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26 avril 2024

Le dernier après-midi connu d'Emanuela Orlandi

Quelques jours après la disparition de Mirella Gregori, une seconde adolescente de 15 ans s'évapore à Rome. Son cas, d'une complexité extrême, reste jusqu'ici inexpliqué. La disparition d'Emanuela Orlandi est l'une des affaires les plus suivies par la presse et le public en Italie, et ceci presque quotidiennement.

L'affaire Orlandi est certainement la plus marquante de l'année 1983, au point que la disparition de Mirella Gregori, qui la précède pourtant de 46 jours, passe généralement pour être celle de "L'autre Emanuela". Voici tous les détails.

Avertissement : Cette série d'articles à propos des cas de Mirella Gregori et d'Emanuela Orlandi plonge au coeur d'une affaire complexe vieille de plus de 40 ans. L'objectif est d'apporter un maximum de détails, de reconstituer un puzzle, aussi un grand nombre de sites en Italien ont été consultés, dont plusieurs de premier plan. L'exactitude des informations est fonction de leurs publications.

Emanuela Orlandi est née à Rome le 14 janvier 1968. Elle est l'avant-dernière d'une fratrie de cinq dont les âges en 1983 s'échelonnent de 26 à 12 ans. Son père est greffier de la Préfecture de la Maison pontificale. Elle vit avec ses parents, ses trois soeurs et son frère, qui est l'aîné, derrière le mur d'enceinte du Vatican, dans un appartement de fonction situé au second étage de la Gendarmerie vaticane. Le matin du mercredi 22 juin, les parents d'Emanuela se rendent à Fiumicino, en bord de mer, pour rendre visite à des proches, avec l'intention de revenir un peu avant 20 heures. À leur départ, les enfants sont tous à la maison.

Emanuela doit se rendre à l'école de musique Ludovico Da Victoria, attenante à la Basilique Sant'Apollinare à Rome. La Basilique et l'école sont proches de la Piazza Navona, un endroit très apprécié des touristes. Emanuela suit régulièrement des cours de flûte et de chorale à l'école Da Victoria, et, malgré la chaleur de l'après-midi de ce 22 juin 1983, elle y est attendue parce qu'il s'agit du dernier cours de chorale que doivent suivre les élèves avant le concert de fin d'année scolaire. Ce mercredi, le premier cours d'Emanuela, le cours de flûte, débute à 16h30. Ceci étant, soit à cause de la chaleur, soit parce qu'elle est en retard, elle demande ce jour-là à son frère Pietro de la conduire en moto, mais il ne peut pas à cause d'un autre engagement. 

La jeune fille, d'une taille de 1,60 m, a de longs cheveux noirs, porte un collier autour du cou, est habillée d'un jean, d'un t-shirt blanc à manches courtes et de chaussures de sport. Elle tient à la main son sac en cuir marron, d'où sort l'étui noir contenant sa flûte. Dans le sac, elle a également mis ses partitions, sa carte de membre de l'école et sa carte d'abonnement aux transports publics. Mécontente de devoir se rendre en bus à l'école, Emanuela claque la porte en sortant. C'est la dernière fois que ses soeurs et son frère Pietro la verront.

Emanuela Orlandi et son mystère

L'adolescente quitte le Vatican par la Porta Sant'Anna vers 16h. Elle monte, semble-t-il, à bord d'un autobus jaune de la ligne 64 des transports publics Atac. Sur l'autre rive du Tibre, le bus la dépose sur le Corso Vittorio Emanuele II, à proximité de la Basilique de Sant'Andrea della Valle. De là, elle emprunte, comme elle le fait régulièrement, le Corso del Rinascimento pour rejoindre l'école Da Victoria située à l'autre extrémité. 

Sur cette voie presque rectiligne, mais pas totalement, se trouve le Palazzo Madama, le Sénat italien. Alors qu'elle parvient à hauteur du Palazzo Madama, vers 16h45, Emanuela Orlandi est abordée par un homme de 35 à 40 ans qui conduit une BMW. L'homme lui fait une proposition pour un travail facile, bien rémunéré, pour le samedi après-midi suivant : distribuer des tracts avec d'autres filles pour les produits de la marque Avon lors du défilé d'une maison de haute-couture très connue à Rome, Sorelle Fontana. Ce "petit boulot" intéresse Emanuela. L'inconnu est aimable et rassurant. Il dit à Emanuela de demander la permission à ses parents et il est patient : Il attendra qu'elle ait terminé ses cours pour avoir sa réponse. 

L'homme est aperçu par un agent de la circulation en service devant le Sénat qui le décrira comme étant longiligne, mesurant environ 1,80 mètre, avec les cheveux clairs épars sur le front et les tempes et un visage allongé. La BMW est de couleur sombre, peut-être verte. Le policier voit la scène à une distance d'environ vingt mètres, et il semble distinguer comme un sac ou des échantillons de produits de beauté présentés par une entreprise de cosmétiques.

Enthousiasmée par la proposition de l'inconnu, Emanuela téléphone peu après chez elle, probablement depuis l'une des cabines publiques situées à la station de Taxis. Sa sœur Federica lui répond et Emanuela lui dit que sur le chemin de l'école, dans le Corso Rinascimento, devant le Sénat, elle a été arrêtée par un monsieur qui lui a proposé un travail. Elle lui raconte l'histoire à la hâte : « Je toucherai près de 400.000 lires » dit-elle. Et elle ajoute : « C'est un gentil monsieur, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Il m'a dit de demander la permission à maman et de lui donner une réponse ce soir. Il m'attend à la sortie de l'école». Federica, âgée de 21 ans à l'époque, lui suggère de ne pas faire confiance à l'homme et d'écouter d'abord sa mère. Emanuela lui répond brièvement qu'elle a rendez-vous avec le monsieur à 19h10 devant l'école et raccroche.

Retardée à la fois par sa brève rencontre avec l'homme inconnu et l'appel téléphonique à sa soeur, Emanuela Orlandi rejoint l'école le plus vite possible. Elle monte les marches quatre à quatre. Elle arrive pourtant en retard, et essouflée, à son cours de flûte. Elle entre dans la classe vers 17h10, alors que le cours a déjà commencé et se fait réprimander pour son retard par son professeur. Le second cours, celui de chant choral, se déroule normalement.

Pourtant, Emanuela Orlandi a manifestement l'intention de ne pas quitter l'école après 19h. Elle le précise à l'une de ses camarades, elle demande à partir plus tôt. Elle s'inquiète, parce tout le monde pense que, ce mercredi, les cours vont se terminer plus tard que 19h. Or, ce jour-là, au contraire, les cours finissent plus tôt, à 18h45 au lieu de 19h. Emanuela ne part donc pas avant les autres élèves, elle quitte l'école avec eux à la fin de la leçon de chant choral. Elle descend néanmoins à toute allure les escaliers du bâtiment, passant et repassant rapidement à l'intérieur du groupe d'élèves.

A ce moment-là, rien ne peut la détourner de son rendez-vous de 19h, rien ne peut la dissuader de revoir l'homme inconnu. Parvenue parmi les premières devant la porte d'entrée de l'immeuble Sant'Apollinare, Emanuela attend. À 19h10, elle est vue par le concierge. Aucun homme ne se montre devant l'entrée de l'école. Les minutes passent et finalement Emanuela décide de parcourir à pied le peu de distance entre la porte de l'école et l'arrêt de bus de la ligne 70 le plus proche, sur le Corso Rinascimento, non loin du Sénat.

Raffaella, une autre fille du groupe de choristes, se trouve devant la porte de l'école de musique. Elle dit au revoir à une amie, puis se dirige ensuite vers le même arrêt de bus. Elle rejoint Emanuela sur le court trajet séparant l'école de l'arrêt. Elle parle un peu avec Emanuela. Deux autres filles du groupe se trouvent déjà à l'arrêt de bus 70. Elles discutent ensemble. Toutes ces filles sont aperçues par une autre élève, Laura, qui se dirige vers le sud, le long du Corso Rinascimento. En marchant, Laura se retrourne plusieurs fois par curiosité. A un moment elle voit Emanuela à une vingtaine de mètres derrière elle et distingue les autres filles plus loin.

L'une d'elles est Maria Grazia. Présente depuis peu à l'arrêt du bus 70 et en conversation avec Raffaella, elle y voit Emanuela, maintenant en compagnie d'une autre fille. A 19h20, Maria Grazia monte dans un bus bondé avec d'autres élèves de l'école, dont Raffaella. Celle-ci, de l'intérieur du bus, tente d'apercevoir Emanuela pour un dernier salut de la main.

Laura, arrivée presque au bout du Corso Rinascimento, se retourne à nouveau. A cet instant, Emanuela Orlandi a disparu.

A suivre...

(Copie Carte OpenStreetMap)

14 avril 2024

Les circonstances de la disparition de Mirella Gregori

 

Nous allons nous intéresser au mystérieux cas de Mirella Gregori. La jeune fille est âgée de 15 ans quand elle disparaît au cours d'un après-midi de l'année 1983, après avoir quitté le domicile familial suite à un appel reçu à l'interphone.

Dès le début des années 80, et durant toute la décennie, un certain nombre d'événements criminels inhabituels auront lieu, aussi bien en France qu'en Italie. Certains resteront inexplicables, pourront être reliés à d'autres, ou non, et pourtant tous demeureront dans la mémoire du grand public. On en parle encore aujourd'hui.

Historiquement, tout débute le 25 mai 1980 avec la disparition, dans la région de Grenoble de Philippe Pignot, un garçon âgé de treize ans, jamais retrouvé. L'événement suivant est la tentative d'assassinat du Pape Jean-Paul II au Vatican, qui a lieu le 13 mai 1981. Ensuite, le 13 mars 1983, c'est un petit garçon de six ans, Ludovic Janvier, qui est enlevé à Saint-Martin-d'Hères, de nouveau dans la banlieue de Grenoble. Les deux garçons seront les premiers d'une liste connue depuis sous la dénomination "Les disparus de l'Isère". Quant à la tentative d'assassinat du "Pape Wojtyła", comme l’appellent les italiens, elle aura des conséquences ultérieures qui furent au moment insoupçonnées.

Mirella Gregori

Née à Rome le 7 octobre 1967, Mirella Gregori est une jeune fille âgée d'un peu plus de 15 ans lorsqu'elle disparaît dans la même ville au cours de l'après-midi du 7 mai 1983. Les parents de l'adolescente possèdent un bar situé à l'angle de la Via Volturno et de la Via Montebello, dans un quartier animé comportant de nombreux hôtels, et se trouvant à deux pas du Ministère de l'Economie et des Finances.

Le bar "Coppa d'Oro" est désormais tenu par Paolo, le mari de la mère de Mirella, par Maria Antonietta, sa sœur ainée âgée de 17 ans, et par son compagnon Filippo M., toute la famille vivant dans un appartement situé dans la Via Nomentana, un peu plus au nord-est de Rome.

Le samedi 7 mai 1983, Mirella Gregori a terminé les cours à 13h15 et elle arrive Via Nomentana autour de 14 heures. Avant de monter à l'appartement, Mirella se rend au "Bar Italia - Pizzeria da Baffo", situé au pied de l'immeuble adjacent, au numero 81 de la Via Nomentana. La fille du gérant du bar, Sonia De Vito, est sa meilleure amie et à ce moment-là Mirella vient la voir, selon le témoignage ultérieur de Sonia, pour simplement parler de choses et d'autres.

Maria Vittoria A., la mère de famille, qui est couturière, se trouve pour sa part à l'appartement, au 91.

Un peu plus tard, Mirella rentre chez elle et, vers 15 heures, l'interphone sonne. Maria Vittoria, occupée à coudre, pense que c'est peut-être son mari qui est rentré plus tôt que d'habitude et elle demande à Mirella de répondre. La jeune fille se précipite : "Bonjour, qui est-ce ?" Elle ajoute : "Si tu ne me dis pas qui tu es, je ne descendrai pas !" Et ensuite : "Ah, oui Alessandro, je comprends". Puis finalement : "D'accord, je te vois dans quelques minutes sur les marches du Bersagliere à Porta Pia."

Après cela Mirella va voir sa mère et lui indique qu'il s'agissait d'Alessandro, un ami de l'école secondaire. Elle lui précise qu'ils se sont donné rendez-vous à 15h30 au monument du Bersagliere (ndr. un soldat) de la Porta Pia. Mirella Gregori s'habille d'un pull-over chauve-souris gris aigue-marine et d'un pantalon de velours blanc, se coiffe, puis elle part précipitamment vers 15h20. Elle dit à sa mère qu'elle descend saluer "Alessandro", ajoute qu'elle sera de retour dans 10 minutes et ne prend ni sac à mains ni gilet. Ce sont les derniers mots que la maman a entendu de la bouche de sa fille cadette et c'est la dernière fois qu'elle l'a vu.

Seulement, en franchissant la porte de l'immeuble, l'adolescente ne tourne pas à gauche pour se rendre au Monument du Bersaglière. Elle part sur la droite, et se dirige de nouveau vers le bar des De Vito pour voir son amie Sonia. Là, elle s'enferme dans les toilettes avec elle et les filles discutent pendant environ 15 minutes.

Mirella a ensuite quitté le bar et c'est à partir de ce moment-là que l'on a perdu sa trace. Enfin, pas encore tout à fait.

Mirella Gregori n'étant pas rentrée, plus tard dans la journée les proches apprendront que c'est une autre version que l'adolescente a livré à son amie. Sonia leur raconte que dans les toilettes du bar, Mirella a échangé ses vêtements et s'est ensuite rendue au Parc de la Villa Torlonia, qui se trouve un peu plus au nord-est de la capitale italienne, pour jouer de la guitare avec des amis. 

En l'apprenant, Maria Antonietta, la soeur de Mirella, âgée de 17 ans à l'époque, est incrédule. La conversation dure, l'amie ne sait que répondre. Le temps passe. Pourtant Antonietta n'a guère d'autre solution que de suivre cette piste. Elle et son compagnon se rendent alors à la Villa Torlonia et, vu l'heure tardive, trouvent la porte fermée. Une voiture de police passe, les jeunes expliquent la situation et les policiers appellent le gardien. À minuit, une recherche improvisée s'entame dans le parc avec les torches des policiers. Une patrouille rapide et peu concluante.

A suivre...

Avertissement : Cette série d'articles à propos des cas de Mirella Gregori et d'Emanuela Orlandi plonge au coeur d'une affaire complexe vieille de plus de 40 ans. L'objectif est d'apporter un maximum de détails, de reconstituer un puzzle, aussi un grand nombre de sites en Italien ont été consultés, dont plusieurs de premier plan. L'exactitude des informations est fonction de leurs publications, qu'il n'est pas possible de citer individuellement.

02 avril 2023

Leigh Occhi, disparue dans sa maison en août 1992 ?

 

Nous connaissons tous le personnage de Miss Marple, créé par Agatha Christie. La plupart de son temps, Miss Marple réside à la campagne, à St-Mary-Mead. En faisant le rapprochement avec les agissements des personnes vivant ou ayant vécu dans son petit village, qu'elle observe finement, elle parvient à trouver des similitudes dans les comportements des individus. Basée sur des histoires ou des faits-divers locaux, son analyse de la nature humaine la met sur la piste des criminels.

Les choix de vie en fonction d'éléments semblables, de critères proches, comme le caractère, le milieu social, les études effectuées ou le signe astrologique, pourquoi pas. Des choix criminels concrétisés par connaissance, par reproduction, par copie, on en rencontre dans les reportages spécialisés, ce n'est pas nouveau. Que des individus puissent dans certains cas reproduire des crimes passés pour les mêmes raisons, c'est souvent le cas des familicides. Si c'était sans que l'auteur en ait eu connaissance, cela relèverait probablement de la coïncidence. Dans le premier mystère qui suit, bien des années plus tard, personne n'a encore été inculpé.

Dans le Mississippi, une jeune fille de 13 ans disparait chez elle sur fond de l'ouragan Andrew   

Nous sommes le jeudi 27 août 1992, l'avant dernier jour des effets de l'ouragan dévastateur Andrew, qui, cette année-là, a ravagé les Bahamas et la Floride en août. Au moment, le phénomène météorologique remontait à l'intérieur des terres dans l’État du Mississippi, se rétrogradant progressivement en tempête, avec des fortes pluies. Leigh Occhi, une jeune fille de 13 ans, serait restée seule ce jeudi en début de matinée, dans la maison située au fond d'une voie sans issue de Tupelo, au 105 Honey Locust Drive, où elle habite avec sa mère Vickie Felton. C'était la première fois qu'elle restait seule à la maison.

La mère vivait seule avec sa fille

Les parents de Leigh s'étaient rencontrés alors qu'ils étaient tous deux membres de l'armée américaine et servaient en Californie. Mariés en 1977, divorcés en 1981. Au gré des mutations, le père de Leigh avait toujours gardé un contact avec sa fille. La mère avait de son côté un nouveau compagnon, Barney Y., cependant le couple s'était séparé quelques semaines avant la disparition de Leigh. L'homme avait déménagé dans un autre appartement à Tupelo.

Leigh était connue pour être une gentille jeune fille douce, intelligente, et un peu extravertie. Elle adorait les animaux, particulièrement les chevaux, et s'intéressait à l'équitation. Bonne élève, notamment en mathématiques, elle avait une tendance à ne pas rester en place, faisant que certains enfants se tenaient éloignés d'elle.

Il s'agissait de l'un des derniers jours des vacances d'été de l'adolescente. La veille, le 26 août, après avoir passé du temps avec des camarades, la jeune fille était rentrée chez elle autour de 20h00. A ce moment-là, sa mère n'était pas encore arrivée, Leigh s'est donc aventurée dans le quartier, demandant aux voisins s'ils étaient d'accord pour qu'elle attende chez eux que sa mère rentre. Chez l'un d'eux, elle est restée jusqu'à l'arrivée de Vickie, à 20h45. Selon la voisine, rien ne semblait anormal, Leigh paraissait heureuse et bavarde.

Vickie Felton serait partie ce matin-là entre 7h35 et 7h50* pour rejoindre son lieu de travail, l'entreprise manufacturière voisine, Leggett and Platt, située à environ 2,5 km de chez elle. À son arrivée sur place, elle emprunte la radio météorologique de son patron, afin de rester informée de la situation météo. Elle apprend que les conditions devaient empirer, des masses de pluie liées à l'ouragan Andrew s'étant déplacées vers Tupelo. Entre 8h00 et 8h30*, elle tente d’appeler sa fille au téléphone pour l'en informer. Les deux avaient un code. Vickie devait laisser le téléphone sonner deux fois, avant de raccrocher et de rappeler immédiatement après. Cependant, Leigh n'a jamais décroché le téléphone.

N’obtenant aucune réponse, la maman de Leigh Occhi, malgré le risque météo potentiel, se précipite à son domicile. Souvenons-nous, la maison se trouve à moins de 10 minutes de son travail. Elle revient chez elle à 8h45. Selon ses déclarations ultérieures, à son retour à la maison, elle trouve la porte de garage ouverte et la lumière allumée. Cela lui paraît curieux parce que selon elle, la lumière ne s'allume que si quelqu'un déclenche la porte**. En entrant à l'intérieur, elle remarque dans le couloir du sang éclaboussé sur le mur et une flaque de sang sur le sol.

"J'ai commencé à appeler Leigh et à traverser toutes les pièces", a déclaré ensuite Vickie Felton. "Puis je suis entrée dans sa chambre. Sa couverture préférée était froissée par terre et j'avais très peur." Elle dit avoir couru dans le jardin à l'arrière de la maison, vérifié l'abri. Il n'y a aucun signe de Leigh alors Vickie Felton appelle le 911 à 9h00 pour signaler la disparition de sa fille.

Qu'est-il arrivé à Leigh Occhi ?

Aux Etats-Unis, le canal radio de la police est public, et le risque météo aggravé faisait que beaucoup d'habitants des environs l'écoutaient. Barney Y., la grand-mère de Leigh et un journaliste local qui avaient entendu l'appel sur la radio de la police sont arrivés au 105 Honey Locust Drive peu après, en même temps que les patrouilleurs de la police.

La maison ne présentait aucun signe d'effraction. A l'intérieur, les forces de l'ordre ont trouvé d'autres flaques de sang, qui n'étaient pas encore sèches. Du sang et des cheveux étaient collés au cadre d'une porte située face à la cuisine et une petite trace de sang menait du couloir au salon et à la porte arrière. Du sang, il y en avait dans la chambre de la jeune fille, le couloir et la salle de bain. La porte de sa chambre était maculée de sang. Les traces roses sur un meuble dans la chambre° ont été interprétées comme si quelqu'un avait tenté de nettoyer le sang sur le dessus du meuble. 

Dans la chambre de la jeune fille, les policiers ont découvert une chemise de nuit ensanglantée appartenant à Leigh placée, comme cachée, à l'intérieur d'un panier à linge. A ce sujet, le chef de la police de Tupelo déclarera: "Parce qu'il semblait que le sang avait coulé sur sa chemise de nuit, on pourrait penser que la blessure devait être au-dessus du cou."

C'est sous une tempête menaçante que les recherches ont été menées alentours immédiatement après la disparition de Leigh Occhi. Les policiers ont cherché autour de la maison avec des chiens et dans la zone constituée de bois et de broussailles située à proximité. Avec la pluie battante les recherches n'ont rien donné.

Comme souvent dans les affaires de disparition d'adolescents, un certain nombre de rumeurs circulent, des pistes se révèlent être fausses. Celle de Leigh Occhi n'y fait pas exception. Certains bruits sont parvenus aux oreilles des enquêteurs au sujet du beau-père de Leigh, Barney Y., notamment parce que la jeune fille s'était déjà présentée à l'école portant des ecchymoses, qu'elle attribuait devant ses camarades de classe à l'équitation. L'ex beau-père a cependant été écarté des suspects par les forces de l'ordre, après avoir fourni un solide alibi et avoir été soumis avec succès au détecteur de mensonges.

Donald Occhi, le père de Leigh, était à l'époque en poste à Alexandrie en Virginie. Son ex-femme lui a téléphoné le lendemain de la disparition, le 28 août, pour simplement lui dire que Leigh avait disparu. Ce n'est que quelques jours plus tard qu'elle l'a rappelé "pour donner des détails sur le sang et tout le reste". Donald Occhi a ensuite obtenu une permission, et s'est rapidement joint aux efforts de recherche. Alors qu'il cherchait sa fille à Tupelo au début du mois de septembre 1992, plusieurs habitants lui ont suggéré de "regarder sa mère". Il répond qu'il le faisait déjà. Parce qu'il avait des doutes sur Vickie.

Vickie Felton raconte que le matin de la disparition, elle et sa fille avaient pris le petit déjeuner ensemble et Leigh était toujours en pyjama lorsqu'elle a quitté la maison. La jeune fille devait ensuite se préparer pour partir, sa grand-mère devant venir la chercher pour la conduire à une journée portes ouvertes dans sa nouvelle école.

Malgré la disparition de sa fille, la présence de sang un peu partout dans la maison et sur la chemise de nuit de Leigh, le tout vécu dans un contexte météorologique exceptionnel, la mère n'est pas avare de détails sur les heures précédant son départ au travail. Vickie Felton raconte que le matin de la disparition, elle et sa fille avaient pris le petit-déjeuner ensemble et Leigh était toujours en pyjama lorsqu'elle a quitté la maison. 

Elle dit s'être réveillée à 6h45, et qu'à ce moment-là sa fille était encore profondément endormie. Elle précisera que, la veille au soir, Leigh, inquiète à propos des orages, lui avait demandé pour dormir avec elle dans sa chambre. La mère de Leigh ajoute encore qu'après avoir pris une douche, en sortant de la salle de bains elle a vu sa fille réveillée mais toujours au lit. Elle se souvient être allée au dehors vers 7h00 pour prendre le journal du matin. Que durant le petit-déjeuner elles ont discuté de leurs projets pour la soirée. Elles avaient prévu de dîner au Taco Bell après que Leigh ait assisté à la journée portes ouvertes avec sa grand-mère.

A suivre...


* L'heure précise n'est pas connue, on peut déduire que la mère de Leigh est restée au minimum une demi-heure à son travail. Une autre source indique que Vickie Felton est partie travailler à 7h40, une autre à 7h35, une autre qu'elle est partie entre 7h35 et 7h45 et arrivée au travail à 7h50, version qui semble la plus vraisemblable. Il est dit aussi qu'elle a appelé chez elle juste avant 8h30, qu'elle a appelé le 911 vers 8h30. Bien entendu, plus le laps de temps entre son départ du domicile et l'appel à son domicile est court moins cela laissait de temps à une personne extérieure pour agir et plus cet appel téléphonique parait curieux.

** On ignore de quelle porte il s'agit, supposément la porte entre le couloir et le garage. La phrase exacte est "C'était très étrange, car la lumière ne s'allume pas à moins que quelqu'un ne déclenche la porte". °Parfois dans la chambre, parfois dans la salle de bains, selon les sources.

Sources : https://en.wikipedia.org/wiki/Disappearance_of_Leigh_Occhi, http://edition.cnn.com/2009/CRIME/11/13/grace.coldcase.occhi/index.html, https://allthatsinteresting.com/leigh-occhi, https://storiesoftheunsolved.com/2020/07/11/the-disappearance-of-leigh-occhi/, https://www.huffpost.com/entry/leigh-occhi-disappearance-podcast_n_5a67a9e6e4b0dc592a0d8f0b

Photo diffusée de Leigh Occhi

07 décembre 2022

L'énigme des disparus de Boutiers - Où sont les Méchinaud ?

Il y a 50 ans, le soir du 24 décembre 1972, près de Cognac en Charente, une famille complète a disparu. Le père, la mère, et les deux enfants. 

Les Méchinaud. Un cas de disparition qui est à ce jour la seule affaire en France où, après qu'une famille entière se soit évanouie, on ne retrouve aucun corps, ni leur voiture, ni rien. Aucune piste, aucune trace. Qu’est-il advenu des disparus de Boutiers ? 

Un "Cold Case" vieux de cinquante ans.

Toutes les personnes s'intéressant aux disparitions mystérieuses connaissent l'Affaire Méchinaud. C'est un classique. Depuis une cinquante d'années, nombres d'articles de presse, de documentaires ont été réalisés, et maintenant existent des podcasts ou des vidéos YouTube parlant de ce cas. Il s'agirait du dossier le plus ancien parmi les 37 affaires non élucidées reprises récemment par le pôle judiciaire national de Nanterre. Les éléments clés de cette affaire semblent être la dinde et les huitres dans le réfrigérateur, les cadeaux des enfants encore emballés sous le sapin et le carnet de chèques posé sur la table du salon. Que nous disent-ils ?

Jacques Méchinaud, 31 ans, Pierrette, sa femme, 29 ans, leurs deux fils, Éric 7 ans et Bruno 4 ans, auraient quitté le domicile d'un couple d'amis à Cognac le 25 décembre vers 1 heure du matin pour retourner à leur domicile situé à seulement quatre kilomètres de là, sur la commune de Boutiers-Saint-Trojan. Ils ne seraient jamais rentrés chez eux.

Selon tous les médias, Jacques, Pierrette, Eric et Bruno Méchinaud auraient été vu pour la dernière fois par leurs amis, au moment de partir de chez eux. La Fête avec quatre adultes et quatre enfants était-elle prévue d'avance ou au contraire, n'est-ce pas à la dernière minute que les Méchinaud ont été invités chez leurs amis pour réveillonner ? Pourquoi sinon les Méchinaud auraient-ils abandonné dans leur réfrigérateur la dinde et les huitres qui étaient à l'époque, et constituent encore de nos jours, des plats traditionnels du réveillon de Noël ?

"Un ami, qui venait les chercher (...), et les deux voitures, on pris le chemin de Cognac", précise la voix Off du journal télévisé de l'ORTF de l'époque pour indiquer que Monsieur F. est passé prendre les Méchinaud. Pourtant Jacques Méchinaud devait certainement connaître l'adresse de la famille F. Les deux maisons se trouvent à peu de distance l'une de l'autre. Bien qu'il fasse probablement nuit (si Jacques Méchinaud n'avait pas pu conduire de nuit il ne serait pas parti pour un retour nocturne) cela ne devait pas être la première fois qu'il se rendait chez son ami et collègue puisque dans le journal télévisé de l'ORTF Madame F. indique à propos de leur comportement ce soir-là "On les a trouvés comme d'habitude". D'autant que les F. habitent à deux pas de l'usine où ils travaillent tous deux.

Le drame se prépare la veille de Noël

Sur fond d'adultère, la vie des Méchinaud semble avoir basculé la veille de Noël. Le carnet de chèques familial, un objet souvent rangé précieusement dans les foyers français, se trouvait exposé sur la table du salon. Pourquoi ? S'agit-il d'un message de Jacques Méchinaud pour signifier que c'est lui qui subvenait aux besoins de la famille en multipliant les heures de travail alors que durant ce temps sa femme le trompait ?  On s'interroge à partir des affirmations ultérieures fournies par Monsieur F. Tous ces éléments présents dans la maison louée par les Méchinaud à Boutiers-Saint-Trojan, la dinde, les huitres, les cadeaux pour les enfants sous le sapin de Noël, tout cela aurait été mis en place le 24 décembre peu avant leur départ de chez eux. Etait-ce une mise en scène ?

La vie des Méchinaud semble basculer le 24 décembre. La famille a-t-elle quitté la maison en début d'après-midi ? Quelques années plus tard leur ami indiquait "Nous avons passé l'après midi ensemble. Nous nous sommes promenés en voiture avec nos enfants. Puis nous avons réveillonné. L'ambiance était très détendue."  Le couple a aussi deux petits garçons, on peut les apercevoir brièvement sur le canapé dans le document de l'ORTF.

Les Méchinaud ne sont probablement jamais revenus à leur domicile après en être partis. Ils ont disparu dans une nuit dont on a dit qu' "A l’extérieur, le temps est froid, un épais brouillard empêche toute visibilité au-delà de quelques mètres."

Dans les grandes énigmes : L'Affaire Méchinaud

Entre le suicide collectif et le départ de toute la famille pour l'Australie, les possibilités sont larges. On pourrait même imaginer le départ de Jacques Méchinaud, seul, avec ses enfants. Seul problème, personne n'ayant été inculpé dans cette affaire depuis 50 ans, et celle-ci étant toujours ouverte, les Disparus de Boutiers reste une simple affaire de disparition. En 2020, elle a été relancée. Diverses investigations ont de nouveau eu lieu. L’amant de Pierrette Méchinaud a été une nouvelle fois interrogé et un terrain, acheté par lui trente ans après la disparition, a été sondé. A propos de son terrain, l'homme ignore bien entendu ce que recherchent les enquêteurs "(...) Ils ont utilisé une sorte de tricycle équipé d’un appareil permettant de sonder le sol sur trente mètres de profondeur", indique-t-il. 

En Charente, on pense que les restes des Méchinaud peuvent se trouver au fond d'un "siphon de carrière", et chacun aimerait connaître la solution à l'énigme. La famille pourrait tout autant vivre aux antipodes avec de faux papiers sous un nouveau nom. Qu'est devenu le "pécule" que Jacques Méchinaud aurait amassé en réparant des voitures ? Et qui aurait contrôlé un couple ou un homme seul avec deux enfants la nuit de Noël ?

Image d'un détecteur pour illustration

Sources : https://www.mariefrance.fr/actualite/cold-case-quest-il-arrive-a-la-famille-mechinaud-disparue-mysterieusement-le-soir-de-noel-1972-659681.html#item=1 https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=https%3A%2F%2Fwww.charentelibre.fr%2F2020%2F07%2F08%2Fdisparus-de-boutiers-l-enquete-a-nouveau-relancee%2C3619355.php#federation=archive.wikiwix.com&tab=url http://archive.francesoir.fr/actualite/faits-divers/recherche-d-une-famille-disparue%E2%80%A6-en-1972-159799.html https://www.liberation.fr/histoires/2003/02/04/le-mystere-de-la-simca-1100-grenat_429794/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_M%C3%A9chinaud https://philippe-dumas.pagesperso-orange.fr/actua2.htm [transcription de Un soir de réveillon à Boutiers : une famille disparaît (CHARENTE LIBRE du 08/09/1978)] Image : Pour illustration, image (de 2006) extraite d'une vidéo consacrée aux trois disparues de Springfield, Missouri.

12 avril 2022

Le Trio de Fort Worth est toujours porté disparu

En décembre 1974, trois jeunes filles, Rachel Trlica, Renée Wilson et Julie Ann Moseley, ont disparu d'un centre commercial la veille du réveillon de Noël. Une étrange affaire de disparition jusqu'à présent non résolue. 

Dans cette affaire, depuis plus de 47 ans, personne n'a jamais été arrêté, aucun nom de témoins n'a été révélé et le grand public ne dispose que de très peu d'informations officielles. On ne sait pas exactement à quelle heure les filles ont été vues pour la dernière fois et il n'est même pas facile de savoir précisément où la voiture retrouvée était garée sur le parking du centre commercial.

Ce que nous savons

Nous sommes le lundi 23 décembre 1974. À Fort Worth, près de Dallas, dans l'État du Texas. Dans quelques instants, il sera midi. L'action se déroule sur Gordon Avenue, devant la maison de la grand-mère de Renée Wilson. Renée a 14 ans et sa mère travaille pour une entreprise de nettoyage à sec. Ce matin-là, comme elle le fait habituellement, la mère dépose Renée chez sa grand-mère*. La jeune fille est joyeuse et excitée car elle a reçu tôt ce matin une bague de fiançailles de son petit ami, Terry, 15 ans, qui habite en face.

Ensuite, les deux jeunes gens attendent devant la maison. Ils attendent l'arrivée d'une amie de Renée, Rachel. Les deux jeunes filles ont rendez-vous pour aller faire du shopping dans le centre commercial voisin, le Seminary South. Elles se connaissent depuis longtemps car leurs parents avaient l'habitude d'aller camper ensemble quand ils en avaient l'occasion. Le 23 décembre, il est temps pour elles d'aller faire du shopping. Ce n'était pas possible auparavant pour Renée. À 14 ans, elle n'a pas de voiture, et puis elle doit aller chercher des vêtements que le magasin Army and Navy a mis de côté pour elle, deux paires de jeans. Pour Renée Wilson, il n'est pas question que le shopping dure trop longtemps. Le soir même, elle doit se rendre à une fête de Noël avec son petit ami Terry et elle veut avoir le temps de se préparer. Les filles ont donc décidé de rentrer chez elles à 16 heures.

Rachel Arnold arrive quelques minutes plus tard, au volant d'une Oldsmobile marron doré, une Cutlass quatre portes de 1972. C'est une grosse voiture américaine de l'époque avec un énorme coffre à l'arrière. La jeune conductrice, Rachel, a 17 ans et est mariée depuis 6 mois à Thomas (Tommy) Trlica, un homme de 21 ans déjà divorcé et père d'un fils de 2 ans. La vie était différente à l'époque et après avoir divorcé, Tommy s'est fiancé à Debra, la sœur aînée de Rachel. Debra a deux ans de plus que Rachel. Quelque temps plus tard, le couple se sépare, Tommy se rapproche de Rachel et ils se marient. Debra, de son côté, est tombée amoureuse d'un autre garçon, puis ils se sont séparés. Rachel a invité sa sœur à venir habiter avec elle, Tommy et le petit garçon de Tommy, Shawn.

À 17 ans, Rachel Trlica est étudiante au lycée Southwest de Fort Worth et, en même temps, elle cherche un emploi dans un magasin. Il est possible que cette recherche l'ait conduite auparavant vers les magasins du centre commercial Seminary South, qui n'est pas si loin de chez elle. Ce lundi 23 décembre au matin, avant de partir rejoindre Renée Wilson et de se rendre au centre commercial, Rachel a proposé à sa sœur de l'accompagner, mais Debra a préféré rester au lit. On ignore comment Rachel était habillée ce lundi 23 décembre 1974. On sait seulement que la jeune femme a les cheveux bruns, les yeux verts, une dent antérieure supérieure ébréchée et une petite cicatrice au menton. Elle porte une alliance. Elle mesure 1,68 m et pèse 49 kg.

De son côté, Renée a des cheveux roux ondulés, une peau claire et des yeux marron. Elle mesure 1,57 m et pèse 50 kg. Elle a 14 ans et était habillée d'un pantalon bleu violet qui lui serrait les hanches, d'un t-shirt jaune pâle Avon, avec les mots "Sweet Honesty" écrits en lettres vertes. Elle portait des chaussures Oxford rouges et blanches et une bague de fiançailles.

Vivant dans la maison en face de la grand-mère de Renée, la maison dans laquelle Renée se trouve la plupart du temps, Julie Ann Moseley a 9 ans, des cheveux sable, des yeux bleus. La petite fille mesure 1,30 m et pèse 39 kg. Elle a une petite cicatrice sous l'œil gauche et une autre au milieu du front. Les vêtements qu'elle portait le matin du 23 décembre sont un chemisier rouge, un pantalon en jean foncé et des chaussures de tennis rouges. La jeune fille est également la sœur de Terry, le fiancé de Renée. Sachant pour la bague de fiançailles de Renée et voyant arriver la voiture de Rachel, elle en profite pour traverser la rue et se joindre à la conversation.

En ce lundi 23 décembre 1974, en fin de matinée, devant la maison de la grand-mère de Renée à Fort Worth, sur Gordon Avenue, il y a aussi Janet, 11 ans, l'aînée des sœurs de Terry. Dans ce quartier, en pleine période de vacances, le moindre événement est immédiatement connu de tous. Avant de partir pour le centre commercial Seminary South, Rachel et Renee demandent à Janet si elle veut les accompagner mais la jeune fille décline l'invitation.

Julie Ann en profite pour demander si elle peut venir à la place de Janet. Les deux jeunes filles sont un peu prises de court à l'idée de surveiller une fillette de 9 ans qu'elles ne connaissent pas très bien, et l'idée ne les enchante guère. Elles tentent d'esquiver en répondant "Oh oui, mais seulement si ta mère accepte", certaines que la mère refusera.

Julie Ann n'a qu'à traverser la rue pour appeler sa mère. Elle rentre chez elle, et parvient à la joindre sur son lieu de travail. Après plusieurs refus, la mère ne connaissant pas mieux Rachel et Renée, sa mère lui dit "vous n'avez pas d'argent". Elle finit par se rendre à l'argument "je vais rester seule à la maison sans personne avec qui jouer". Une décision qu'elle regrettera pour le reste de sa vie. Les deux filles ont également invité Terry, mais le garçon, qui avait promis de passer l'après-midi avec un ami qui se faisait opérer d'une hernie le lendemain, veille de Noël, a également décliné l'invitation.

C'est donc en trio que Rachel, Renée et Julie Ann ont quitté avant midi ce quartier tranquille de Fort Worth.

C'est ici que se trouvait le magasin de surplus et de vêtements (Google)

Nous sommes à Fort Worth, au Texas. Il convient de préciser que la ville est immédiatement à l'ouest de l'agglomération de Dallas, que la maison du couple Trlica est un peu au sud-ouest du centre commercial, et que la maison de la grand-mère de Renée et celle des parents de Julie Ann ne sont pas très éloignées. En partant de cette rue et avant de se rendre au centre commercial Seminary South, le trio s'est d'abord dirigé vers le magasin Army and Navy pour récupérer des cadeaux qui avaient été mis de côté.

Les magasins de surplus se trouvent davantage en ville qu'en périphérie. Selon certaines sources, le magasin Army and Navy où les filles se sont rendues était situé au 601 West Berry. Renée aurait échangé le jean qu'elle portait pour ressortir vêtue de l'un des deux nouveaux. Selon l'histoire officielle, les filles se sont ensuite rendues au centre commercial et ont garé l'Oldsmobile au niveau supérieur, près du magasin Sears. À Fort Worth, les gens se souviennent de ce centre commercial à ciel ouvert dont la conception architecturale, l'aménagement paysager, les magasins bordés de larges allées avec des zones ombragées et des fontaines se sont combinés pour faire de ce lieu l'une des attractions populaires du grand Sud-Ouest américain.

À la fin des années 60 et au début des années 70, pour les habitants de Fort Worth, et surtout pour les résidents locaux, Seminary South était LE et surtout le seul centre commercial de la ville. Un lac avait été asséché pour sa construction et en fait, la plupart des parkings environnants étaient situés plus en hauteur.

En cette période de fêtes de fin d'année, Sears arborait le thème de Noël en lumières sur ses façades, mais les clients ne s'attardaient pas dehors à cause du froid, préférant se précipiter dans les magasins proposant des articles à bas prix.

Rachel connaît bien le centre commercial, elle habite à quelques rues de là et cherche un emploi dans un magasin. Renée et Julie Ann le connaissent probablement aussi. Des familles de Fort Worth viennent régulièrement à Seminary South et l'exposition de jouets de Noël chez Sears attire chaque année les enfants. Et puis ce magasin, tout comme son concurrent Murphys, possède un rayon de disques très apprécié des adolescents. C'est d'ailleurs au rayon disques de l'un de ces magasins que les trois jeunes filles auraient été vues pour la dernière fois, juste avant leur disparition, par un jeune employé prétendant être une connaissance de Rachel.

Disparues

Ce qui leur est arrivé par la suite est un mystère. Peu après que la disparition ait été rendue publique, plusieurs témoins ont signalé à la police de Fort Worth qu'ils avaient vu les trois filles à l'intérieur du centre commercial, mais la plupart des autres n'ont rien vu d'autre que la routine. Quelques personnes ont tout de même remarqué le t-shirt Sweet Honesty de Renee, sans donner plus de détails. Plus tard, beaucoup plus tard, ce seront finalement une vingtaine de témoins qui se souviendront, cet après-midi-là, avoir vu les trois filles disparues. Mais était-ce vraiment elles ?

Le lundi 23 décembre 1974, à 16 heures, pas de Rachel, pas de Renée, pas de Julie Ann. À 17 h, ni l'une ni l'autre. 18 heures sont arrivées, puis 19, 20 et 20h30. Peu à peu, la colère avait fait place à l'inquiétude.

De la fin de la journée et de la nuit qui a suivi, peu de souvenirs sont restés aux membres des familles. Ils ont trouvé la voiture garée et correctement verrouillée à l'est du parking de Seminary South, mais sans autre explication. Certains sont restés au centre commercial toute la nuit, surveillant l'Oldsmobile abandonnée avec un fusil de chasse et attendant le retour des filles. Est-ce Rachel ou quelqu'un d'autre qui a garé la voiture ? Un cadeau emballé pour Shawn, le beau-fils de Rachel, se trouvait à l'arrière de l'Oldsmobile, mais il était là depuis le départ de Gordon Road. Les jeans de Renée, une paire de jeans usés et une autre paire de jeans neufs, ont été retrouvés plus tard dans l'Oldsmobile. Selon la source, ils se trouvaient soit dans le coffre, soit dans un sac militaire sur le siège arrière de la voiture. Rien dans le contenu de la Cutlass n'indique que les filles soient retournées à la voiture, même pour ranger les achats qu'elles auraient faits au centre commercial.

"Je sais que je vais l'attraper" (la dispute)

Le lendemain matin, une lettre est arrivée au domicile de Rachel. Une lettre signée Rachel pour son mari Tommy. L'enveloppe est adressée à Thomas A. Trlica, sous forme administrative, et non au familier "Tommy" comme Rachel appelait toujours son mari. "Rachel" est griffonné dans le coin supérieur gauche de l'enveloppe, et le cachet de la poste sur un timbre de 10 cents est daté de ce matin-là, le mardi 24 décembre 1974.

De nombreuses interrogations concernant l'enveloppe et la feuille de papier manuscrite remontent à ce jour. La plupart des articles de journaux et des billets de blogs ont repris cette étrange lettre et on la retrouve reproduite partout sur le net (exemple ici). Rien ne prouve que cette "lettre" n'a pas été écrite pour une autre raison et même bien avant la disparition des filles. En tout cas, le sujet est discuté depuis août 2004 sur un forum bien connu.
Si elle est liée à la disparition, la question n'est pas tant de savoir qui a écrit la lettre que de savoir à quoi elle est destinée. Il était probable que cette note manuscrite soit une invraisemblance. Et puisque après une semaine les filles ne sont pas revenues, il était dès lors évident qu'il s'agissait d'un leurre. Mais dans quel but ? Pour adoucir l'événement pour les familles ? Qui sont les criminels qui s'occupent des proches des personnes disparues ? Les proches sont généralement considérés comme des suspects.
Cette lettre présumée de Rachel est particulièrement curieuse en raison de sa rapidité d'acheminement.

Bien que cette circonstance puisse exister, il est inhabituel qu'un ravisseur multiple écrive ou envoie aux familles des lettres se présentant comme venant des victimes. D'autre part, nous décelons la volonté de quelqu'un d'attribuer la décision de fuir à l'aînée. Parce qu'elle est la plus âgée ? Pas parce qu'elle conduit une voiture, dans ce cas la voiture est restée sur le parking. Le but était soit d'épargner effectivement les familles car le ou les ravisseurs avaient une raison de le faire, soit d'entretenir la confusion en fournissant une fausse piste aux enquêteurs. Ou les deux.

Après la disparition, la police a dit aux parents que les filles avaient fugué, ce qu'ils ont fermement nié. Ce n'est qu'au début de 1975 qu'un jeune homme prétendant être une connaissance de Rachel a finalement appelé le père de celle-ci pour lui dire qu'il avait vu les filles cet après-midi-là au rayon des disques d'un magasin du centre commercial. Selon ce jeune homme, Rachel et lui auraient parlé brièvement. Plus étrange encore, il a également affirmé qu'une autre personne semblait être avec les filles.
Frustrées par l'enquête de la police, les familles des filles disparues ont engagé un détective privé flamboyant au printemps 1975. Il organise des conférences de presse, oblige la police à le laisser examiner les dossiers et fait la une des journaux. L'homme est mort en 1979 de ce qu'on a dit être une overdose, sans aucun résultat sur l'affaire. Sa mort a été classée comme un suicide et tous ses dossiers, y compris ceux relatifs à ce Trio disparu, ont été détruits, comme il l'avait demandé. Les familles ont suivi toutes les pistes possibles, des centaines de routes secondaires ont été explorées par des bénévoles. La plupart des broussailles du Texas ont été ratissées, toujours sans résultat.

Vingt ans et bien plus tard

Rusty Arnold avait 11 ans lorsque sa sœur Rachel a quitté la maison en décembre 1974. Vingt ans plus tard, au milieu des années 1990, il a rencontré un nouveau détective privé en faisant une recherche aléatoire dans les pages jaunes. À sa grande surprise, le frère de Rachel a découvert que ce détective privé en savait déjà beaucoup sur l'affaire des personnes disparues et semblait vouloir résoudre le mystère. Jamais engagé par les familles, et bien qu'il ait annoncé à l'époque une récompense de 25 000 dollars provenant de ses fonds personnels, il a jusqu'à présent surtout recueilli des menaces l'invitant à rester à l'écart de l'affaire du trio disparu. Lorsqu'elle a été rouverte en janvier 2001, l'affaire a été confiée à un nouvel inspecteur de la criminelle dont l'opinion était que les filles avaient quitté le centre commercial avec quelqu'un en qui elles avaient confiance, et que plus d'une personne était impliquée dans l'histoire.

Au cours des dernières années, Rusty Arnold et une équipe de plongeurs professionnels ont fouillé à plusieurs reprises le lac Benbrook, situé à environ 12 km de l'endroit où sa sœur a été vue pour la dernière fois, dans l'espoir de trouver des preuves qui pourraient faire la lumière sur ce qui est arrivé aux trois filles disparues. Non seulement le lac est proche de l'endroit où se trouve le centre commercial, mais il est également proche du domicile d'un suspect. En utilisant un sonar, Arnold a localisé trois voitures au fond du lac Benbrook.

En 2018, une équipe de quatre plongeurs l'a aidé à récupérer les trois voitures situées au fond du lac. Le 22 septembre 2018, l'équipe de plongeurs a sorti la première voiture. Le 13 octobre, la deuxième voiture a été sortie de la boue, après deux jours d'efforts. Malheureusement, une équipe médico-légale a déterminé qu'aucune des voitures n'était liée au trio disparu. En septembre 2019, des plongeurs ont tenté de remonter la troisième voiture, mais la carcasse, après de nombreuses années sous l'eau, s'est avérée trop fragile pour être retirée du lac Benbrook. Il a été décidé de reporter son exploration, et une nouvelle tentative a été faite le 17 juillet 2020, malgré l'opacité de l'eau. La carcasse de la voiture a finalement été fouillée, mais rien n'a été trouvé.

Cette déception n'a pas entamé les espoirs de Rusty Arnold et des plongeurs. Ils espèrent explorer un autre lac voisin et trouver un indice dans une autre voiture qui pourrait être liée au trio disparu.

De multiples théories mais pas de corps

Les dizaines de théories sur cette affaire pourraient écrire une douzaine de romans sur les raisons de la disparition des filles. Et encore, elles tournent principalement autour de Rachel. Si on prenait Renée ou Julie Ann comme cible principale, on pourrait probablement multiplier les scénarios par deux. C'était un voyage planifié pour Rachel et Renée et elles ont pu en parler autour d'elles bien avant ce lundi 23 décembre. Rachel et Renée avaient un rendez-vous pour aller chercher des jeans mis de côté et Renée a pu en parler à l'école, avec des amis, avec la famille. On ne sait pas exactement pourquoi Rachel devait sortir, si ce n'est pour être le chauffeur de Renée. On ne sait pas ce que Rachel était censée faire au centre commercial.

Était-elle là pour acheter un disque de chansons de Noël pour son premier réveillon avec son mari et son beau-fils ? Une famille déjà composée. À moins que les filles n'aient été attirées par l'achat du dernier tube musical. Replaçons-nous en 1974. Les magasins de disques étaient des endroits où l'on pouvait acheter des disques, les écouter, ou même simplement regarder les pochettes dans les rayonnages. Quel est le lien entre les filles et les disques ? En ont-elles acheté un, en ont-elles écouté un ? L'une d'entre elles a-t-elle eu un rendez-vous à cet endroit ? Ou bien n'y sont-elles jamais allées ? 

Une partie du parking Est du Centre Commercial (Illustration Google Street View)

Renée et Julie Ann ont été vues pour la dernière fois sur Gordon Avenue le 23 à 12h00 (il a été dit midi pour Renée). La sœur de Rachel a signalé sa disparition par téléphone le 24 décembre 1974 à 1h30 du matin. Elle a alors indiqué qu'elle l'avait vue pour la dernière fois le 23 à 12h30 et a déclaré que la voiture, dont elle a indiqué la plaque d'immatriculation, avait été retrouvée garée sur le parking du centre commercial à 22h00. Il est possible qu'elle ait trouvé la voiture à cette heure-là, car les proches de Renée ont déclaré l'avoir trouvée sur le parking Est à 20h30. La voiture était-elle garée sur un terrain assez éloigné appelé le "terrain supérieur" du centre commercial ou était-elle garée sur la partie supérieure du parking de Sears ? En cette période de Noël, personne n'a remarqué qui avait garé la voiture à cet endroit.

Dans la deuxième partie de la série de podcasts Gone Cold, il est fait mention d'un témoin qui a vu les trois filles au domicile de Rachel vers 12h30. Il est entendu que ce témoin était la mère de Shawn qui est venue déposer (ou reprendre, selon une source contradictoire) le petit garçon pour Noël. Si cette information est vraie, elle corroborerait la déclaration de la sœur de Rachel selon laquelle elle a vu Rachel pour la dernière fois à 12h30. Cela soulève cependant la question de la proposition de Rachel rapportée par la sœur de Rachel d'aller faire les courses avec elle. Qui gardait l'enfant le matin du 23 décembre ? Où était-il l'après-midi ? Qui l'aurait gardé si la sœur était partie avec les filles ?

Sur un groupe de discussion, une femme dit qu'elle et une autre fille étaient censées retrouver Rachel et Renée au Murphy pour le déjeuner. Elle ajoute que le trio ne s'est jamais présenté, mais admet également qu'elle et son amie n'ont pas attendu très longtemps et sont allées faire des courses par elles-mêmes. La femme affirme même qu'elles n'ont jamais vu le trio ce jour-là au centre commercial. Si tout cela est vrai, certains pensent qu'elles ont probablement disparu du centre commercial peu après leur arrivée.

Les filles ont-elles disparu parce qu'elles présentaient un réel intérêt ou une menace potentielle ? Ont-elles vu quelque chose qu'elles n'auraient pas dû voir ? Ou était-ce parce que toutes les trois représentaient une "attraction" pour une personne ou un groupe ? Des questions qui demeurent après toutes ces années. Il y a peu d'informations et beaucoup d'opinions. Pas de restes, pas de preuves, pas d'indices, pas de suspect officiel. Pourtant, tous ceux qui ont étudié cette affaire de disparition ont leur propre théorie (parfois plusieurs), tout comme l'auteur ici présent.


*Terry Moseley a déclaré à NBCNews en déc, 2018, que Renee "avait passé la nuit chez sa grand-mère" - Sources : Ce texte est la traduction adaptée de The Fort Worth Trio still Missing suivi de Unsolved Fort Worth Missing Trio Case : Sorting Out. Une partie du texte est basée sur le podcast (maintenant obsolète) de l'auteur en français (novembre 2020-avril 2021) - En ce qui concerne le premier article en français (avril 2019) et le podcast en français, les sources de base sont très documentées. A ces sources il faut ajouter https://www.fwweekly.com/2020/12/16/portrait-of-a-true-crime-character/, http://www.websleuths.com. Mise à jour le 14/04/2022

07 mars 2019

La disparition de Cheryl Grimmer, 3 ans, reste non élucidée. Les poursuites ont été abandonnées


Qu'est devenue la petite Cheryl Grimmer, âgée de trois ans, disparue en quelques secondes le 12 janvier 1970 sur une plage de Wollongong, en Australie, dans le District d'Illawarra, en Nouvelles Galles du Sud ?

Presque 50 ans plus tard, la disparition de Cheryl Grimmer, célèbre en Australie, est toujours un cas non élucidé. Pourtant, rapidement après les faits, la police des Nouvelles-Galles du Sud annonça qu’elle avait établi quatre théories sur l'affaire. Cheryl s'était cachée puis s’était endormie, avait erré dans l’eau de l'océan et s'était trouvée emportée par les courants, était tombée dans un cours d'eau, ou bien avait été enlevée.

Les faits à l'époque de la disparition

Le matin du 12 janvier 1970, la famille Grimmer, originaire de la banlieue de Bristol en Angleterre et émigrée en Australie au printemps 1968, alla à la plage de Fairy Meadow à Illawarra. Etaient présents Carole la maman, Ricki (7 ans), Stephen (5 ans), Paul (4 ans) et Cheryl (3 ans). Le père, qui travaillait pour l'armée australienne, était absent. A 13h30, le ciel se couvrant, la mère des enfants décide qu'il était temps de rentrer à la maison.

Tous les enfants sont allés au bloc de douche ensemble pendant que leur mère remballait leurs affaires. Dix minutes plus tard, Ricki (l'ainé) est revenu vers sa mère pour lui dire que Cheryl refusait de sortir du bloc de douche. Peu après, Carole suivit Ricki jusqu'au bloc de douche et s'aperçut alors que Cheryl avait disparu.

Les témoignages sont minces. Il proviennent de trois enfants, âgés respectivement de 9, 10 et 12 ans au moment des faits. Ces témoins ont affirmé qu'un homme avait été vu, tenant la fillette pour boire à la fontaine à eau, puis s'était enfui en l'emportant dans une serviette de bain. Cependant, le frère de Cheryl, Ricki, s'étant souvenu avoir porté sa sœur pour qu'elle puisse boire à la fontaine, on pense comme probable que les témoins ont mélangé les deux événements.

La police a interrogé trois suspects, sans qu'aucun d'eux n'ait pu être réellement identifié comme l'homme vu par les témoins. L'enquête porte principalement sur un jeune homme, vu dans les environs immédiats du pavillon du club de surf le matin et l'après-midi du 12 janvier.

Moins de 18 mois après la disparition de Cheryl Grimmer, en 1971 cet adolescent âgé de 15 ou 16 ans a avoué avoir enlevé la fillette et l'avoir assassinée. Le jeune homme a donné une version de ce qui s’est passé ce jour-là, décrit un portail tubulaire en acier, un garde de bétail, un chemin et un petit ruisseau près du lieu du meurtre. Il a amené la police à un endroit précis et a affirmé que le corps de Cheryl avait été enterré là, mais finalement les nouvelles constructions sur place ne lui permirent pas d'être totalement certain du lieu.

La police a interrogé le propriétaire de l'endroit, qui a contredit la description du jeune suspect et a déclaré qu'il n'y avait pas de garde de bétail en place au moment du meurtre et qu'il n'y avait jamais eu de porte tubulaire sur sa propriété. Ces incohérences ont finalement conduit la police à conclure que les aveux étaient faux. Il a été considéré par les enquêteurs que sans preuves matérielles mettant l'adolescent directement en rapport avec l’enfant on ne pouvait prendre de mesures à son encontre sur ce cas de disparition.

Réouverture de l'enquête

Dans les années 2000, parmi plusieurs hypothèses la police a émis celle que la fillette disparue pouvait être encore en vie et en liberté, aussi toutes les personnes qui pensaient pouvoir être Cheryl Grimmer ont été encouragées à se manifester. Une caractéristique physique qu'avait la petite fille était d'avoir un nombril protubérant. En 2008, une femme s'est présentée pour un test ADN qui s'est révélé négatif.

Peu de temps après la réouverture de l'enquête en 2011, les parents de Cheryl sont décédés sans savoir ce qui était arrivé à leur petite fille.

En 2016, le dossier été réexaminé et toutes les informations, y compris les déclarations de témoins, ont été informatisées. Cette nouvelle approche a révélé de nouvelles pistes et mis en lumière des informations qui semblaient ne pas avoir été suffisamment approfondies lors de l’enquête initiale, en particulier les aveux de 1971.

La police est revenue sur les lieux où l'adolescent avait déclaré avoir commis le meurtre et a interrogé le fils du propriétaire. Or, contrairement à son père, ce dernier a affirmé que le gardien du bétail était "certainement" en place à l'époque et qu'il se souvenait également d'une porte tubulaire ouvrant sur un chemin menant vers un ruisseau dans la propriété.

Fin 2016, la police reprenait les trois témoignages se souvenant d'un adolescent en maraude autour des blocs de douches et qu'un homme, qui serait maintenant âgé d'une soixantaine d'années, avait été vu avec un enfant blond au moment de la disparition de Cheryl Grimmer.

De nouveaux développements en 2017

Quarante sept ans après l'enlèvement de la petite fille et sans espoir de retrouver d'éventuels restes de Cheryl dans une zone s'étant fortement urbanisée, la police continue pourtant ses investigations. En janvier 2017, après avoir eu écho que d'anciens employés pourraient apporter de nouveaux éléments à l'enquête, les enquêteurs prennent contact avec une école de redressement dans laquelle un suspect aurait été scolarisé au début des années 1970. Le 22 mars, un homme est arrêté dans la banlieue de Melbourne, inculpé pour l'enlèvement et le meurtre de Cheryl puis incarcéré. En avril la police cherchait à retrouver la trace d'une famille qui avait fait un témoignage le jour de l'enlèvement.

Coup de théâtre en mai 2017. La police révèle que le suspect arrêté en mars, un homme maintenant âgé de 63 ans, était en fait le jeune homme qui avait avoué l'enlèvement et le meurtre de Cheryl en 1971 ! Son premier procès a lieu en avril 2018. Le nom de l'accusé, qui plaide non coupable, n'a pas été révélé car il était mineur au moment des faits.

Dans sa déclaration initiale de 1971, l'homme paraissait mentalement dérangé. Il avait déclaré avoir dit à des médecins en 1970 qu'il "avait besoin de se suicider et de tuer d'autres personnes" et lors de son procès, l'accusation repose en grande partie sur ses aveux de 1971. Ainsi, le suspect avait affirmé s'être caché avec l'enfant dans une canalisation d'égout pendant environ 35 minutes, la bâillonnant avec un mouchoir et lui attachant les mains derrière le dos avec un lacet avant de l'emmener à l'endroit où, selon ses dires, la petite fille aurait commencé à crier dès qu'il a retiré le baillon.

Le suspect aurait alors mis la main à la gorge de Cheryl Grimmer, lui disant de se taire, en serrant manifestement trop fort. Pris de panique, il lui aurait retiré ses vêtements, et mis «des arbustes et de la terre» sur son corps avant de retourner à Fairy Meadow Beach, laissant seulement sur place comme "pièces" les lacets.

Le second procès devait se dérouler devant le même tribunal en mai 2019, mais à la mi-février le juge de la Cour suprême de Nouvelles Galles du Sud a déclaré la preuve irrecevable et a donc abandonné les poursuites contre le suspect. Il a été jugé que l'interrogatoire ne pouvait être apporté comme preuve et le ministère public indiquait que ce cas ne pouvait pas être jugé en l'absence de preuve. Le juge a déclaré que cet interrogatoire de 1971 ne devait pas être versé au dossier en raison des "circonstances particulières de l'affaire". Des circonstances principalement liées à la manière dont il avait été mené et à la vulnérabilité particulière de l'accusé à l'époque.

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Réalisé d'après les informations de la page Wikipédia en Anglais de l'Affaire et de plusieurs articles de presse ayant servi à la réalisation de cette page. https://www.theguardian.com/australia-news/2018/apr/04/cheryl-grimmers-accused-killer-intended-to-her-first-court-told, https://www.smh.com.au/national/nsw/cheryl-grimmer-man-arrested-over-1970-cold-case-murder-of-illawarra-toddler-20170322-gv4aij.html, https://www.smh.com.au/national/nsw/alleged-confession-of-cheryl-grimmer-s-accused-killer-aired-in-court-for-first-time-20180404-p4z7q6.html, https://www.bbc.co.uk/news/uk-38219550, https://www.telegraph.co.uk/news/2019/02/15/cheryl-grimmer-case-trial-man-accused-murdering-toddler-stopped/ - photo : recadrage photo sur australianmissingpersonsregister.com

02 mars 2019

Disparition de Bo John Jones : Retrouvé vivant mais le mystère demeure


L'actualité est malheureusement trop riche de ces disparitions d'étudiant(e)s, de jeunes gens qui s'évaporent, souvent à la sortie d'une fête trop arrosée, et dont on retrouve les corps quelques jours après (quand on les retrouve), noyés dans une rivière, un lac, ou tués dans une sombre ruelle. Les épisodes de séries télé ou de téléfilms américains sont pleins de ces cas dont le scénario diffère à peine.
Mais le mystère peut parfois être encore plus grand, quand, après quelques jours de recherches, sans explication, on en retrouve un ou une, vivant.

C'est le cas de Bo John Jones, un jeune âgé de 22 ans, étudiant doctorant en génie de recherche opérationnelle à l'University of Southern California.

Bo John Jones avait disparu après avoir été aperçu pour la dernière fois par son colocataire le dimanche 8 juillet 2018 vers 16h30 dans son appartement du centre-ville de Los Angeles. Et sur les caméras de vidéosurveillance on le voyait sortir du complexe immobilier à 17h. Il n'est pas rentré chez lui le dimanche soir et depuis, plus de nouvelles du jeune homme.

Selon ABCNews, la semaine suivante, le vendredi 13 juillet, on le retrouve dans un hôpital après qu'une personne travaillant sur place ait vu un reportage télévisé au sujet de sa disparition. Le jeune homme, qui n'avait sur lui aucun moyen pour l'identifier, avait été amené à cet hôpital, situé à environ cinq miles de son domicile, le mardi 10 vers 22 heures.

Pourquoi est-il parti avec seulement son téléphone ?

Arrivé à Los Angeles peu de temps après la disparition de son fils, le père de Bo John Jones, selon CBSLocal, indiquait que le portefeuille, les clés de la voiture de son fils avaient été laissés dans son appartement. Le jeune homme est parti de chez lui avec seulement son téléphone portable et l'appareil, resté fermé, avait d'ailleurs été retrouvé par une femme sur l'un des terrains de jeu du MacArthur Park, situé près de son domicile.

Après coup, la direction de l'hôpital n'avait pu expliquer pourquoi il avait été transporté en ambulance vers l'établissement, mais déclarait qu'il était dans un état stable. Les circonstances de la disparition temporaire de Bo John Jones, ce qui lui est arrivé précisément (est-il allé dans ce parc ou lui a-t-on volé son téléphone pour l'abandonner car fermé ?) ainsi que l'endroit où il a été retrouvé n'ont pas été révélés. Ce qui a posteriori ne peut donner aucune indication pour les cas similaires.


(Photo sélectionnée parmi celles diffusées lors de sa disparition, avec masque ajouté)

26 février 2019

Série de disparitions de jeunes femmes en Angleterre


En ce début d'année 2019, l'Angleterre fait face à une série de disparitions de très jeunes femmes. Les disparitions ont commencé à la fin de l'année 2018. Les trois jeunes femmes actuellement recherchées ont entre 19 et 21 ans. L'essentiel sur ces "Missing Cases".

Joy Morgan 

La première disparue, Joy Morgan, est une étudiante de Hatfield (Hertfordshire). Âgée de 21 ans, elle a été vue pour la dernière fois le mercredi 26 décembre 2018, jour du "Boxing Day", lors d'une célébration à son Eglise d'Ilford, Londres.

Après l'événement, elle s'est rendue chez une connaissance à Cricklewood (Nord-Ouest de Londres) qui pensait qu'elle reviendrait le lendemain dans le Hertfordshire. Ses derniers contacts ont été, via l'application WhatsApp, avec des collègues de l’université au sujet des cours qui devaient avoir lieu le lendemain 27 décembre.

On ignore où est allée ensuite Joy Morgan dont les cartes bancaires et le téléphone portable n'ont pas été utilisés depuis ce jour-là. La jeune femme n'a été portée disparue que le jeudi 7 février et la Police a lancé un appel public à témoins le vendredi 15 février.

Libby Squire

La seconde jeune femme, Libby Squire, est aussi âgée de 21 ans. Elle est étudiante de l'Université de Hull (Kingston-Upon-Hull, Est Yorkshire). Elle a disparu après avoir pris un taxi à la sortie d'une discothèque de la ville dans la nuit du 31 janvier au 1er février 2019.

Elle a été aperçue pour la dernière fois près de son domicile entre 23h45 et 00h05 (selon les sources) par les caméras de vidéosurveillance de Hull. Libby Squire aurait été «en état d'ébriété» peu avant sa disparition, selon deux des dernières personnes à l'avoir vue.

Un cycliste, un piéton et deux personnes marchant ensemble près du lieu de résidence de Libby Squire entre 1h13 et 2h34 le 1er février apparaissent aussi sur des images publiées par la police du Humberside qui espère que ces témoins éventuels pourront se faire connaître.

Leah Croucher

La dernière disparue en date, Leah Croucher, est un peu plus jeune. Âgée de 19 ans elle a été vue pour la dernière fois par ses parents le 14 février (jour de la Saint-Valentin) à leur domicile d'Emerson Valley, à Milton Keynes, une ville nouvelle du Buckinghamshire.

Une caméra de vidéosurveillance l'a montrée à Furzton, dans le sens de son lieu de travail, le 15 février à 15h15. Mais la Police a indiqué que Leah Croucher n'avait pas utilisé son téléphone portable ni accédé à son compte bancaire depuis son départ du domicile familial.

Deux jeunes filles pouvant être Leah ont été vues dans la région des lacs Teardrop le même jour vers 15h45. Pour retrouver la jeune disparue plus de 4000 foyers de Milton Keynes ont été visités par les forces de Police de Thames Valley dont plus de 70 membres sont impliqués dans les recherches.

Enquêtes et suspects

La disparition de Joy Morgan est considérée comme suspecte par la Police britannique et un homme de 40 ans originaire de Londres a été arrêté puis libéré sous caution dans l'attente de nouveaux développements. La photo d'une Honda d'un modèle ancien et particulièrement identifiable à été diffusée, mais les éléments en rapport avec cette voiture sont confus.

Dans le cas Libby Squire, un jeune boucher polonais a été arrêté sur soupçon d'enlèvement en raison d'une habituelle inconduite l'ayant déjà menée devant le Tribunal. La police a déclaré qu'il "restait sous investigation". Une voisine de Libby Squire a entendu «des cris glaçants» et une porte claquer à minuit trente. Aucun suspect n'est connu à ce jour dans l'affaire Leah Croucher.


Photos : Recadrages depuis photos Police, de g.à d. Joy Morgan, filmée dansant lors de la célébration, dernière image connue. Libby Squire. Leah Croucher, l'une des deux dernières images connues.

Sources : Plusieurs sites britanniques dont bbc.com, theguardian.com, news.sky.com, ilfordrecorder.co.uk, telegraph.co.uk, thesun.co.uk

24 mai 2018

Enfants disparus : Les disparitions par jour de semaine


Le 25 mai est la Journée Internationale des enfants disparus. Et bien que chaque personne ayant encore ses parents demeure toujours l'enfant de ces derniers [on sait d'ailleurs que les recherches d'adultes disparus ne sont pas plus faciles pour les familles que celles de mineurs, au contraire], cette journée est plutôt dédiée aux jeunes enfants. Le site 25mai.fr rappelle que c'est le 25 mai 1979, un vendredi donc, qu'a été enlevé à New York Etan Patz, âgé de 6 ans, et que ce jour a été choisi en 1983 aux Etats-Unis comme "Jour des enfants disparus".

En 2018 le 24 mai étant un jeudi, le 25 tombe aussi un vendredi. Question : Y a-t-il dans la semaine un jour avec plus de risque de disparition d'enfant ? Difficile de le dire sans statistiques poussées. En France, les années 80 ont beaucoup marqué les esprits et le département de l'Isère aussi. Et il y a les cas fortement médiatisés et ceux qui le sont moins. Néanmoins, en zone urbaine, sur le long terme le jeudi semble curieusement revenir plus souvent.

Voici une liste non exhaustive de disparitions d'enfants âgés de 3 à...21 ans. Ce dernier étant cité comme un cas par coïncidence de date (sauf l'année).

Disparu un mardi

- Yannis Moré, un petit garçon de 3 ans et demi, a disparu de Ganagobie le mardi 2 mai 1989.

Disparus un mercredi

- Charazed Bendouiou, 10 ans, a disparu le mercredi 8 mai 1987 à Bourgoin-Jailleu.
- Nathalie Boyer a 15 ans lorsqu'elle disparaît en Isère le mercredi 3 août 1988.
- Mathieu Broutin (17 ans) disparaît à Embrun en Hautes-Alpes le mercredi 31 mars 2004.

Disparus un jeudi

- Le jeudi 3 février 1977, Yves Bert, 6 ans, n'est pas au rendez-vous à la sortie de son école à Lyon.
- Ludovic Janvier, six ans, est enlevé dans la banlieue de Grenoble le jeudi 17 mars 1983.
- Anissa Ouadi, âgée de cinq ans, disparaît le jeudi 27 juin 1985 à Grenoble.
- Disparue le jeudi 21 décembre 1995, Aurore Pinçon, âgée de 14 ans, a quitté le domicile familial à Guérande, à vélo.
- Jeudi 14 novembre 1996, Marion Wagon, 10 ans, disparaissait à Agen.
- Dans le Val-d'Oise, Cédric Vallois (21 ans) disparaît à la sortie de l'hôpital le jeudi 11 septembre 1997.
- Estelle Mouzin disparaît à Guermantes le jeudi 9 janvier 2003.
- Âgée de presque 4 ans, Madeleine McCann a disparu le jeudi 3 mai 2007 au Portugal.
- Antoine Brugerolle, 6 ans, a disparu à Issoire le jeudi 11 septembre 2008.
- Une fillette de 7 ans est abordée par le "prédateur des Hautes-Alpes" le jeudi 17 avril 2014.

Disparus un vendredi

- Fabrice Ladoux, 12 ans, avait disparu à Grenoble le vendredi 13 janvier 1989.
- Stéphane Hirson, 17 ans, disparaissait le vendredi 11 février 1994 à Lagny-Sur-Marne.
- Vendredi 19 juillet 1996, Léo Balley, 6 ans, a disparu dans le Massif du Taillefer, en Isère.

Disparus un samedi

- Nathalie Mazot, 13 ans et demi, disparaît à Bron le samedi 6 novembre 1982.
- Mathieu Haulbert, âgé de 10 ans, a disparu près de Castellane le samedi 25 juin 1983.
- Grégory Dubrulle, 7 ans, avait disparu à Grenoble le samedi 9 juillet 1983.
- Jérôme Cantet a 10 ans quand il disparaît au Centre Commercial de La Défense le samedi 14 décembre 1991.

Disparus un dimanche

- Le premier des "disparus de l'Isère", Philippe Pignot (13 ans) n'est pas réapparu depuis le dimanche 25 mai 1980.
- Céline Vallin, une jeune fille de 18 ans, s'est volatilisée en Savoie le dimanche 8 juin 1997.

Il y a sûrement des oublis. On peut citer le cas de Romain Lannuzel, un étudiant breton âgé de 20 ans qui a disparu à Barcelone le mardi 13 novembre 2007. La petite Maddie étant un cas de disparition sans lien avec la France mais néanmoins listé ici.

(photo : Pexels.com)

22 mars 2018

Mikelle Biggs,11 ans, disparue devant chez elle en 1999


Mikelle Biggs, 11 ans, aînée de quatre enfants d'une famille de Mesa, ville située à l'Est de Phoenix en Arizona, jouait de la clarinette et voulait devenir plus tard animatrice chez Disney. Elle a disparu devant chez elle le 2 janvier 1999. Le drame, vieux de plus de 19 ans, s'est déroulé pratiquement sous les yeux de sa soeur Kimber, alors âgée de 9 ans.

Mikelle avait passé la nuit précédant sa disparition (ndr. celle du 1er au 2 janvier) au domicile d'un camarade. Puis elle était rentrée chez ses parents. Kimber se rappelle le jour où sa soeur a disparu "Nous avons passé la journée à jouer dehors. Elle roulait avec mon nouveau vélo que j'avais acheté pour mon anniversaire".

Kimber indique que pendant qu'elle pédalait dans la zone d'habitations proches, Mikelle a entendu la musique du camion de crème glacée arrivant dans le périmètre et qu'elle est allée demander de l'argent à leur mère. Ensuite les deux filles attendaient que le camion de crème glacée arrive dans la rue quand le ciel s'assombrit. Kimber décida de rentrer à l'intérieur de la maison pour prendre une veste et retourna rapidement dehors afin que Mikelle fasse de même. 90 secondes se sont écoulées.

Kimber se souvient "Le soleil se couchait. C'était légèrement brumeux. Les réverbères s'allumaient et mon vélo flambant neuf était sur la route avec la roue en train de tourner, j'ai la chair de poule juste en train d'y penser". Les deux pièces de monnaie pour les friandises étaient tombées au sol. Kimber Biggs appelle sa soeur, puis se rend chez un voisin mais ne trouve nulle part trace de Mikelle. Depuis, elle reste persuadée que son ravisseur se trouvait à proximité d'elle et qu'il l'a même entendu crier.

Depuis lors, aucune des pistes suivies par les enquêteurs n'a permis de déterminer où se trouvait Mikelle et le ministère considère maintenant la disparition de Mikelle Biggs comme un Cold Case. L'affaire suscite un nouvel intérêt du public depuis la mi-mars 2018 suite à la découverte d'un billet de 1 Dollar comportant la mention manuscrite "Mon nom est Mikel (sic) Biggs, enlevée à Mesa AZ, je suis vivante" (My name is Mikel (sic) Biggs kidnapped From Mesa AZ I'm Alive."). Cependant les enquêteurs et la propre soeur de Mikelle, Kimber, pensent qu'il s'agit d'un faux.

(Sources : azfamily.com, washingtonpost.com, azcentral.com, dcourier.com)
Image : Copie d'écran vidéo azfamilycom. Lien pour la vidéo (En Anglais) : http://www.azfamily.com/clip/14030472/video-mikelle-biggs-vanished-19-years-ago 

16 mars 2018

Affaire Maëlys : Mystère sur l'enlèvement et la période antérieure



Rebondissements, imbroglios et démentis ont ponctué durant plus de six mois l'Affaire Maëlys. On sait finalement peu de choses sur la disparition de la fillette, venue participer, en compagnie de ses parents et de sa soeur aînée, à une fête familiale à Pont-de-Beauvoisin.


Lors de la triste découverte du 14 février, le Procureur de la République (de Grenoble) a indiqué ne pas vouloir revenir sur l'horaire de 2h45 comme étant celui de l'enlèvement de Maëlys, cette petite fille de presque 9 ans disparue fin août 2017 au cours d'une fête de mariage à Pont-de-Beauvoisin dans l'Isère. Il s'agirait d'un enlèvement éclair. On ignore à quelle heure le suspect serait parti de la salle. Et même ce qu'il faisait avant. On nous dit qu'à 2h45 précises, Maëlys aurait été enlevée. On ignore aussi ce que faisait la fillette avant cet enlèvement.

Souvenons-nous que certains témoins disant avoir vu Maëlys autour de 3h15 ne précisaient pas où elle se trouvait à ce moment-là. Un cousin de l'enfant avait dit qu'elle était dans la salle alors qu'il partait. Sa compagne confirmait l'heure de 3h15/3h20 et indiquait avoir elle aussi vu Maëlys. L'horaire avait été fixé selon le souvenir qu'elle avait de l'horloge en arrivant à leur domicile. Puis courant janvier ce cousin a apporté une modification à ses déclarations. Reprise par l'ensemble de la presse. Il n'était plus question de 3h15 mais d'une fourchette entre 2h45 et 3 heures du matin. Il indiquait que la mariée se trouvait à l'entrée de la salle. On imagine qu'elle saluait les invités quittant la fête.
Des cas de fillettes de 9-10 ans disparues
Lorsque Marion Wagon disparaît à Agen le 14 novembre 1996 entre 12h11 et 12h16 elle se trouve sur le trajet de retour de son école à son domicile. Estelle Mouzin disparaît à Guermantes le 9 janvier 2003, aussi sur le trajet de retour de son école vers son domicile, ceci peu après 18h15 ou entre 18h15 et 19h30. A Bièvres, le 27 juin 1987 dans l'après-midi, Sabine Dumont part seule à pied pour acheter un tube de peinture blanche à la librairie du centre ville. Le 5 mai 1987 vers 15h30, à Neuilly-sur-Marne, Virginie Delmas sort de l'appartement de ses parents pour aller sur l'esplanade au bas de l'immeuble. Elle est enlevée avant d'avoir rejoint ses copines.
Quant à Hemma Davy-Greedharry, le 30 mai 1987, vers 15h15 elle se rend seule depuis son domicile de Malakoff dans une librairie pour s'acheter une équerre avant d'être enlevée sur le chemin du retour, sur le Boulevard de Stalingrad. Plus près de Pont-de-Beauvoisin, le 8 juillet 1987, Charazed Bendouiou sort de son HLM de Bourgoin-Jallieu sans sa soeur ainée. Elle en profite pour descendre la poubelle au bas de l'immeuble. Personne depuis lors n'a revu la fillette. Quant à Saïda Berch, elle disparaît à Voreppe, le 24 novembre 1996 entre son domicile et le gymnase voisin.
La petite Perrine Vigneron n'a que 7 ans lorsque, le mercredi 3 juin 1987, aux environs de 16 heures, elle se rend seule à pied à son cours de poterie, distant de quelques centaines de mètres de son domicile à Bouleurs. Elle est enlevée en chemin. Quant à la petite britannique Madeleine McCann, âgée de presque 4 ans, sa disparition au Portugal le 3 mai 2007 entre 21h et 22 heures est régulièrement évoquée dans des reportages télévisés.
Où se trouvait Maëlys et que faisait-elle ? 
Dans toutes ces affaires d'enlèvements de fillettes, les proches (parents et/ou frères et soeurs) ont indiqué aussi précisément que possible ce que faisait leur enfant dans le laps de temps précédant sa disparition. Et à défaut d'avoir une heure toujours précise de l'évènement on sait, ou le trajet, ou le lieu de l'enlèvement. Pour l'Affaire Maëlys, c'est l'inverse, on dispose d'une heure très précise de l'enlèvement, mais on ignore, pour le moment, où se trouvait la petite fille et surtout ce qu'elle faisait. Si par exemple, elle jouait en compagnie d'autres enfants.
Non seulement on ignore ce que faisait Maëlys avant et au moment de son enlèvement (était-elle dans la salle, était-elle dehors ?) mais le plus curieux c'est que seul l'avocat du suspect a tenté d'apporter des éléments en ce sens. Sans doute les témoignages des convives peuvent-ils être fragiles pour donner, dans une fête de mariage, de horaires précis, seulement peuvent-ils l'être aussi pour les lieux ? En considérant 2h45 comme l'heure à laquelle Maëlys se serait "évaporée", ne serait-il pas judicieux de connaître son emploi du temps, ainsi que celui du suspect, à minima pour le quart d'heure précédent sa disparition ?
D'autant qu'en rejetant une disparition à une heure plus avancée dans la nuit (3h-3h30 du matin), on se retrouve de facto plus tôt ce dimanche matin, au sein d'une fête familiale comportant des invités plus nombreux. Dès lors, n'y avait-il personne aux abords de la salle polyvalente pour apercevoir quelque chose de...suspect ?

(Sources : Mieux disant, Wikipedia, divers sites consultés. Photo : Pexels.com)
V2. Initialement publié à 16h22 sur Mieux disant puis dépublié par la modération du Nouvel Obs.

Le dernier après-midi connu d'Emanuela Orlandi

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