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07 septembre 2025

L'énigme Laetitia Czuba : Une disparition en direct



Fin septembre 2012, nous sommes dans le Var, à Fréjus. La saison touristique se termine, les jours raccourcissent et la ville retrouve peu à peu son rythme habituel. Non loin de là, à Roquebrune-sur-Argens, avait disparu dix-sept mois plus tôt l'homme le plus recherché de France, Xavier Dupont de Ligonnès. Il est question ici de la disparition en direct d'une fréjusienne, Laetitia Czuba. Avec une nouvelle approche.

Laetitia Czuba, une jolie blonde de 33 ans employée à La Poste, n'a plus donné de ses nouvelles depuis le mardi 25 septembre 2012. Corinne, une amie très proche de Laetitia et collègue de travail, est la dernière personne à l'avoir vue, quelques heures avant sa disparition. Son amie rentre de voyage et vers 19h, Laetitia la retrouve à la gare et les deux femmes vont boire un café sur le bord de mer. Selon Corinne, Laetitia "était dans un état d'esprit hyper positif". L'amie ajoute "On avait prévu de partir en vacances". Ce 25 septembre, les deux amies devaient passer la soirée ensemble, une soirée qui finalement s'est trouvée annulée.

Depuis deux mois, Laetitia Czuba entretenait une relation avec un militaire de Fréjus. Elle avait pris 33 ans le 11 septembre et quatre jours plus tard, le 15, elle reçoit un message vocal énervé de la femme du militaire. Croyant l'homme libre alors qu'il est père de famille, elle rompt immédiatement mais le revoit le 21 septembre. Puis, dans l'après-midi du lundi 24, elle se trouve dans une voiture en présence d'un couple inconnu dont on ne connait que le prénom de la femme "Nora". Au cours de la soirée ou dans la nuit suivante, Laetitia Czuba elle est chez elle en compagnie de son amant. Elle et lui se sont ensuite échangés des banalités par SMS dans la journée du 25 septembre. On y découvre notamment que l'homme lui demande si elle a solutionné son problème de téléphone : "tu as resolu ton pb de tel?lol" écrit-il. On peut penser que, la veille au soir, Laetitia avait un problème avec un téléphone, l'ancien ou le nouveau modèle, par exemple la prise en main de son nouveau Samsung. Ou bien qu'elle avait l'intention d'en acheter un la journée suivante.

Le départ

À 19h44, Laetitia Czuba appelle sa grand-mère. Le temps de la conversation et puis la Volkswagen Polo quatre portes noire se dirige vers l'A8. La jeune femme n'emporte pas son portefeuille et serait partie avec 50 euros. Est-elle seule ? Dans cette affaire, on trace surtout une voiture et un téléphone. Il ne faut que quelques minutes à la voiture pour rejoindre l'A8 et prendre la direction des Adrets, où Laetitia Czuba est censée quitter l'autoroute. Pourtant, à 20h35, la Polo noire est vue et photographiée au péage d'Antibes. Il n'est pas possible de distinguer la présence d'une autre personne à l'intérieur. La voiture file ensuite vers l'Italie et le tout nouveau téléphone de Laetitia Czuba s'inscrit pour la dernière fois sur un relais en France à 21h34.

La plupart des disparitions sont mystérieuses et celle de Laetitia Czuba n'y déroge pas. Seulement plusieurs éléments sont pour le moins curieux. Elle aurait téléphoné à sa grand-mère habitant près de Grasse pour venir passer la nuit du 25 septembre en sa compagnie, parce que ne se sentant pas en sécurité chez elle, et décide à la place de partir à l'aventure. Plusieurs circonstances de dates mènent à son départ de Fréjus, quelques jours après avoir eu 33 ans. Mais d'un autre côté ces circonstances font que la résidence de vacances dans laquelle la jeune femme abouti vient juste de fermer après la saison touristique, et qu'elle est presque vide.

Le basculement

C'est assurément après avoir pris un café avec son amie ou au retour à son domicile que Laetitia Czuba a décidé de ne pas rester seule pour la soirée. On ignore si elle a pris un repas avant son départ, si elle a raccompagné son amie chez elle, et laquelle des deux, cela serait très important de le savoir, a annulé la soirée prévue. En tout état de cause, à un certain moment, la grand-mère de Laetitia Czuba reçoit un appel téléphonique et la Volkswagen Polo se retrouve sur l'Autoroute A8 en direction du Lac de Saint-Cassien. Laetitia, ou une autre personne, conduit la voiture, il n'y a pas d'alternative. Si c'est Laetitia Czuba la conductrice, on peut se demander si sa décision de continuer à rouler sur l'A8 au delà des Adrets part d'une volonté de changer sa destination, si elle a loupé la sortie ou bien si la jeune femme a remarqué, à tort ou à raison, qu'un autre véhicule la suit, ou semble la suivre. Il n'y a ici rien d'extraordinaire en soi.

Ceci étant, à un moment donné, se produit un basculement dans une autre logique. En effet, la voiture continue sur l'autoroute au delà de Mandelieu-La-Napoule. Or, la carte montre une particularité, c'est qu'à Mandelieu, l'autoroute A8 (sortie et entrée) débouche en centre-ville, et à priori sans péage ! Dix minutes environ de trajet de trop, dix minutes pour revenir aux Adrets, soit 15-20 minutes seulement de perdues pour Laetitia Czuba avant de retourner au Lac de Saint-Cassien.

Le nouvel itinéraire de la Polo noire sur l'autoroute semble donc être, dès les premiers kilomètres, le résultat d'une action volontaire, ou contrainte, résultant d'un choix délibéré ou d'une menace intérieure au véhicule plutôt que provenant d'une menace extérieure. La voiture va ainsi se retrouver au péage d'Antibes à 20h35. Il est fait mention d'un arrêt qui aurait eu lieu sur la petite aire de Beausoleil* et la Volkswagen Polo poursuit son parcours en direction de la frontière.

Le flou

La nuit est déjà tombée, lorsqu'à 21h30 un appel téléphonique est lancé depuis le nouveau portable de Laetitia Czuba, débuté vraisemblablement à hauteur de Menton sur le Viaduc de Cabrolles, au niveau de la commune de Sainte-Agnès**. Un appel qui, peut-être par hasard, abouti sur le répondeur du téléphone de son amant. Cet appel dure un certain temps, 3 minutes et 5 secondes, et il est plausible qu'il s’interrompt parce que la voiture passe sous le tunnel de la Giraude, à la frontière franco-italienne. Ceci est sans aucune certitude parce que le lieu dépend de l'heure. Le message vocal aurait été constitué des bruits de roulement, du son de l'autoradio et de "P....n aidez-moi. Je suis perdue, je suis perdue. (silence) Je suis perdue." 

On comprend bien que la signification de cette phrase peut fortement varier selon l'intonation. Il s'agit d'une énigme de plus dans la disparition de Laetitia Czuba. Personne ne pourra écouter ce message parce qu'il a été effacé par le militaire et n'est pas récupérable par l'opérateur téléphonique.

La dernière inscription du téléphone sur un relais situé en France se fait à 21h34, probablement en limite de zone cellulaire, c'est-à-dire peut-être à 3-4 kilomètres de la frontière, peut-être moins. En tout état de cause, la Volkswagen Polo continue de filer vers le cœur de l'Italie sur l'Autostrada dei Fiori, l'autoroute des fleurs. Pourquoi effectuer ce long parcours sur une autoroute ? Dans quel but ? Les autoroutes en France et en Italie sont particulièrement surveillées et surtout elles sont payantes.

La voiture de Laetitia parvient à 21h45¹ au péage autoroutier situé après San Remo, à Arma di Taggia. Ce point semble constituer pour la personne au volant une barrière, une limite. Une manœuvre de demi-tour est exécutée. Et à 21h50, la Volkswagen Polo est signalée roulant à contresens sur l'autoroute italienne. Entre l'échangeur d'Arma di Taggia et la sortie de Bordighera, 20 km d'un parcours insensé sont effectués, heureusement sans dommages.

Bordighera et ses mystères

La course de la Polo noire à contresens entre les deux échangeurs est un sujet en soi. Et le parcours se termine par des tunnels et un ouvrage d'art au dessus d'une vallée. Après, il y a l'accès autoroutier de Bordighera, qui pour la voiture est la sortie. Une voie étroite sans visibilité. Il est probable qu'une partie de la circulation devait être interrompue. Ensuite, se trouve le péage, étroit, on ne peut y échapper. Quelque part autour du péage, il y a une voiture de Police. De la Police ferroviaire. Sans doute dépêchée sur place parce que la plus proche au moment. On imagine que la barrière est ouverte, celle de la voie où l'on ne peut pas payer puisque l'on est dans le mauvais sens. Dans le cas d'un paiement, il y a forcément un arrêt du véhicule, donc un barrage de Police est possible. Ici cela n'a pas réussi et en plus le ou les policiers ne semblent pas poursuivre la Polo qui descend vers la mer.

Pour une personne qui ne connait pas Bordighera, la descente vers la ville, de nuit, promet son lot de surprises. À un moment, sur les hauteurs, un choix doit se faire entre deux routes. Dans les deux cas, l'arrivée dans le centre ville sans but précis ne conduirait qu'à une errance. Il en est de même partout. Ici, des panneaux indiquent relativement bien la résidence Baia la Ruota, parmi d'autres hôtels.

Ensuite, la direction est celle de San Remo, et de la résidence, si on la connait. Un nouveau tunnel, avec peu après un espace de stationnement sur la gauche, le long de la route, devant le Jardin Exotique. Une descente vers la plage est d'ailleurs présente quelques mètres plus loin. L'entrée y est certes à l'opposé du regard, mais elle existe. Toute la route bénéficie de l'éclairage public. Il y a encore un parcours à faire avant d'arriver à la résidence touristique mais il est peu facile de stationner devant. On peut s'arrêter face au portail, ou à cheval sur le trottoir, qui bénéficie d'un bateau pour ne pas abimer les roues. C'est ce que choisit avant de descendre de la voiture la personne qui est au volant de la Volkswagen Polo noire, en n'oubliant pas de laisser les feux de position allumés².

On ignore comment s'est passée, à pied, la descente fortement inclinée de l'allée pour pouvoir rejoindre les maisons de vacances construites en contrebas. Et si même la personne est descendue de ce côté ou a préféré utiliser un chemin situé à quelques mètres en amont et fermé par une barrière métallique.

 
Comme on ignore tout du gardien de la résidence. Et soudain, on aperçoit sur la vidéo de surveillance une femme venant de la gauche de l'image passer le long de la clôture, devant un portillon séparant la résidence de la plage, et enjamber le portillon comme si rien ne pouvait l'arrêter. Il est 22h17. On voit même la personne descendre l'accès à la plage en courant. A-t-elle rejoint quelqu'un ?

Les hypothèses

Au delà des faits connus, depuis plus de 12 années, de nombreuses hypothèses concernant la disparition mystérieuse de Leatitia Czuba ne manquent sans doute pas. Sans les images prises à l'intérieur de la résidence touristique par l'une des caméras de surveillance, il n'existerait que la présence de la voiture mal garée et le témoignage d'une vieille dame demeurant dans la résidence avec son fils. Cette dame a apporté des éléments à propos de la présence réelle ou non d'un homme bien habillé dans les parages. Elle situe d'ailleurs le premier passage de l'homme en question deux heures plus tôt, elle l'aurait donc vu de jour. Et l'horaire correspondrait, par conséquent, à peu de choses près, à l'heure où la voiture de Leatitia se trouve aux Adrets. Pure conjecture, menant cependant vers la possibilité d'un rendez-vous à Baia de la Ruota.

Crise de panique en raison du demi-tour, du contresens et du barrage de Police ?

Si l'on considère que Laetitia est la conductrice en Italie, et que suite à son demi-tour au péage suivi d'un contresens sur l'autoroute, et le franchissement d'un barrage de police, qu'elle est totalement affolée par la situation, et qu'elle ne voit à ce moment-là comme issue que la fuite vers la mer, en laissant de côté son circuit après la sortie à Bordighera, on doit d'admettre que cela n'explique en rien ce qui s'est produit avant le demi-tour. Ni depuis la sortie loupée des Adrets, encore moins ce qui lui serait arrivé sans l'erreur du contresens. Par contre, elle semble très pressée, et ne veut pas s'arrêter.

Un suicide ?

La question du suicide a été soulevée. Un acte impensable selon les proches, un acte improbable à l'évidence, surtout à l'endroit où l'on aperçoit la femme sur les images vidéo. Et puis, pas de lettre de Laetitia, deux heures de route, des ponts, des voies ferrées avec tunnels, des massifs montagneux, la liste est longue.

Un défi ?

Partie de Fréjus, parvenue à la sortie des Adrets qu'elle n'emprunte pas, la personne au volant de la Volkswagen Polo sait pertinemment ce qu'elle fait. Elle n'est pas hésitante, ne cherche pas sa route, et sauf lorsqu'elle recherche de l'aide auprès d'une personne X parce qu'elle "est perdue", elle roule comme si elle connaissait l'endroit où se rendre, ou que le trajet lui avait été préalablement expliqué. S'il s'agit de Laetitia, se pose alors la question de ses activités et fréquentations la veille de sa disparition, le lundi 24 septembre 2012.  Cette course effrénée ne serait-elle que la conséquence d'un pari, d'un défi ou d'une mission ?

La volonté de disparaitre ?

Une nouvelle lecture des dernières heures connues de Laetitia Czuba montre que le récit s'est écrit dès le départ. Le portefeuille resté au domicile, le fait d'être partie avec 50 euros, l'arrivée de nouvelles personnes dans son entourage, sont autant d’éléments à prendre en considération. Et puis, il y a ces deux mots surprenants que l'on trouve dans un SMS envoyé par son amant dans la journée du 25 septembre : "bonnes vac", traduits par la télévision italienne comme "buone vacanze" . Laetitia est d'ailleurs peu loquace et répond à peine aux SMS reçus de l'homme, deux seront dailleurs supprimés sans être lus. Avait-elle prétexté partir en vacances pour prendre de la distance avec lui ? S'est-elle prise au jeu ?

Disparue en Italie le 25 septembre 2012

Une fois sur la plage de la résidence Baia La Ruota, la personne ayant enjambé le portillon n'a que quatre choix. 1/ Plonger dans l'eau, et rejoindre éventuellement un bateau. 2/ Se diriger vers la gauche en marchant pour rejoindre Beach Termini, avec ou non une partie à la nage. Sur le papier, il y aurait d'ailleurs un potentiel pour rejoindre à pied l'aire de l'autoroute située plus haut. Dans ce cas un repérage antérieur et une certaine logistique, de la préparation, seraient nécessaires. 3/ Aller sur la droite vers le terrain de tennis, nager quelques mètres et ressortir un peu plus loin puis marcher le long de la plage jusqu'à l'escalier remontant vers le parking du jardin exotique. Peu de natation dans ce cas et la nage se fait dans le sens du courant marin. Les distances sur la plage sont "à la corde", bien plus courtes que par la route. 4/ Utiliser tout simplement le chemin intérieur sur le côté de la résidence, celui remontant à la barrière métallique. Seulement quatre solutions.

Personne n'est absolument certain que Laetitia Czuba conduisait vraiment sa voiture le soir du 25 septembre 2012. En tout état de cause, c'est bien elle qui a disparu ce soir là.

Laetitia est une jeune femme qui possède une belle voiture depuis quelques mois, un nouveau téléphone depuis quelques jours ou même heures, qui a une famille aimante, un emploi et pratique comme sport la nage libre. Elle emporte toutes choses supposées avoir une certaine importance pour elle, dont sa trousse de maquillage, et elle laisse tout cela pour s'en aller vers la mer ayant à la main un sac plastique ordinaire dans lequel se trouvent quelques vêtements et ses médicaments³. On les découvre d'ailleurs plus tard abandonnés sur la plage. Ce que contenait ce sac plastique lorsqu'elle a quitté sa voiture ne devait-il pas avoir à ses yeux beaucoup plus d'importance que tout le reste ?

 

Repères horaires pour exemple de trajet

Départ de Fréjus estimé 20h00 + 35 mn pour péage Antibes = 20h35 + 1h10
pour péage Arma di Taggia = 21h45 + vers Bordighera 16 mn à contresens
=2h01 de trajet = 22h01
+ 13 mn (sortie Bordighera + traversée ville + Via Madonna résidence)
=2h14 de trajet = 22h14
> Ce trajet pose la question d'un arrêt à l'aire de Beausoleil
> + 3 minutes avant d'arriver devant la caméra
>> caméra 22h17

* Maintenant aire de La Rivera française, inaugurée jeudi 22 juin 2023, dernière aire avant l'Italie. ** Estimation avec une vitesse sur zone de 110km/h

¹ Estimation du trajet Péages Antibes - Arma di Taggia. ² Feux ou feux de position selon les versions. ³ On ignore combien de comprimés restaient sur les plaquettes retrouvées, selon les versions dans la voiture ou sur la plage.

Voir les photos de la résidence Baia La Ruota sur tripadvisor.fr ou sur BeachSearcher

Sources : https://youtu.be/FB9Q3JNBhEw (Canal Crime), https://youtu.be/IJ4FKndEOig (Marine B.), rtl.fr, Via Michelin (à plusieurs horaires), Chi l'ha Visto, Google Maps, Google Street View, OpenStreetMap, Riviera24.it, nicematin.com, image par Stefan Nyffenegger de Pixabay, image Marine B./Rai3/camera Baia La Ruota.

22 janvier 2023

Xavier Dupont de Ligonnès serait-il toujours vivant ?

L'Affaire Xavier Dupont de Ligonnès comporte un nombre important de similitudes avec une affaire plus ancienne qui s'est déroulée aux Etats-Unis en 1971, l'Affaire John List. Quarante ans et sept mois séparent les deux tueries de masse. Une autre affaire tristement célèbre s'étant déroulée en France en janvier 1993 attire aussi l'attention, celle de Jean-Claude Romand.

Une partie de la population pense que Xavier Dupont de Ligonnès s'est suicidé, une autre partie qu'il est toujours vivant. Cet article penche pour la seconde version et vous révèle même ce que pourrait être la vie de Xavier Dupont de Ligonnès actuellement. Avertissement : les similitudes relevées sont en gras.

Xavier Dupont de Ligonnès

La "tuerie de Nantes" ou Affaire Dupont de Ligonnès est une affaire criminelle dans laquelle cinq membres de la famille Dupont de Ligonnès ont été assassinés début avril 2011. Les corps d'Agnès Dupont de Ligonnès et de ses quatre enfants, Arthur, Thomas, Anne et Benoît, ont été retrouvés le 21 avril 2011 dans le jardin de leur maison située au 55 Boulevard Robert-Schuman à Nantes (Loire-Atlantique).

Le père de famille, Xavier Dupont de Ligonnès, âgé de 50 ans au moment des faits, est introuvable. Plus tard, on découvrira que l'homme, présumé innocent, a pris la fuite.

Le drame de Nantes en avril 2011 présente-t-il des similitudes avec les cas de John List aux Etats-Unis et de Jean-Claude Romand en France ?

John List

Âgé de 46 ans, John List a tué sa femme, sa mère et ses trois enfants à leur domicile dans le New Jersey, le 9 novembre 1971, puis il a disparu de la circulation. Il avait méticuleusement planifié les meurtres de ses proches et il s'est passé près d'un mois avant que quelqu'un ne soupçonne quoi que ce soit du drame.

Après avoir occupé un poste aux services financiers dans l'Armée, List est devenu en 1960 directeur des services comptables chez Xerox à Rochester dans l'Etat de New York. En 1965, il accepte un poste de vice-président et contrôleur dans une banque de Jersey City dans le New Jersey, et doit pour cela déménager avec sa famille. Famille qui s'installe dans un manoir victorien de 19 chambres à Westfield.

Malheureusement, quelques temps plus tard, la fermeture de la banque de Jersey City crée pour lui une crise financière qu'il cache à sa famille. Voulant assurer à ses proches le même train de vie, il continue comme si de rien n'était, donnant l'illusion qu'il part chaque matin au travail, alors qu'il passe ses journées à des entretiens d'embauche ou à la gare, lisant des journaux en attendant l'heure du retour au domicile. Cette situation a sans doute inspiré beaucoup de scénaristes depuis. Ensuite c'est pour John List la spirale, il détourne l'argent des comptes bancaires de sa mère afin d'éviter le défaut de paiement du manoir. Lorsque la situation devient plus critique, il encourage ses enfants à trouver un travail à temps partiel, sous un prétexte d'éducation alors que la réalité est toute autre. Et c'est quand il devient simple vendeur en assurances que le drame se prépare.

Le mardi 9 novembre 1971, il rentre dans son manoir de Westfield dans le New Jersey. Dans la cuisine, il tue sa femme en lui tirant dessus avec une arme à feu à l’arrière de la tête, et ensuite il tue sa mère qui se trouve à l'étage en lui tirant au dessus de l’œil gauche. Puis il attend que sa fille de 16 ans et son fils de 13 ans reviennent de l'école pour les abattre froidement. Cependant, John List a un autre fils, de 15 ans, absent parce que parti disputer un match de football. List se prépare donc un repas et se rend ensuite à sa banque pour fermer ses comptes bancaires ainsi que celui de sa mère, puis part assister au match de son fils. Il le ramène avec lui à la maison. Cette fois-ci il est obligé de tirer à plusieurs reprises sur l'adolescent, celui-ci ayant tenté de se défendre. List aura assassiné sa famille en utilisant sa propre arme de poing semi-automatique de 9 mm Steyr 1912 et le revolver Colt de calibre 22 de son père. Ensuite, il dîne et se couche.  

Le lendemain, avant de quitter la maison, il baisse le thermostat et met en route une station de radio religieuse. John List avait placé les corps de sa femme et de ses enfants sur des sacs de couchage dans la salle de bal du manoir. Celui de sa mère, il l'a laissé dans l'appartement qu'elle occupait dans le grenier. Sur le bureau de son étude, se trouvait une lettre de cinq pages destinée à son pasteur. Il avait aussi envoyé des courriers aux écoles des enfants et aux entreprises dans lesquelles les adolescents travaillaient à temps partiel, affirmant que les enfants seraient partis en Caroline du Nord durant quelques semaines pour visiter leur grand-mère maternelle souffrante. Grand-mère maternelle qui en l’occurrence était réellement malade et à propos de laquelle List a déclaré plus tard que si elle était venue elle aurait été sa sixième victime.

Jean-Claude Romand

L'affaire Jean-Claude Romand est un événement qui s'est déroulé en France au début de 1993. Cette affaire a eu un fort retentissement dans le pays et plusieurs ouvrages ont été ultérieurement écrits sur le sujet. 

Pour résumer, Jean-Claude Romand est un homme qui cache à son entourage la vérité sur ses études et ses activités professionnelles, ceci durant dix-huit ans. Il vit de sommes d'argent escroquées au fil des ans dans son cercle de relations, à ses parents et beaux-parents, aussi bien qu'à sa maîtresse, auprès de laquelle il emprunte une importante somme d'argent. Le samedi 9 janvier 1993, quelques semaines avant d'avoir 39 ans, alors qu'il est à court de ressources financières, il tue son épouse avec un rouleau à pâtisserie, puis il tue ses deux jeunes enfants dans leur chambre en tirant à l'arrière du crâne avec une carabine 22 Long Rifle équipée d'un silencieux.

Le jour même, il part déjeuner chez ses parents dans le Jura. Parvenu sur place il les tue, ainsi que leur chien labrador, toujours avec sa carabine et de dos. Ensuite il reprend sa voiture pour aller à Paris pour passer la soirée avec son ancienne maîtresse, qu'il tente aussi de tuer, en l'étranglant.

Regard sur la vie de Dupont de Ligonnès

John List s'était recréé une vie similaire à la précédente dans un autre État des USA. Sorte de nouveau départ ou moyen de se dissimuler dans la respectabilité ? Femme, enfants, travail, église, il avait une nouvelle vie en Virginie. S'il a été retrouvé, c'est surtout grâce à une nouvelle émission télévisée créée en 1988 : America’s Most Wanted. Son but ? Montrer certains des plus grands fugitifs américains sur les écrans de télévision à travers le pays. 

Environ un an après sa création, en 1989, l'émission AMW diffuse le cas de John List. Un buste actualisé de List est réalisé par un sculpteur pour l'occasion et montré durant l'émission. Plusieurs appels sont reçus au standard et parmi eux "celui d'une dame qui a appelé pour dire que le buste ressemblait beaucoup à l'un de ses voisins, Robert P. Clark."* La vie similaire à List de Clark a facilité la tâche des enquêteurs pour retrouver l'auteur des meurtres de Jersey City, 18 ans après le drame.

Le procès retentissant de John List a lieu au cours de 1990. Cette année-là, Xavier Dupont de Ligonnès fait un périple en voiture de plusieurs mois aux Etats-Unis avec un ami.

Xavier De Ligonnès, un regard souvent ailleurs

En avril 2011, Xavier de Ligonnès est financièrement depuis plusieurs mois aux abois. Il multiplie les échecs professionnels et se trouve dans une situation financière critique. Rattrapé par les dettes, il est notamment poursuivi par une ancienne maîtresse. Elle souhaite récupérer une importante somme d'argent qu'elle lui a prêté et pour cela, elle mandate un huissier, qui se présente d'ailleurs devant la maison des Ligonnès le 5 avril 2011 et trouve porte close.

Les corps des enfants Dupont de Ligonnès ont été découverts enterrés à l'extérieur de la maison en location qu'occupait la famille à Nantes. Arthur, l'ainé, avait 20 ans. Il a été tué de deux balles dans la tête. La fille du couple, Anne, avait 16 ans et Benoit le plus jeune fils 13 ans. Anne a reçu deux balles dans la tête tandis que Benoît a reçu trois balles dans la tête et deux dans le thorax. A-t-il tenté de se défendre ?

Xavier Dupont de Ligonnès a un autre fils, absent de Nantes, Thomas. Le 5 avril à 23h45, il le ramène avec lui à la maison. Il avait 18 ans. Il aurait été tué en dernier. Il a reçu deux balles dans la tête et une balle dans le thorax. Les victimes ont toutes été tuées à l'aide d'une carabine 22 Long Rifle équipée d'un silencieux. Les deux chiens du couple Dupont de Ligonnès, des labradors, ont également été tués par balles.

Agnès Dupont de Ligonnès, épouse de Xavier et mère des enfants, a 48 ans au moment du drame. Elle occupe un travail à temps partiel dans une école tandis que son aîné Arthur a un travail à temps partiel dans une pizzeria. Agnès a reçu deux balles dans la tête.

Il existe de nombreuses similitudes entre l'Affaire John List et la tuerie de Nantes, et plusieurs coïncidences, ce qui n'en est pas moins étrange. Autour de John List, il y a des références religieuses, la lettre au pasteur, le devenir de ses proches dans l'au-delà. Interrogé en 2002 sur ses motivations, List a notamment "souligné la croyance qu'il souhaitait que sa famille fasse un voyage paisible et rapide au paradis*". Quant à la tuerie de Nantes, les références religieuses y sont présentes à plusieurs occasions et des objets religieux accompagnaient chaque corps retrouvé enterré. Les courriers aux écoles des enfants font aussi partie du scénario.

Une nouvelle vie

Alors que John List a repris sa vie d'avant pendant 18 ans, Jean-Claude Romand, lui, s'était déjà inventé une autre vie. En tout état de cause, il a lui aussi été arrêté.

Si Xavier Dupont de Ligonnès, présumé innocent, est l'auteur des assassinats de Nantes en avril 2011, et qu'il s'est inspiré de ceux perpétrés en 1971 et 1993, pourquoi n'aurait-il pas copié jusqu'au bout la vie de John List ? List avait réussi à retarder la découverte des corps d'environ un mois. Dupont de Ligonnès de près de deux semaines.  

S'il est toujours vivant depuis sa fuite en 2011, et après toutes ces années de cavale, Xavier Dupont de Ligonnès, connu pour avoir une aisance verbale et un sourire commercial, pourrait fort bien vivre de nouveau en couple, avoir un enfant et travailler pour une entreprise de Télécom. Avec comme nouveau nom Robert ?

Sources

Wikipédia, Wikipedia EN, https://abcnews.go.com/2020/story?id=132646&page=1, compilation personnelle, *https://www.historic-newspapers.com/blog/the-list-murders/, https://www.leparisien.fr/faits-divers/xavier-de-ligonnes-a-contacte-au-moins-quatre-anciennes-amies-avant-les-meurtres-23-12-2011-1781331.php?ts=1634660891195, https://www.parismatch.com, Photos : recadrages d'images largement reprises.

08 novembre 2019

Retour sur la disparition d'Anaïs Guillaume


Les ossements retrouvés dans un champ appartenant à l'exploitant agricole avec qui Anaïs Guillaume avait noué une tumultueuse relation amoureuse sont bien ceux de la jeune disparue.  Le soir du 16 avril 2013, après une longue journée de travail près de Charleville et cinquante kilomètres en voiture, Anaïs aurait dû diner et dormir chez ses parents à Blagny. Au lieu de cela, elle est ressortie, pour ne jamais revenir. Retour sur la disparition d'Anaïs Guillaume.

En juillet 2011, dans le cadre de son diplôme d'agricultrice, la jeune femme de 21 ans obtient un contrat d'apprentissage non loin de chez ses parents, à la ferme de Céline et Philippe Gillet, située à Fromy dans les Ardennes. Avec l'exploitant agricole âgé d'une quarantaine d'années, Anaïs Guillaume noue rapidement "une relation amoureuse mais vit encore chez ses parents."
Quelques mois plus tard, en 2012, la jeune femme porte plainte à la gendarmerie pour des violences commises à son encontre par l'exploitant agricole, "mais elle n'arrive pas à tourner la page." Elle renoue sentimentalement peu après avec Philippe Gillet tout en s'installant, fin 2012 "à quelques rues de chez ses parents, dans un appartement, en colocation avec son amie"(*). Elle découvre que leurs voisins sont une famille avec des difficultés financières. Anaïs se lie d'amitié avec eux, les dépannant régulièrement de quelques produits courants.

Ainsi, durant quelque temps, Anaïs Gillet partage son logement avec son amie M. et poursuit tant bien que mal sa relation avec son patron "tout en amorçant une relation avec un ami plus jeune, depuis mars 2013." Ce nouveau petit ami, C. est âgé de 31 ans. De leur côté les parents de la disparue ont déclaré ignorer qu’elle continuait à entretenir une liaison plus privée avec Philippe Gillet.
En tout état de cause, bien qu'elle paraisse comblée sentimentalement, l'environnement financier d'Anaïs semble s'assombrir puisque "début avril 2013 Anaïs rentre vivre chez ses parents, n'assumant plus ses loyers "(*). L'état des lieux de sortie de l'appartement, montré dans l'émission INDICES est fait le 2 avril au matin (*).

Le jour de la disparition

Philippe Gillet possède une autre exploitation agricole à une cinquantaine de km de Fromy, à Sorel au Nord-Ouest de Charleville-Mézières. Le lieu a d'ailleurs été fouillé par les gendarmes en janvier 2019. D'après la lettre anonyme qui circule sur certains médias, l'homme possèderait aussi un pré au bord de la rivière à Linay, près du terrain de football.
C'est à Sorel qu'Anaïs Guillaume passe la journée du 16 avril 2013. Les parents de la jeune femme étaient informés qu’elle avait travaillé ce jour-là pour le compte de l'agriculteur, qui lui a demandé de l'aider à labourer un champ. Selon sa maman, qui l'a vue pour la dernière fois ce matin-là, elle s'était levée à 6h30.
Le petit frère d'Anaïs, C., est présent à Blagny quand Anaïs rentre le soir pour se changer, avant de repartir pour selon elle, revenir "tout de suite".

Selon INDICES, 400 euros auraient été volés sur le compte d'Anaïs Guillaume la veille de sa disparition. Sa carte bancaire lui aurait été subtilisée le jour de son déménagement. Avant l'état de lieux du 2 avril 2013, donc. On apprend qu'"Anaïs remarque qu'il lui manque de l'argent sur son compte et soupçonne tout de suite ses voisins".
Plusieurs chèques falsifiés d'un chéquier d'Anaïs aurait été utilisé dès le 17 avril 2013 par un fils de la famille L. et sa compagne pour faire des achats. Les jeunes gens "avaient été rapidement démasqués et entendus par les gendarmes."
En fin d'année 2015, les parents d'Anaïs Guillaume indiquent au journaliste de l'Union qu'ils s'impatientent et souhaitent poser des questions au juge d’instruction. Parmi celles-ci "On aimerait aussi lui dire que la famille chez qui Anaïs a passé une partie de la soirée du 17 avril 2013 doit forcément en savoir plus que ce qui a été dit jusqu’à présent. Pourquoi notre plainte pour le vol de chéquier par cette famille le lendemain de la disparition d’Anaïs n’a pas été retenue ?" Ils se demandent aussi "Qu’est-ce qu’est devenu le deuxième téléphone portable de notre fille ?" '(**)



(*) Vidéo INDICES RTL-TVI

(**) Transcription d'article payant sur cette page de forum.

A noter plusieurs infos trouvées sur cette page de forum, avant vérifications des liens.

Photo : Pixabay.com

24 mai 2018

Enfants disparus : Les disparitions par jour de semaine


Le 25 mai est la Journée Internationale des enfants disparus. Et bien que chaque personne ayant encore ses parents demeure toujours l'enfant de ces derniers [on sait d'ailleurs que les recherches d'adultes disparus ne sont pas plus faciles pour les familles que celles de mineurs, au contraire], cette journée est plutôt dédiée aux jeunes enfants. Le site 25mai.fr rappelle que c'est le 25 mai 1979, un vendredi donc, qu'a été enlevé à New York Etan Patz, âgé de 6 ans, et que ce jour a été choisi en 1983 aux Etats-Unis comme "Jour des enfants disparus".

En 2018 le 24 mai étant un jeudi, le 25 tombe aussi un vendredi. Question : Y a-t-il dans la semaine un jour avec plus de risque de disparition d'enfant ? Difficile de le dire sans statistiques poussées. En France, les années 80 ont beaucoup marqué les esprits et le département de l'Isère aussi. Et il y a les cas fortement médiatisés et ceux qui le sont moins. Néanmoins, en zone urbaine, sur le long terme le jeudi semble curieusement revenir plus souvent.

Voici une liste non exhaustive de disparitions d'enfants âgés de 3 à...21 ans. Ce dernier étant cité comme un cas par coïncidence de date (sauf l'année).

Disparu un mardi

- Yannis Moré, un petit garçon de 3 ans et demi, a disparu de Ganagobie le mardi 2 mai 1989.

Disparus un mercredi

- Charazed Bendouiou, 10 ans, a disparu le mercredi 8 mai 1987 à Bourgoin-Jailleu.
- Nathalie Boyer a 15 ans lorsqu'elle disparaît en Isère le mercredi 3 août 1988.
- Mathieu Broutin (17 ans) disparaît à Embrun en Hautes-Alpes le mercredi 31 mars 2004.

Disparus un jeudi

- Le jeudi 3 février 1977, Yves Bert, 6 ans, n'est pas au rendez-vous à la sortie de son école à Lyon.
- Ludovic Janvier, six ans, est enlevé dans la banlieue de Grenoble le jeudi 17 mars 1983.
- Anissa Ouadi, âgée de cinq ans, disparaît le jeudi 27 juin 1985 à Grenoble.
- Disparue le jeudi 21 décembre 1995, Aurore Pinçon, âgée de 14 ans, a quitté le domicile familial à Guérande, à vélo.
- Jeudi 14 novembre 1996, Marion Wagon, 10 ans, disparaissait à Agen.
- Dans le Val-d'Oise, Cédric Vallois (21 ans) disparaît à la sortie de l'hôpital le jeudi 11 septembre 1997.
- Estelle Mouzin disparaît à Guermantes le jeudi 9 janvier 2003.
- Âgée de presque 4 ans, Madeleine McCann a disparu le jeudi 3 mai 2007 au Portugal.
- Antoine Brugerolle, 6 ans, a disparu à Issoire le jeudi 11 septembre 2008.
- Une fillette de 7 ans est abordée par le "prédateur des Hautes-Alpes" le jeudi 17 avril 2014.

Disparus un vendredi

- Fabrice Ladoux, 12 ans, avait disparu à Grenoble le vendredi 13 janvier 1989.
- Stéphane Hirson, 17 ans, disparaissait le vendredi 11 février 1994 à Lagny-Sur-Marne.
- Vendredi 19 juillet 1996, Léo Balley, 6 ans, a disparu dans le Massif du Taillefer, en Isère.

Disparus un samedi

- Nathalie Mazot, 13 ans et demi, disparaît à Bron le samedi 6 novembre 1982.
- Mathieu Haulbert, âgé de 10 ans, a disparu près de Castellane le samedi 25 juin 1983.
- Grégory Dubrulle, 7 ans, avait disparu à Grenoble le samedi 9 juillet 1983.
- Jérôme Cantet a 10 ans quand il disparaît au Centre Commercial de La Défense le samedi 14 décembre 1991.

Disparus un dimanche

- Le premier des "disparus de l'Isère", Philippe Pignot (13 ans) n'est pas réapparu depuis le dimanche 25 mai 1980.
- Céline Vallin, une jeune fille de 18 ans, s'est volatilisée en Savoie le dimanche 8 juin 1997.

Il y a sûrement des oublis. On peut citer le cas de Romain Lannuzel, un étudiant breton âgé de 20 ans qui a disparu à Barcelone le mardi 13 novembre 2007. La petite Maddie étant un cas de disparition sans lien avec la France mais néanmoins listé ici.

(photo : Pexels.com)

25 novembre 2017

Trois mois sans Maëlys


Trois mois se sont écoulés depuis la disparition de Maëlys, cette fillette de 8 ans et demi venue du Jura avec ses parents et sa grande soeur pour assister à un mariage au Pont-de-Beauvoisin, dans l'Isère.

En cette fin du mois d'août, à quelques jours de la rentrée scolaire, la météo est capricieuse, mais un mariage, ici en montagne comme partout ailleurs, c'est un grand jour de fête, un moment de réjouissance et les filles de Jennifer et de Joachim s'y sont préparées avec soin. Robes blanches, fleurs blanches dans les cheveux et sandales blanches étaient de mise. Le blanc, signe de pureté.

Le grand parking, situé devant l'église de Saint-Jean-d'Avelanne était rempli de voitures, lavées, bichonnées pour la circonstance. Le rutilant cabriolet des mariés où avaient pris place Anne-Laure et Eddy se trouvait non loin de l'entrée de l'édifice religieux. A la sortie de la cérémonie, les mariés s'étant attardés à l'intérieur, les cloches ont sonné deux fois, un fait rarissime.

En passant plus tard dans Pont-de-Beauvoisin, le convoi ne passe pas inaperçu auprès de la population qui fait ses courses durant ce samedi après-midi. En centre ville, le propriétaire d'une boutique de vapotage et son voisin cafetier se préparent de leur côté à recevoir des invités, le premier ayant lancé une invitation auprès de sa clientèle locale pour tester les nouveautés proposées par son fournisseur.

Un peu plus loin, sur le trajet vers la salle polyvalente, c'est aussi la fête à la salle paroissiale et, comme ici tout le monde se connait, les saluts de la main répondent en coeur au tintamarre créé par les avertisseurs des voitures de deux-cent invités traversant la rue de Belley.

Le rendez-vous donné par les mariés est un peu plus haut, au dessus du complexe éducatif à l'architecture novatrice. Le convoi passe devant le gymnase et le Collège Jeanne-d'Arc pour arriver enfin sur le parking de la salle polyvalente. L'endroit est bien connu des habitants et des élus locaux, qui tiennent là régulièrement, ensemble, des réunions ou des présentations de projets.

Le gardien, qui occupe le chalet situé à l'entrée sous les arbres, n'en est pas à son premier mariage, et il a ouvert depuis tôt le matin la barrière pour permettre à la famille, au traiteur et à l'animateur, de finir de préparer les festivités. Tout le monde s'affaire depuis la veille afin de rendre cet événement inoubliable. Et le soleil est lui aussi présent. Le vin d'honneur se prolonge en fin d'après-midi, et les voisins proches viennent saluer les invités. 

Les smartphones eux, sont de la fête depuis plusieurs heures déjà. La ruée avait débuté dès que furent aperçus les mariés arrivant dans la décapotable. Manu, le photographe de la cérémonie, travaillait comme il le pouvait au milieu de la foule des invités, lors de l'union par la maire de Saint-Martin-de-Vaulserre, puis dans l'Eglise, et à la sortie de l'office. 

Plus tard dans l'après-midi, vient l'occasion de nouvelles prises de vue. Les mariés sont assis sur les bottes de paille disposées sur le parking devant la salle. Moment privilégié pour les photos de groupe. Les enfants sont priés de quitter leurs jeux pour venir s'asseoir aux aussi aux côtés d'Anne-Laure et d'Eddy pour la photo souvenir. Maëlys s'assoit à son tour, son regard se porte ailleurs que vers l'objectif.

Maëlys disparait de la salle polyvalente au cours de la nuit suivante. L'impensable se produit. La fillette semble littéralement se volatiliser entre 3h et 4h le dimanche 27 août. La fête s'arrête sans que les invités encore présents, pris dans l'ambiance de l'amusement, ne comprennent réellement ce qui se passe. Il leur faut pourtant se rendre à l'évidence, le cauchemar vient de commencer.

(photo: pexels.com)

06 juin 2017

LREM, l'acronyme improbable

Suite à la fermeture de la plateforme des blogs de L'Obs, voici la copie d'un post de mai 2017 :

LREM, l'acronyme improbable est lançé

  
 
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Le mouvement créé par Emmanuel Macron, En Marche! vient d'être rebaptisé "La République en Marche". De facto, son acronyme (presque un macronyme) est LREM. Soyons clairs, celui-ci va faire partie de notre quotidien bien que n'étant pas terrible, et peu facile à prononcer.
Pour la presse écrite, il sera simple d'écrire LREM. Les journalistes des radios et télés, eux, vont devoir choisir entre "les-ré-pu-bli-cains-en-march'", ou "L rèm" (comme elle rame). En tout état de cause, cet acronyme reprend en deux premières lettres le L et le R du parti Les Républicains. Heureusement que Nicolas Dupont-Aignan a rebaptisé son Debout La République, sinon c'était la confusion assurée !
Donc, pour cet acronyme LREM, c'est parti, si on peut dire. Exemple ici. Il est censé marcher. Pourtant, vient immédiatement à l'esprit le très usité "Lorem" de Lorem Ipsum. Il s'agit du faux-texte servant pour le calibrage du contenu d'une page de texte. Avec Wikipedia, on apprend même que le mot latin Lorem vient en fait de "dolorem" la douleur, donc la souffrance. Oups !
En parallèle à cela, on découvre que, selon un site d'analyse des acronymes (il y a de tout sur le Web), LREM a un chemin de vie de 3"Le chemin de vie 3 montre que vous avez un fort sens de la créativité et de merveilleuses compétences en communication." Pas faux. Mais peut mieux faire.
(photo : Pixabay.com)

26 mai 2017

Publicité insolite au royaume de la consommation

Suite à la fermeture de la plateforme des blogs de L'Obs, voici la copie d'un post de novembre 2016 :

Humour : Une publicité papier insolite au royaume de la conso

  
 
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20161115_112326c.jpg

PUBLICITE INSOLITE. Voilà ce qui arrive quand des épiciers vendent des appareils high-tech... 
Vous avez peut-être reçu cette publicité de Carrefour Market réalisée sur papier journal, au format similaire à un quoditien, et valable du mardi 8 au dimanche 13 novembre 2016.
Tous les distributeurs vous proposent régulièrement de profiter d'offres commerciales mirifiques mais uniquement durant de courtes périodes. C'est la règle du jeu. Il faut suivre ou ignorer. On vous invite à vous rendre dans les magasins le plus souvent possible, comme on le faisait autrefois chez l'épicier du village, et comme on peut le faire à l'occasion dans un magasin de proximité.
A la dernière page du prospectus Carrefour Market cité plus haut se trouvent deux produits, une tablette et un smartphone, équipés de l'une des récentes versions d'Android, la 5.1. Ici elle devient 5.1 Mpx, c'est-à-dire que s'ajoute une petite erreur amusante. Même pas une pub trompeuse, c'est eux qui se sont trompés. Mais qu'est-ce qu'ils ont aussi chez Android à nous embrouiller avec toutes leurs versions différentes que même les services marketing de Carrefour s'y perdent !
Il s'agit parfois de référence culturelle. Entre un processeur de 1.3 GHz, un moteur de 1.5 litre, un quad à 4 roues et un Quad core, certains peuvent confondre. Il y a même des sites qui mélangent le sens du mot digital avec celui de numérique. Merci en tout cas à ce distributeur, un peu épicier malgré tout, de nous faire sourire avec sa publicité.

Affaire Jubillar : Les dernières 24 heures vers la déchirure

Accusé du meurtre de sa femme Delphine, Cédric Jubillar a été jugé à Albi le vendredi 17 octobre 2025 et condamné à 30 ans de prison. Ses av...