécile serait partie juste après avoir raccroché d'avec son père.

A propos de cet article

Un concours de circonstances a conduit à cette analyse de la disparition il y a 25 ans de Cécile Vallin (voir le commentaire sous l'article). Compte tenu du contexte entourant cette affaire, contrairement  à l'habitude rédactionnelle, une ou plusieurs modifications, précisions ou mises à jour pourraient avoir lieu ultérieurement.

Sources :

- Émission L'Heure du Crime "La disparition de Cécile Vallin", présentée par Jean-Alphonse Richard sur RTL.

- Émission Les Cicatrices de la Justice de Farrah Youbi "Cécile où es tu?", présentée par Paul Lefèvre sur Planète +.

- Émission Non Élucidé "L'Affaire Cécile Vallin", présentée par Arnaud Poivre d'Arvor sur RMC Story.

- Page Wikipédia Affaire Cécile Vallin

- Google Maps

12 avril 2022

Le Trio de Fort Worth est toujours porté disparu

En décembre 1974, trois jeunes filles, Rachel Trlica, Renée Wilson et Julie Ann Moseley, ont disparu d'un centre commercial la veille du réveillon de Noël. Une étrange affaire de disparition jusqu'à présent non résolue. 

Dans cette affaire, depuis plus de 47 ans, personne n'a jamais été arrêté, aucun nom de témoins n'a été révélé et le grand public ne dispose que de très peu d'informations officielles. On ne sait pas exactement à quelle heure les filles ont été vues pour la dernière fois et il n'est même pas facile de savoir précisément où la voiture retrouvée était garée sur le parking du centre commercial.

Ce que nous savons

Nous sommes le lundi 23 décembre 1974. À Fort Worth, près de Dallas, dans l'État du Texas. Dans quelques instants, il sera midi. L'action se déroule sur Gordon Avenue, devant la maison de la grand-mère de Renée Wilson. Renée a 14 ans et sa mère travaille pour une entreprise de nettoyage à sec. Ce matin-là, comme elle le fait habituellement, la mère dépose Renée chez sa grand-mère*. La jeune fille est joyeuse et excitée car elle a reçu tôt ce matin une bague de fiançailles de son petit ami, Terry, 15 ans, qui habite en face.

Ensuite, les deux jeunes gens attendent devant la maison. Ils attendent l'arrivée d'une amie de Renée, Rachel. Les deux jeunes filles ont rendez-vous pour aller faire du shopping dans le centre commercial voisin, le Seminary South. Elles se connaissent depuis longtemps car leurs parents avaient l'habitude d'aller camper ensemble quand ils en avaient l'occasion. Le 23 décembre, il est temps pour elles d'aller faire du shopping. Ce n'était pas possible auparavant pour Renée. À 14 ans, elle n'a pas de voiture, et puis elle doit aller chercher des vêtements que le magasin Army and Navy a mis de côté pour elle, deux paires de jeans. Pour Renée Wilson, il n'est pas question que le shopping dure trop longtemps. Le soir même, elle doit se rendre à une fête de Noël avec son petit ami Terry et elle veut avoir le temps de se préparer. Les filles ont donc décidé de rentrer chez elles à 16 heures.

Rachel Arnold arrive quelques minutes plus tard, au volant d'une Oldsmobile marron doré, une Cutlass quatre portes de 1972. C'est une grosse voiture américaine de l'époque avec un énorme coffre à l'arrière. La jeune conductrice, Rachel, a 17 ans et est mariée depuis 6 mois à Thomas (Tommy) Trlica, un homme de 21 ans déjà divorcé et père d'un fils de 2 ans. La vie était différente à l'époque et après avoir divorcé, Tommy s'est fiancé à Debra, la sœur aînée de Rachel. Debra a deux ans de plus que Rachel. Quelque temps plus tard, le couple se sépare, Tommy se rapproche de Rachel et ils se marient. Debra, de son côté, est tombée amoureuse d'un autre garçon, puis ils se sont séparés. Rachel a invité sa sœur à venir habiter avec elle, Tommy et le petit garçon de Tommy, Shawn.

À 17 ans, Rachel Trlica est étudiante au lycée Southwest de Fort Worth et, en même temps, elle cherche un emploi dans un magasin. Il est possible que cette recherche l'ait conduite auparavant vers les magasins du centre commercial Seminary South, qui n'est pas si loin de chez elle. Ce lundi 23 décembre au matin, avant de partir rejoindre Renée Wilson et de se rendre au centre commercial, Rachel a proposé à sa sœur de l'accompagner, mais Debra a préféré rester au lit. On ignore comment Rachel était habillée ce lundi 23 décembre 1974. On sait seulement que la jeune femme a les cheveux bruns, les yeux verts, une dent antérieure supérieure ébréchée et une petite cicatrice au menton. Elle porte une alliance. Elle mesure 1,68 m et pèse 49 kg.

De son côté, Renée a des cheveux roux ondulés, une peau claire et des yeux marron. Elle mesure 1,57 m et pèse 50 kg. Elle a 14 ans et était habillée d'un pantalon bleu violet qui lui serrait les hanches, d'un t-shirt jaune pâle Avon, avec les mots "Sweet Honesty" écrits en lettres vertes. Elle portait des chaussures Oxford rouges et blanches et une bague de fiançailles.

Vivant dans la maison en face de la grand-mère de Renée, la maison dans laquelle Renée se trouve la plupart du temps, Julie Ann Moseley a 9 ans, des cheveux sable, des yeux bleus. La petite fille mesure 1,30 m et pèse 39 kg. Elle a une petite cicatrice sous l'œil gauche et une autre au milieu du front. Les vêtements qu'elle portait le matin du 23 décembre sont un chemisier rouge, un pantalon en jean foncé et des chaussures de tennis rouges. La jeune fille est également la sœur de Terry, le fiancé de Renée. Sachant pour la bague de fiançailles de Renée et voyant arriver la voiture de Rachel, elle en profite pour traverser la rue et se joindre à la conversation.

En ce lundi 23 décembre 1974, en fin de matinée, devant la maison de la grand-mère de Renée à Fort Worth, sur Gordon Avenue, il y a aussi Janet, 11 ans, l'aînée des sœurs de Terry. Dans ce quartier, en pleine période de vacances, le moindre événement est immédiatement connu de tous. Avant de partir pour le centre commercial Seminary South, Rachel et Renee demandent à Janet si elle veut les accompagner mais la jeune fille décline l'invitation.

Julie Ann en profite pour demander si elle peut venir à la place de Janet. Les deux jeunes filles sont un peu prises de court à l'idée de surveiller une fillette de 9 ans qu'elles ne connaissent pas très bien, et l'idée ne les enchante guère. Elles tentent d'esquiver en répondant "Oh oui, mais seulement si ta mère accepte", certaines que la mère refusera.

Julie Ann n'a qu'à traverser la rue pour appeler sa mère. Elle rentre chez elle, et parvient à la joindre sur son lieu de travail. Après plusieurs refus, la mère ne connaissant pas mieux Rachel et Renée, sa mère lui dit "vous n'avez pas d'argent". Elle finit par se rendre à l'argument "je vais rester seule à la maison sans personne avec qui jouer". Une décision qu'elle regrettera pour le reste de sa vie. Les deux filles ont également invité Terry, mais le garçon, qui avait promis de passer l'après-midi avec un ami qui se faisait opérer d'une hernie le lendemain, veille de Noël, a également décliné l'invitation.

C'est donc en trio que Rachel, Renée et Julie Ann ont quitté avant midi ce quartier tranquille de Fort Worth.

C'est ici que se trouvait le magasin de surplus et de vêtements (Google)

Nous sommes à Fort Worth, au Texas. Il convient de préciser que la ville est immédiatement à l'ouest de l'agglomération de Dallas, que la maison du couple Trlica est un peu au sud-ouest du centre commercial, et que la maison de la grand-mère de Renée et celle des parents de Julie Ann ne sont pas très éloignées. En partant de cette rue et avant de se rendre au centre commercial Seminary South, le trio s'est d'abord dirigé vers le magasin Army and Navy pour récupérer des cadeaux qui avaient été mis de côté.

Les magasins de surplus se trouvent davantage en ville qu'en périphérie. Selon certaines sources, le magasin Army and Navy où les filles se sont rendues était situé au 601 West Berry. Renée aurait échangé le jean qu'elle portait pour ressortir vêtue de l'un des deux nouveaux. Selon l'histoire officielle, les filles se sont ensuite rendues au centre commercial et ont garé l'Oldsmobile au niveau supérieur, près du magasin Sears. À Fort Worth, les gens se souviennent de ce centre commercial à ciel ouvert dont la conception architecturale, l'aménagement paysager, les magasins bordés de larges allées avec des zones ombragées et des fontaines se sont combinés pour faire de ce lieu l'une des attractions populaires du grand Sud-Ouest américain.

À la fin des années 60 et au début des années 70, pour les habitants de Fort Worth, et surtout pour les résidents locaux, Seminary South était LE et surtout le seul centre commercial de la ville. Un lac avait été asséché pour sa construction et en fait, la plupart des parkings environnants étaient situés plus en hauteur.

En cette période de fêtes de fin d'année, Sears arborait le thème de Noël en lumières sur ses façades, mais les clients ne s'attardaient pas dehors à cause du froid, préférant se précipiter dans les magasins proposant des articles à bas prix.

Rachel connaît bien le centre commercial, elle habite à quelques rues de là et cherche un emploi dans un magasin. Renée et Julie Ann le connaissent probablement aussi. Des familles de Fort Worth viennent régulièrement à Seminary South et l'exposition de jouets de Noël chez Sears attire chaque année les enfants. Et puis ce magasin, tout comme son concurrent Murphys, possède un rayon de disques très apprécié des adolescents. C'est d'ailleurs au rayon disques de l'un de ces magasins que les trois jeunes filles auraient été vues pour la dernière fois, juste avant leur disparition, par un jeune employé prétendant être une connaissance de Rachel.

Disparues

Ce qui leur est arrivé par la suite est un mystère. Peu après que la disparition ait été rendue publique, plusieurs témoins ont signalé à la police de Fort Worth qu'ils avaient vu les trois filles à l'intérieur du centre commercial, mais la plupart des autres n'ont rien vu d'autre que la routine. Quelques personnes ont tout de même remarqué le t-shirt Sweet Honesty de Renee, sans donner plus de détails. Plus tard, beaucoup plus tard, ce seront finalement une vingtaine de témoins qui se souviendront, cet après-midi-là, avoir vu les trois filles disparues. Mais était-ce vraiment elles ?

Le lundi 23 décembre 1974, à 16 heures, pas de Rachel, pas de Renée, pas de Julie Ann. À 17 h, ni l'une ni l'autre. 18 heures sont arrivées, puis 19, 20 et 20h30. Peu à peu, la colère avait fait place à l'inquiétude.

De la fin de la journée et de la nuit qui a suivi, peu de souvenirs sont restés aux membres des familles. Ils ont trouvé la voiture garée et correctement verrouillée à l'est du parking de Seminary South, mais sans autre explication. Certains sont restés au centre commercial toute la nuit, surveillant l'Oldsmobile abandonnée avec un fusil de chasse et attendant le retour des filles. Est-ce Rachel ou quelqu'un d'autre qui a garé la voiture ? Un cadeau emballé pour Shawn, le beau-fils de Rachel, se trouvait à l'arrière de l'Oldsmobile, mais il était là depuis le départ de Gordon Road. Les jeans de Renée, une paire de jeans usés et une autre paire de jeans neufs, ont été retrouvés plus tard dans l'Oldsmobile. Selon la source, ils se trouvaient soit dans le coffre, soit dans un sac militaire sur le siège arrière de la voiture. Rien dans le contenu de la Cutlass n'indique que les filles soient retournées à la voiture, même pour ranger les achats qu'elles auraient faits au centre commercial.

"Je sais que je vais l'attraper" (la dispute)

Le lendemain matin, une lettre est arrivée au domicile de Rachel. Une lettre signée Rachel pour son mari Tommy. L'enveloppe est adressée à Thomas A. Trlica, sous forme administrative, et non au familier "Tommy" comme Rachel appelait toujours son mari. "Rachel" est griffonné dans le coin supérieur gauche de l'enveloppe, et le cachet de la poste sur un timbre de 10 cents est daté de ce matin-là, le mardi 24 décembre 1974.

De nombreuses interrogations concernant l'enveloppe et la feuille de papier manuscrite remontent à ce jour. La plupart des articles de journaux et des billets de blogs ont repris cette étrange lettre et on la retrouve reproduite partout sur le net (exemple ici). Rien ne prouve que cette "lettre" n'a pas été écrite pour une autre raison et même bien avant la disparition des filles. En tout cas, le sujet est discuté depuis août 2004 sur un forum bien connu.
Si elle est liée à la disparition, la question n'est pas tant de savoir qui a écrit la lettre que de savoir à quoi elle est destinée. Il était probable que cette note manuscrite soit une invraisemblance. Et puisque après une semaine les filles ne sont pas revenues, il était dès lors évident qu'il s'agissait d'un leurre. Mais dans quel but ? Pour adoucir l'événement pour les familles ? Qui sont les criminels qui s'occupent des proches des personnes disparues ? Les proches sont généralement considérés comme des suspects.
Cette lettre présumée de Rachel est particulièrement curieuse en raison de sa rapidité d'acheminement.

Bien que cette circonstance puisse exister, il est inhabituel qu'un ravisseur multiple écrive ou envoie aux familles des lettres se présentant comme venant des victimes. D'autre part, nous décelons la volonté de quelqu'un d'attribuer la décision de fuir à l'aînée. Parce qu'elle est la plus âgée ? Pas parce qu'elle conduit une voiture, dans ce cas la voiture est restée sur le parking. Le but était soit d'épargner effectivement les familles car le ou les ravisseurs avaient une raison de le faire, soit d'entretenir la confusion en fournissant une fausse piste aux enquêteurs. Ou les deux.

Après la disparition, la police a dit aux parents que les filles avaient fugué, ce qu'ils ont fermement nié. Ce n'est qu'au début de 1975 qu'un jeune homme prétendant être une connaissance de Rachel a finalement appelé le père de celle-ci pour lui dire qu'il avait vu les filles cet après-midi-là au rayon des disques d'un magasin du centre commercial. Selon ce jeune homme, Rachel et lui auraient parlé brièvement. Plus étrange encore, il a également affirmé qu'une autre personne semblait être avec les filles.
Frustrées par l'enquête de la police, les familles des filles disparues ont engagé un détective privé flamboyant au printemps 1975. Il organise des conférences de presse, oblige la police à le laisser examiner les dossiers et fait la une des journaux. L'homme est mort en 1979 de ce qu'on a dit être une overdose, sans aucun résultat sur l'affaire. Sa mort a été classée comme un suicide et tous ses dossiers, y compris ceux relatifs à ce Trio disparu, ont été détruits, comme il l'avait demandé. Les familles ont suivi toutes les pistes possibles, des centaines de routes secondaires ont été explorées par des bénévoles. La plupart des broussailles du Texas ont été ratissées, toujours sans résultat.

Vingt ans et bien plus tard

Rusty Arnold avait 11 ans lorsque sa sœur Rachel a quitté la maison en décembre 1974. Vingt ans plus tard, au milieu des années 1990, il a rencontré un nouveau détective privé en faisant une recherche aléatoire dans les pages jaunes. À sa grande surprise, le frère de Rachel a découvert que ce détective privé en savait déjà beaucoup sur l'affaire des personnes disparues et semblait vouloir résoudre le mystère. Jamais engagé par les familles, et bien qu'il ait annoncé à l'époque une récompense de 25 000 dollars provenant de ses fonds personnels, il a jusqu'à présent surtout recueilli des menaces l'invitant à rester à l'écart de l'affaire du trio disparu. Lorsqu'elle a été rouverte en janvier 2001, l'affaire a été confiée à un nouvel inspecteur de la criminelle dont l'opinion était que les filles avaient quitté le centre commercial avec quelqu'un en qui elles avaient confiance, et que plus d'une personne était impliquée dans l'histoire.

Au cours des dernières années, Rusty Arnold et une équipe de plongeurs professionnels ont fouillé à plusieurs reprises le lac Benbrook, situé à environ 12 km de l'endroit où sa sœur a été vue pour la dernière fois, dans l'espoir de trouver des preuves qui pourraient faire la lumière sur ce qui est arrivé aux trois filles disparues. Non seulement le lac est proche de l'endroit où se trouve le centre commercial, mais il est également proche du domicile d'un suspect. En utilisant un sonar, Arnold a localisé trois voitures au fond du lac Benbrook.

En 2018, une équipe de quatre plongeurs l'a aidé à récupérer les trois voitures situées au fond du lac. Le 22 septembre 2018, l'équipe de plongeurs a sorti la première voiture. Le 13 octobre, la deuxième voiture a été sortie de la boue, après deux jours d'efforts. Malheureusement, une équipe médico-légale a déterminé qu'aucune des voitures n'était liée au trio disparu. En septembre 2019, des plongeurs ont tenté de remonter la troisième voiture, mais la carcasse, après de nombreuses années sous l'eau, s'est avérée trop fragile pour être retirée du lac Benbrook. Il a été décidé de reporter son exploration, et une nouvelle tentative a été faite le 17 juillet 2020, malgré l'opacité de l'eau. La carcasse de la voiture a finalement été fouillée, mais rien n'a été trouvé.

Cette déception n'a pas entamé les espoirs de Rusty Arnold et des plongeurs. Ils espèrent explorer un autre lac voisin et trouver un indice dans une autre voiture qui pourrait être liée au trio disparu.

De multiples théories mais pas de corps

Les dizaines de théories sur cette affaire pourraient écrire une douzaine de romans sur les raisons de la disparition des filles. Et encore, elles tournent principalement autour de Rachel. Si on prenait Renée ou Julie Ann comme cible principale, on pourrait probablement multiplier les scénarios par deux. C'était un voyage planifié pour Rachel et Renée et elles ont pu en parler autour d'elles bien avant ce lundi 23 décembre. Rachel et Renée avaient un rendez-vous pour aller chercher des jeans mis de côté et Renée a pu en parler à l'école, avec des amis, avec la famille. On ne sait pas exactement pourquoi Rachel devait sortir, si ce n'est pour être le chauffeur de Renée. On ne sait pas ce que Rachel était censée faire au centre commercial.

Était-elle là pour acheter un disque de chansons de Noël pour son premier réveillon avec son mari et son beau-fils ? Une famille déjà composée. À moins que les filles n'aient été attirées par l'achat du dernier tube musical. Replaçons-nous en 1974. Les magasins de disques étaient des endroits où l'on pouvait acheter des disques, les écouter, ou même simplement regarder les pochettes dans les rayonnages. Quel est le lien entre les filles et les disques ? En ont-elles acheté un, en ont-elles écouté un ? L'une d'entre elles a-t-elle eu un rendez-vous à cet endroit ? Ou bien n'y sont-elles jamais allées ? 

Une partie du parking Est du Centre Commercial (Illustration Google Street View)

Renée et Julie Ann ont été vues pour la dernière fois sur Gordon Avenue le 23 à 12h00 (il a été dit midi pour Renée). La sœur de Rachel a signalé sa disparition par téléphone le 24 décembre 1974 à 1h30 du matin. Elle a alors indiqué qu'elle l'avait vue pour la dernière fois le 23 à 12h30 et a déclaré que la voiture, dont elle a indiqué la plaque d'immatriculation, avait été retrouvée garée sur le parking du centre commercial à 22h00. Il est possible qu'elle ait trouvé la voiture à cette heure-là, car les proches de Renée ont déclaré l'avoir trouvée sur le parking Est à 20h30. La voiture était-elle garée sur un terrain assez éloigné appelé le "terrain supérieur" du centre commercial ou était-elle garée sur la partie supérieure du parking de Sears ? En cette période de Noël, personne n'a remarqué qui avait garé la voiture à cet endroit.

Dans la deuxième partie de la série de podcasts Gone Cold, il est fait mention d'un témoin qui a vu les trois filles au domicile de Rachel vers 12h30. Il est entendu que ce témoin était la mère de Shawn qui est venue déposer (ou reprendre, selon une source contradictoire) le petit garçon pour Noël. Si cette information est vraie, elle corroborerait la déclaration de la sœur de Rachel selon laquelle elle a vu Rachel pour la dernière fois à 12h30. Cela soulève cependant la question de la proposition de Rachel rapportée par la sœur de Rachel d'aller faire les courses avec elle. Qui gardait l'enfant le matin du 23 décembre ? Où était-il l'après-midi ? Qui l'aurait gardé si la sœur était partie avec les filles ?

Sur un groupe de discussion, une femme dit qu'elle et une autre fille étaient censées retrouver Rachel et Renée au Murphy pour le déjeuner. Elle ajoute que le trio ne s'est jamais présenté, mais admet également qu'elle et son amie n'ont pas attendu très longtemps et sont allées faire des courses par elles-mêmes. La femme affirme même qu'elles n'ont jamais vu le trio ce jour-là au centre commercial. Si tout cela est vrai, certains pensent qu'elles ont probablement disparu du centre commercial peu après leur arrivée.

Les filles ont-elles disparu parce qu'elles présentaient un réel intérêt ou une menace potentielle ? Ont-elles vu quelque chose qu'elles n'auraient pas dû voir ? Ou était-ce parce que toutes les trois représentaient une "attraction" pour une personne ou un groupe ? Des questions qui demeurent après toutes ces années. Il y a peu d'informations et beaucoup d'opinions. Pas de restes, pas de preuves, pas d'indices, pas de suspect officiel. Pourtant, tous ceux qui ont étudié cette affaire de disparition ont leur propre théorie (parfois plusieurs), tout comme l'auteur ici présent.


*Terry Moseley a déclaré à NBCNews en déc, 2018, que Renee "avait passé la nuit chez sa grand-mère" - Sources : Ce texte est la traduction adaptée de The Fort Worth Trio still Missing suivi de Unsolved Fort Worth Missing Trio Case : Sorting Out. Une partie du texte est basée sur le podcast (maintenant obsolète) de l'auteur en français (novembre 2020-avril 2021) - En ce qui concerne le premier article en français (avril 2019) et le podcast en français, les sources de base sont très documentées. A ces sources il faut ajouter https://www.fwweekly.com/2020/12/16/portrait-of-a-true-crime-character/, http://www.websleuths.com. Mise à jour le 14/04/2022

25 décembre 2021

Où sont les trois disparues de Springfield ?

Les Trois disparues de Springfield. Une enquête en ligne inédite. Seconde partie.

La lumière est allumée dehors. Les voitures sont devant la maison, dont la porte n'est pas fermée. A l'intérieur tout parait normal. Les sacs à main sont là, ainsi que les vêtements. Plusieurs centaines de dollars aussi. Dans la maison, les deux familles et les amis attendent le retour des trois disparues en prenant le café et en nettoyant les tasses, en rangeant, en réparant un store de fenêtre, en vidant les cendriers. Tous attendent le retour des trois absentes et ne veulent pas que la maîtresse de maison puisse être fâchée. Dans un premier temps, seul le chien est perturbé. Laissé plusieurs heures tout seul, il a vu débarquer une douzaine de personnes. Et surtout, il est le seul à savoir.

Le dimanche 7 juin 1992 au matin, un groupe de jeunes habitant à et autour de Springfield dans le Missouri devait partir vers le parc aquatique de Branson, à une heure de route au sud. La traditionnelle soirée de festivités après l'obtention des diplômes de fin d'études s'est prolongée trop tard dans la nuit. Les plans ont été changés. Suzanne Streeter (19 ans) et Stacy McCall (18 ans), deux amies qui s'étaient retrouvées après quelles années, sont finalement rentrées dormir chez la mère de l'une des deux avant de repartir dans la matinée pour le parc aquatique. Au lieu de passer la nuit chez une troisième amie, Janelle Kirby, elles sont revenues chez la mère de Suzy, Sherryl Levitt, dans la maison achetée récemment par cette coiffeuse réputée de Springfield, âgée de 47 ans. Tard dans la nuit elles ont stationné leurs voitures devant la maison, et personne n'a plus jamais entendu parler d'elles, ni de la propriétaire.

Sherrill Levitt, née le 1er novembre 1944, était âgée de 47 ans au moment de sa disparition. Elle mesurait 1,52 m, pesait 50 kg, avait des cheveux blonds clairs et courts et des yeux bruns. Elle était cosmétologue/coiffeuse dans un salon local et mère célibataire. Elle était décrite comme étant très proche de sa fille, Suzanne. Suzanne Elizabeth "Suzie" Streeter est née le 9 mars 1973 (elle a 19 ans en 1992), mesurait 1,65 m, pesait 46 kg, avait les cheveux blonds aux épaules et les yeux bruns. Son amie Stacy McCall est née le 23 avril 1974 (elle a 18 ans en 1992), mesurait 1,60 m et pesait 54 kg, avait de longs cheveux blonds foncés et des yeux clairs.

Une soirée de fin d'études mouvementée

Suzanne Streeter et Stacy Mc Call avaient prévu de fêter la remise des diplômes au sud de Springfield, dans la zone moins urbanisée de Battlefield, chez leur amie Janelle avant de partir un peu plus tard en groupe vers un hôtel de Branson. Cela paraît incompatible avec une soirée pyjama mais c'est l'histoire qui nous est racontée. Lorsque Suzanne et Stacy arrivent chez Janelle, la fête ne semble pas avoir débuté. Et pour cause, les parents de Janelle recoivent des membres de leur famille. Janelle emmène Suzanne et Stacy à pied pour une marche d'environ 700 m dans la campagne. Elles vont chez un voisin, qui a été diplômé l'année précédente et où est bien organisée une fête de fin d'études, ses parents étant absents. Suzanne et Stacy laissent leurs voitures, avec probablement leurs affaires de voyage à l'intérieur, chez Janelle. Cette dernière se trouvait-elle à la soirée de Brian, le voisin, puisqu'elle était censée organiser une fête chez elle ? En cours de soirée, Stacy appelle sa mère Janis McCall et lui dit qu'elle a prévu finalement de passer la nuit chez Janelle Kirby, à Battlefield, ce qui rassure sa mère, inquiète que sa fille parte sur la route tard dans la nuit.

Au fil des heures, ni Suzanne Streeter, ni Stacy McCall, ni personne ne va à Branson. Au lieu de cela, à une certaine heure les filles quittent la soirée du garçon. Elles partent, probablement avec d'autres jeunes, et peut être séparément, pour revenir vers le centre de Springfield. En début de soirée la maman de Michelle E. une proche amie de Stacy, a autorisé sa fille à recevoir ses camarades et l'information est parvenue jusqu'à Battlefield. Sur le trajet, avant d'arriver chez Michelle, l'une ou l'autre, ou les deux, pourraient s'être arrêtées pour effectuer quelques achats un mile plus au sud, dans un magasin ouvert 24h/24. Suzanne et Stacy restent ensuite un moment à la fête de Michelle, puis celle-ci est interrompue par la police suite à un appel des voisins. Les policiers demandent alors que les rues soient nettoyées des canettes de bière. L'ambiance étant cassée, Shane A., un autre camarade, ramène Suzanne et Stacy à Battlefied avec sa voiture, une Jeep. Étrangement, à la même heure, Sherryl Levitt, la maman de Suzie, serait passée au magasin ouvert 24h/24 en disant qu'elle cherchait sa fille.

Quelques minutes plus tard, Shane A. dépose les filles, non pas directement chez Janelle Kirby mais chez le garçon du voisinage. Il est question à un moment que les filles dorment chez le garçon. Dans l’entrefaite, deux à trois voitures pleines de jeunes, y compris Janelle, débarquent chez lui. Il s'inquiètera finalement de cette situation au cas où sa mère rentrerait et annulera ensuite sa proposition d'hébergement auprès des deux filles. Suzie s'étant plaint de maux d'estomac en cours de soirée, elle souhaite rentrer. Au cœur de la nuit Shane reconduit donc Suzanne, Stacy et Janelle chez les Kirby dans sa voiture. Autour de la maison tout semble calme et l'arrivée de Janelle, et le fait qu'elle entre dans la maison a pour effet de réveiller sa maman. Etant réveillée, Mme Kirby entend une conversation devant sa maison. Pour héberger Suzie et Stacy elle avait placé une palette sur le sol de son salon. Les membres de la famille venus de l'extérieur de la ville dormant dans la chambre de Janelle, sa fille prendrait le canapé.

Suzie disposant dans sa chambre d'un nouveau lit à eau King Size, la distance pour rentrer chez elle n'étant que d'environ 12 miles, compte tenu de son indigestion et de la présence d'invités elle préfère sans doute revenir au 1717 rue Delmar Est. Elle propose à Stacy de venir avec elle et, quitte à dormir dans le même lit, cette dernière doit penser qu'elle sera mieux là-bas que dans le salon des Kirby. En tout état de cause elle dit d'accord. Selon les déclarations ultérieures, Suzie et Stacy conviennent avec Janelle d'appeler dans la matinée pour se réunir à nouveau. Puis elles rejoignent leurs voitures garées près de la maison. Shane A., qui était resté à proximité les regarde s'éloigner. Il est la dernière personne a les avoir vues. L'histoire est muette à propos du petit ami de Janelle, censé partir avec Janelle et la meilleure amie de Suzie, Nigel, à Branson. Janelle ne semble pas avoir de voiture, Mike, son petit ami, la conduit.

Le lendemain de fêtes

Nigel appelle Suzie de bonne heure le dimanche matin pour savoir l'heure de départ pour le parc aquatique. Appelle-t-elle d'abord chez Janelle Kirby ? Est-ce ce qui décide Janelle à téléphoner à son tour ? Pour sa part, Janelle dit avoir appelé à plusieurs reprises le 1717 Delmar Est. De son côté Nigel ajoute qu'elle est tombée sur le répondeur, qu'elle a laissé un message, et qu'elle s'est recouchée après avoir raccroché en attendant que Suzie la rappelle.

Perplexes, Janelle et son petit ami Mike H. se rendent d'abord chez Shane, l'ami qui avait déposé dans la nuit les trois filles devant la maison. Mais Shane n'a vu personne et se trouvait d'ailleurs encore au lit. Janelle et Mike décident finalement de se rendre à l'adresse de Sherryll. Ils arrivent sur place quelques minutes plus tard. Dehors, la lumière est restée allumée. Le couple entre dans la maison et ne remarque rien d'anormal. Sauf que la porte n'est pas fermée et que personne ne répond. Dans la chambre de Suzie, la télévision et le magnétoscope sont découverts allumés*, le son coupé, sur un canal qui n'émettait pas de programme à cette heure. Les chaussures, le short de Stacy et sa trousse de maquillage ont été laissés près du lit, tandis que son soutien-gorge et son maillot de bain se trouvent plus loin. Stacy aurait donc quitté la résidence sans chaussures, vêtue seulement de son t-shirt et de sa culotte. Plusieurs centaines de dollars se trouvaient dans le sac de Sherryll. Il n'y a pas eu de vol. Les voisins n'ont pas entendu d'activité suspecte près de la maison de Sherrill cette nuit-là.

Pendant que Janelle et Mike sont présents, le téléphone sonne. Un appel étrange, sexuellement explicite, provenant d'une voix masculine, puis arrive un autre appel identique. Janelle ayant décroché le combiné, ces appels bizarres ne sont pas enregistrés.

N'ayant pas de nouvelles de sa fille Stacy en milieu de matinée, Janis McCall appelle chez Janelle Kirby. C'est la soeur de Janelle qui répond au téléphone. Elle lui explique que Janelle n'est pas là, qu'elle est partie avec Mike H., sans autre précision, puisque ensuite la mère de Stacy demande à parler à sa fille. La sœur lui répond qu'elle n'est pas restée chez eux. Incrédule, Janis précise à la sœur de Janelle que Stacy était forcément ici, expliquant que Stacy l'avait appelée vers 22h30 pour lui annoncer qu'elle restait chez les Kirby. Sachant bien que Stacy est allée chez Suzie, la sœur lui explique que leur maison était bondée de parents et que Stacy et Suzie avaient décidé d'aller chez Suzie pour pouvoir dormir dans son nouveau lit à eau King-Size. Janis McCall appelle ensuite chez Sherrill et personne ne décroche le téléphone, pas même Janelle, probablement repartie à ce moment-là. La maman de Stacy appellera de nouveau par deux fois.

Comme Janelle et Mike, Janis était inquiète mais pas alarmée. Pour autant, la mère de Janis McCall étant venue de l'Oklahoma, les McCall n'ont pas modifié leur dimanche après-midi et la famille est restée ensemble pour profiter de l'agréable journée ensoleillée en se rendant au lac Springfield pour assister à une course de bateaux miniatures. De son côté, Janelle et Mike, ne pouvant se rendre au White Water Parc de Branson se sont amusés à l'Hydra-Slide, le toboggan aquatique de Springfield. Tous viendront ou reviendront au 1717 Delmar Est en fin d'après-midi pour attendre le retour des trois disparues.

Aucun coupable jugé

Dans cette affaire exceptionnelle, la police n'a jamais été en manque de suspects, bien au contraire. Il a été recherché et trouvé des Personnes d'Intérêt (des suspects potentiels) pour chacune des trois disparues, selon celle qui aurait pu être visée. A Springfield, toutes sortes d'hypothèses circulent à propos de l'un ou de l'autre de ces suspects, qui ne sont pas moins de sept à l'époque. Cela va du tueur et violeur en série au voleur de dents sur les cadavres en passant par les trafiquants de drogues et d'amphétamines, auxquels on ajoute des individus divers et variés, voir même l'implication d'ouvriers de travaux publics en itinérance. Que des hommes. Aucune histoire de jalousie en apparence. Après presque trente ans, aucun de ces suspect n'a été jugé et en tout état de cause ils ne peuvent tous avoir été impliqués dans la disparition des trois femmes ! Et bien que Sherryll Levitt, Suzanne Streeter et Stacy McCall aient été déclarées légalement décédées en 1997, pour les divers enquêteurs, l'affaire des Trois de Springfield est toujours ouverte.

A suivre...

 * Il a été dit que Suzie ne pouvait pas dormir sans la télévision allumée. + mis à jour le 10.01.22

Sources :

https://truecrimedaily.com/2017/10/17/crime-watch-daily-investigates-the-mysterious-disappearance-of-the-springfield-three/ - https://thesuitcasedetective.com/2020/06/18/true-crime-the-springfield-three/ - https://eu.news-leader.com/story/news/local/ozarks/2002/06/07/three-missing-women-ten-years-later-part-3-of-5/77200924/ - + anciens articles du News Leader sur https://www.newspapers.com/ + Wikipédia

19 décembre 2021

Le mystère des Trois de Springfield

De g. à d. Stacy McCall, Sherryl Levitt, Suzanne Streeter

Presque dix-huit ans après l'affaire du Trio manquant de Fort Worth, 760 km au Nord-Est de cette ville du Texas, trois autres femmes ont à leur tour disparu. Elles se sont évaporées ensemble une nuit depuis une maison d'habitation de Springfield dans le Missouri. Cette nouvelle énigme, toute aussi mystérieuse que le Cold-Case du 23 décembre 1974, reste l'une des plus célèbres des Etats-Unis.

Les similitudes entre les deux affaires sont limitées mais elles existent. Une disparition de trois personnes, deux jeunes filles et une fillette dans un cas, deux jeunes filles et une femme dans l'autre. Le lieu est situé à proximité immédiate d'un croisement avec une importante voie de circulation Sud-Nord, un contexte d'appels téléphoniques à connotation sexuelle et aucun corps n'a été retrouvé ni dans l'une ni dans l'autre de ces deux affaires.

Le samedi 6 juin 1992 après-midi, deux amies de toujours, Suzanne "Suzie" Streeter et Stacy McCall, viennent d'obtenir leur diplôme du lycée Kickapoo de Springfield, dans le Missouri. Suzie Streeter a 19 ans, et Stacy McCall, 18 ans. 

La remise des diplômes prend fin vers 18h00. Plus tard, les filles ont prévu de marquer l'événement avec leurs camarades de classe en allant de fête en fête à travers la ville. La maman de Suzie, Sherrill Levitt, décide dès 18h15 de retourner à son domicile, une maison située rue Delmar Est dans laquelle elle et sa fille habitent depuis peu. Sherrill Levitt est en train de remettre la maison en état en dehors de ses heures de travail. Elle a 47 ans, est coiffeuse, une coiffeuse très appréciée et a économisé suffisamment pour acheter cette petite mais agréable maison et ce jour-là, après les cérémonies de remise des diplômes elle est tout simplement rentrée chez elle pour poser du papier peint.

Les cérémonies de remise des diplômes étant terminées, Suzie et Stacy rentrent aussi chacune chez elle avec sa voiture pour se changer et faire ses bagages. Entre 18h30 et 20h00 les familles ont chacune leur propre dîner. Après le repas Suzie repart avec sa voiture. La maman de Suzie sait que sa fille ne va pas rentrer de la nuit, ni le lendemain matin*. Ce qui est prévu, probablement sans une réelle mesure du temps, c'est qu'après les fêtes dans la ville de Springfield sa fille aille avec d'autres jeunes dans un lieu comportant de nombreuses attractions situé plus au sud dans l'Etat du Missouri, à Branson, qu'ils séjournent sur place dans un hôtel et se rendent le lendemain matin dans le parc aquatique de Branson, le White Water Park. Suzie et Stacy, mais aussi Janelle Kirby, Adina R. et une proche amie de Suzy, Nigel Holderby, formeront le groupe.

L'Avant

Suzie Streeter doit d'abord rejoindre avec sa voiture Stacy McCall chez leur amie commune Janelle Kirby, qui habite dans une zone rurale au sud-ouest de Springfield, à Battlefield. Elle arrive chez Janelle Kirby à 20h15. Elle est rejointe par Stacy à 20h30. Peu après, Suzie, Stacy et Janelle partent à pied pour se rendre à une fête chez un camarade, Brian, dont la maison se situe à quelques centaines de mètres. Il est question dans un premier temps que Suzie et Stacy restent chez Brian pour la nuit mais il finit par revenir sur son offre. Aussi à 22h30** Stacy appelle sa mère Janis McCall et lui dit qu'elle a prévu finalement de rester à Battlefied et de passer la nuit chez Janelle Kirby. De là les filles partiraient dans la matinée pour se rendre au White Water Park de Branson. Elle promet de lui téléphoner le lendemain matin avant leur départ.

Curieusement, un peu plus tard dans la nuit, dans une fourchette horaire située entre le samedi 6 juin à 23h30 et le dimanche 7 juin à 1h00 du matin, Suzanne Streeter et Stacy McCall quittent la soirée chez Brian et se rendent à une autre fête vers le centre de Springfield. L'adresse se trouve d'ailleurs non loin de leur école. Elles restent un moment sur place puis décident de revenir à Battlefied. Leur moyen de déplacement est inconnu. Probablement une personne logeant chez Brian ou Brian lui-même parce qu'il est établi qu'elles repartent de cette fête à 1h50 et sont de retour chez Brian autour de 2h00 du matin. Rapidement, vers 2h10-2h15, elles retournent à la maison des Kirby avec Janelle dans la voiture d'un ami.

Cependant, chez Janelle, il s'avère que l'habitation est pleine à craquer de la famille Kirby et de proches. En conséquence Stacy et Suzie changent de nouveau leur plan et décident vers 2h20 d'aller dormir au domicile de Suzie et de sa mère Sherryll Levitt°. Elles conviennent avec Janelle d'appeler dans la matinée pour se réunir à nouveau, puis partent chacune dans leur voiture, Suzanne Streeter la première pour montrer le chemin vers le cœur de Springfield.

Sherryll Levitt et sa fille devant leur nouvelle maison

L'Après  

On ignore le temps de trajet jusqu'à la maison de Sherryll Levitt, proche du centre de Springfield. Il est estimé entre 10 et 20 minutes. Suzanne et Stacy ont-elles conduit elles-mêmes leurs voitures tout le trajet ? Le retour des filles fait peu de doute. Les deux véhicules rouges ont été retrouvés devant l'habitation, arrêtés sur l'allée circulaire. Suzy Streeter se stationnait habituellement dans l'allée perpendiculaire, derrière sa maman qui garait sa voiture bleue à l'allure sportive sous un appentis construit à la droite de la maison. Sherryll et Suzanne avaient emménagé avec leur chien Yorkshire Cinnamon au 1717 de la rue Delmar Est en avril 1992, deux mois avant leurs disparitions et Stacy n'était semble-t'il encore jamais venue. L'automobile de Stacy étant bien derrière celle de Suzy et comme il leur fallait reprendre leurs voitures pour rejoindre Janelle à Battlefield le dimanche matin, il est à supposer que cet emplacement facilitait leur départ.

Outre la présence des deux voitures rouges devant la maison, les filles sont bien arrivées au 1717 cette nuit-là parce qu'il a été trouvé une évidence qu'elles se sont démaquillées. Leur heure d'arrivée se situe probablement autour de 2h45. Si Sherryll Levitt ne s'est pas réveillée lorsque Suzy est rentrée, elle avait sa clé, on peut imaginer que les filles vont se coucher vers 3h00. Néanmoins, comme la chambre de Sherryll se situe en façade de la maison et qu'elle a laissé la fenêtre ouverte en raison des odeurs de peinture et vernis, on peut imaginer qu'elle a entendu le bruit des moteurs et des portières de véhicules venus se garer sous sa fenêtre. D'autant qu'elle n'attendait pas sa fille. Une discussion a pu s'ensuivre, Stacy aura fait connaissance avec Cinnamon et les filles se seraient dans ce cas mises au lit bien plus tard. Par exemple vers 3h15.

Dimanche matin, un groupe de jeunes de Springfield et des alentours doit partir pour Branson. Parmi eux Suzanne Streeter et Stacy McCall. Elles ont dormi chez la mère de Suzy, Sherryll Levitt, dans la maison achetée récemment par la coiffeuse de 47 ans. Leurs voitures sont garées devant la façade, prêtes à partir chez leur amie habitant au sud de la ville. Les plans ont été changés. En cause, trop de festivités pour l'obtention des diplômes de fin d'études, et pas assez d'heures sur le cadran. Vers 7h30, l'amie de Stacy, Janelle Kirby, téléphone chez Sherryll. Une autre amie, de Suzy cette fois, Nigel Holderby, téléphone de son côté également. Elles appellent pour savoir si Stacy et Suzie sont prêtes à partir pour Branson. Elles appellent jusqu'à 9H00 et n'obtiennent pas de réponse.

L'affiche diffusée peu après la disparition

Après 9h00,°° Janelle Kirby et son petit ami Mike H. décident finalement de venir au domicile de Suzy pour vérifier si les filles sont bien là. Sur place le couple voit les voitures et cette vue les rassure un peu. En progressant vers la maison ils découvrent qu'il y a du verre sous l'éclairage extérieur et pas de globe autour de l'ampoule, qui est intacte. Ils entrent par la porte non verrouillée et découvrent le chien Cinnamon à l'intérieur. Il semble très perturbé. A part le chien, la maison est vide. Dans les chambres les lits sont défaits et semblent avoir été occupés. Dans la chambre de Sherryll, un livre ouvert retourné se trouve sur le lit et des lunettes de lecture sont posées sur une table de nuit. 

La chambre de Suzie, elle, se situe à droite à l'arrière de la maison, dans un abri pour voiture reconverti en pièce d'habitation. Deux marches sont à descendre pour pénétrer dans la chambre. Au pied des marches les jeunes peuvent voir les trois sacs à main des disparues, placés côte à côte, ainsi que le sac de voyage de Stacy et plusieurs effets personnels. Par exemple, les clés et les cigarettes de Sherryll et de Suzie ainsi que les clés et les médicaments contre la migraine de Stacy se trouvent dans ou près des sacs à main.

A 10h30 le dimanche 7 juin, la maman de Stacy s'inquiète de ne pas avoir reçu l'appel de sa fille et téléphone à la résidence des Kirby. Elle apprend que les filles ont passé la nuit chez Sherryll Levitt. Vers la fin de l'après-midi, n'ayant toujours pas de nouvelles de sa fille, Janis McCall arrive au 1717 rue Delmar Est. Les femmes sont toujours absentes. Plusieurs personnes des deux familles sont venues sur place au cours des heures précédentes et les faits ne seront signalés à la police que beaucoup plus tard.

A suivre...


*Ceci n'est pas prouvé. **ou 22h00. °Mme Kirby, la maman de Janelle, a regardé son réveil à 2h20 et a entendu sa fille, Suzy et Stacy parler devant chez elle. °°Ou bien 12h30. Modifié le 21/01/22.

Les images ont été choisies parmi toutes celles qui circulent sur la toile depuis des années. Les sources, exclusivement USA, plus une au Royaume-Uni, sont trop nombreuses et variées pour être citées ici.

02 mai 2021

Qu'est-il arrivé à Patti Adkins, disparue après son travail ?



Partie pour une semaine de vacances avec son amoureux secret, elle n'a jamais été revue après avoir quitté son travail en juillet 2001.

En 2001, Patricia (Patti) Adkins est une mère célibataire de 29 ans avec un enfant, une fillette de 7 ans. Ils vivent à Marysville dans l'Ohio. Superviseur à l'usine locale de la marque Honda, Patti Adkins y travaille depuis plus de 10 ans. Début juillet 2001, l'usine ferme pendant une semaine à l'occasion du Weekend pour la Fête Nationale du 4 juillet.

Souhaitant en profiter pour prendre quelques jours de vacances, Patti Adkins confie le jeudi 28 juin sa fille à son ex-mari, prend des dispositions pour ses animaux de compagnie et se rend le lendemain à son travail à l'usine avec un ami à qui elle a demandé de la conduire, au prétexte qu'elle partirait directement après le travail dans le véhicule (truck) de son nouveau petit ami, un collègue avec qui elle dit avoir une liaison par intermittence.

Patti Adkins est très loquace ce vendredi 29 juin, elle précise à son ami chauffeur du moment qu'après le travail en fin de soirée, elle prévoit, comme le lui a demandé son nouvel amoureux, de se cacher à l'arrière de son truck sous la bâche le temps qu'il dépose un autre collègue après la journée de travail. Personne à l'usine, dit-elle, ne doit savoir que cet homme et elle se voient car il est marié. L'autre collègue déposé, tous deux débuteraient enfin leurs vacances.

La jeune femme ajoute qu'elle emporte seulement un petit sac beige contenant de la lingerie fine bleue achetée spécialement pour l'occasion dans une enseigne réputée et rien d'autre pour le voyage. Elle précise aussi que son petit ami lui a demandé de ne "rien emporter" et qu'il "achèterait tout ce dont ils avaient besoin" à leur arrivée sur place. De plus, elle se trouverait dans une région éloignée du Canada sans réseau de téléphonie mobile.

Vacances sans retour

Patti Adkins devait revenir le dimanche 8 juillet 2001. Sa fille ayant été récupérée entre temps par sa soeur, elle devait venir la chercher chez celle-ci vers midi. Ne la voyant pas arriver, sa sœur pense d'abord qu'elle est peut-être simplement en retard, et continue d'essayer de la joindre au téléphone. Puis, quelques heures plus tard, elle décide d'appeler le fameux petit ami, celui avec qui Patti est partie en vacances. C'est une femme qui répond. La femme du collègue de Patti. Et elle répond que son mari n'est pas encore rentré. La soeur de la jeune femme pense alors qu'il s'agit juste d'une confirmation qu'ils sont juste en retard.

Ne voyant toujours pas revenir Patti Adkins, sa soeur rappelle au domicile de l'homme vers 17 heures, et cette fois, c'est lui qui répond. Il reste d'abord très silencieux et répond finalement qu'il ne sait rien de Patti Adkins, et qu'ils ont juste travaillé ensemble.

Plus tard, la police n'observe rien de particulier au domicile de Patti Adkins mais découvrira que celle-ci avait prêté de l'argent à cet homme, entrepreneur, pour près de 100.000 dollars. L'argent a été prêté sur plusieurs années et provient des économies de la jeune femme sur les dix ans de travail chez Honda, de ses comptes de retraite et d'une seconde hypothèque sur sa maison. 

Selon des confidences à ses proches, la jeune femme pensait que l'argent allait être utilisé par son nouveau petit ami pour racheter les parts de sa femme dans l'entreprise secondaire dont ils étaient copropriétaires. En en parlant à ses soeurs quelque temps avant sa disparition et devant leur étonnement, Patti Adkins les avait rassurée, leur disant qu'il avait prévu de quitter sa femme pour vivre avec elle et qu'il allait la rembourser. Elle lui avait d'ailleurs demandé récemment de commencer à rembourser l'argent.

Le nouveau petit ami a déclaré aux policiers qu'il n'y avait jamais eu de projet de voyage avec Patti Adkins et il a également nié qu'ils aient eu une liaison. Il a dit qu'il la connaissait à peine. 

Selon ses collègues, Patti Adkins était pressée de quitter le travail le soir du vendredi. Elle a pointé vers minuit. Pour sa part, l'autre collègue de travail, celui que le petit ami était censé raccompagner chez lui le 29 juin, a déclaré que les deux hommes étaient allés au drive-in d'un restaurant de hamburgers pendant 45 minutes, puis qu'ils étaient rentrés chez eux. La femme du petit ami a déclaré de son côté que celui-ci était rentré vers 2 h 30 du matin. Selon elle, son mari était resté à la maison toute la semaine, sauf pour une partie de pêche avec des amis.

Aucun ADN de Patti Adkins n'a été trouvé à l'arrière du véhicule de l'homme, où elle est censée s'être cachée, sous la bâche. Seuls quelques poils appartenant à un chat de la jeune femme ont été récupérés et aucune somme provenant de ses comptes n'a été trouvée sur les comptes de l'homme, dont le nom n'a jusqu'ici jamais été révélé au public.

Sources
https://thoughtcatalog.com/christine-stockton/2021/02/she-disappeared-on-a-camping-trip-with-her-boyfriend-who-owed-her-100000-why-hasnt-he-been-arrested/
https://kileystruecrime.squarespace.com/kileystruecrimeaddict-blog/the-disappearance-of-patti-adkins
https://www.missingpersonsofamerica.com/2021/04/27/patti-adkins-missing-from-ohio-after-leaving-work-in-2001/

08 novembre 2019

Retour sur la disparition d'Anaïs Guillaume


Les ossements retrouvés dans un champ appartenant à l'exploitant agricole avec qui Anaïs Guillaume avait noué une tumultueuse relation amoureuse sont bien ceux de la jeune disparue.  Le soir du 16 avril 2013, après une longue journée de travail près de Charleville et cinquante kilomètres en voiture, Anaïs aurait dû diner et dormir chez ses parents à Blagny. Au lieu de cela, elle est ressortie, pour ne jamais revenir. Retour sur la disparition d'Anaïs Guillaume.

En juillet 2011, dans le cadre de son diplôme d'agricultrice, la jeune femme de 21 ans obtient un contrat d'apprentissage non loin de chez ses parents, à la ferme de Céline et Philippe Gillet, située à Fromy dans les Ardennes. Avec l'exploitant agricole âgé d'une quarantaine d'années, Anaïs Guillaume noue rapidement "une relation amoureuse mais vit encore chez ses parents."
Quelques mois plus tard, en 2012, la jeune femme porte plainte à la gendarmerie pour des violences commises à son encontre par l'exploitant agricole, "mais elle n'arrive pas à tourner la page." Elle renoue sentimentalement peu après avec Philippe Gillet tout en s'installant, fin 2012 "à quelques rues de chez ses parents, dans un appartement, en colocation avec son amie"(*). Elle découvre que leurs voisins sont une famille avec des difficultés financières. Anaïs se lie d'amitié avec eux, les dépannant régulièrement de quelques produits courants.

Ainsi, durant quelque temps, Anaïs Gillet partage son logement avec son amie M. et poursuit tant bien que mal sa relation avec son patron "tout en amorçant une relation avec un ami plus jeune, depuis mars 2013." Ce nouveau petit ami, C. est âgé de 31 ans. De leur côté les parents de la disparue ont déclaré ignorer qu’elle continuait à entretenir une liaison plus privée avec Philippe Gillet.
En tout état de cause, bien qu'elle paraisse comblée sentimentalement, l'environnement financier d'Anaïs semble s'assombrir puisque "début avril 2013 Anaïs rentre vivre chez ses parents, n'assumant plus ses loyers "(*). L'état des lieux de sortie de l'appartement, montré dans l'émission INDICES est fait le 2 avril au matin (*).

Le jour de la disparition

Philippe Gillet possède une autre exploitation agricole à une cinquantaine de km de Fromy, à Sorel au Nord-Ouest de Charleville-Mézières. Le lieu a d'ailleurs été fouillé par les gendarmes en janvier 2019. D'après la lettre anonyme qui circule sur certains médias, l'homme possèderait aussi un pré au bord de la rivière à Linay, près du terrain de football.
C'est à Sorel qu'Anaïs Guillaume passe la journée du 16 avril 2013. Les parents de la jeune femme étaient informés qu’elle avait travaillé ce jour-là pour le compte de l'agriculteur, qui lui a demandé de l'aider à labourer un champ. Selon sa maman, qui l'a vue pour la dernière fois ce matin-là, elle s'était levée à 6h30.
Le petit frère d'Anaïs, C., est présent à Blagny quand Anaïs rentre le soir pour se changer, avant de repartir pour selon elle, revenir "tout de suite".

Selon INDICES, 400 euros auraient été volés sur le compte d'Anaïs Guillaume la veille de sa disparition. Sa carte bancaire lui aurait été subtilisée le jour de son déménagement. Avant l'état de lieux du 2 avril 2013, donc. On apprend qu'"Anaïs remarque qu'il lui manque de l'argent sur son compte et soupçonne tout de suite ses voisins".
Plusieurs chèques falsifiés d'un chéquier d'Anaïs aurait été utilisé dès le 17 avril 2013 par un fils de la famille L. et sa compagne pour faire des achats. Les jeunes gens "avaient été rapidement démasqués et entendus par les gendarmes."
En fin d'année 2015, les parents d'Anaïs Guillaume indiquent au journaliste de l'Union qu'ils s'impatientent et souhaitent poser des questions au juge d’instruction. Parmi celles-ci "On aimerait aussi lui dire que la famille chez qui Anaïs a passé une partie de la soirée du 17 avril 2013 doit forcément en savoir plus que ce qui a été dit jusqu’à présent. Pourquoi notre plainte pour le vol de chéquier par cette famille le lendemain de la disparition d’Anaïs n’a pas été retenue ?" Ils se demandent aussi "Qu’est-ce qu’est devenu le deuxième téléphone portable de notre fille ?" '(**)



(*) Vidéo INDICES RTL-TVI

(**) Transcription d'article payant sur cette page de forum.

A noter plusieurs infos trouvées sur cette page de forum, avant vérifications des liens.

Photo : Pixabay.com

Le dernier après-midi connu d'Emanuela Orlandi

Quelques jours après la disparition de Mirella Gregori, une seconde adolescente de 15 ans s'évapore à Rome. Son cas, d'une complexit...