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03 juin 2017

Présidentielle : Une malédiction pour les anciens premiers ministres ?

Suite à la fermeture de la plateforme des blogs de L'Obs, voici la copie d'un post publié en avril 2017 :
Pixabay.com

François Fillon et la malédiction des premiers ministres

  
 
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François Fillon ne sera pas au second tour de l'élection présidentielle de 2017. Il n'était pourtant pas le premier ministre sortant. Y a t-il une malédiction pour les anciens premiers ministres de la République ?

En consultant la liste des présidents de la Ve République de 1958 à 2012 on peut constater en effet qu'une sorte de malédiction guette les premiers ministres de la France qui ont des ambitions politiques au delà de la fonction pour laquelle ils sont nommés par le Président de la République. Cela ne semble pas s'arrêter à 2012. Pour être élu président, ne faut-il pas de préférence avoir été seulement ministre d'un gouvernement, ou même pas du tout ?

Georges Pompidou a géré mai 1968, traversé une dissolution de l'Assemblée Nationale, et de part les circonstances (majorité absolue de l'UNR et départ du Général de Gaulle), il fait exception avec Jacques Chirac, mais est décédé en cours de mandat.

Maurice Couve de Murville a ensuite été battu par Michel Rocard à l'élection législative partielle d'Octobre 1969.

Jacques Chaban-Delmas s'est présenté à l'élection présidentielle de 1974. Avec 15,1% des voix il n'arrive qu'en troisième position derrière François Mitterrand et Valéry Giscard d'Estaing.

Jacques Chirac n'obtient que 18% des suffrages exprimés au premier tour des élections présidentielles de 1981, se trouvant derrière Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand. En 1988, il ne recueille au 1er tour que 19,94% des suffrages exprimés.

Raymond Barre n'obtient au premier tour des élections présidentielles de 1988 que 16,53% des suffrages, se situant derrière François Mitterrand et Jacques Chirac.

Laurent Fabius est marqué lors de son passage à l'Hôtel Matignon par deux scandales qui freineront ses ambitions présidentielles en 1986 et il arrive en troisième position lors de l'investiture du PS pour la présidentielle de 2007, avec 18,66% des voix des militants.

Michel Rocard subit de plein fouet sa performance à l'élection européenne de 1994 (14,49%). Son résultat mettra un terme à ses ambitions.

Edouard Balladur ne recueillera que 18,58% au premier tour de l'élection présidentielle de 1995 et arrivera troisième derrière Jacques Chirac et Lionel Jospin.

Alain Juppé est pris dans différentes affaires judiciaires au début des années 2000, qui freineront son ambition et il se retrouvera candidat malheureux à la primaire de la droite et du centre en 2017.

Lionel Jospin fut lui aussi victime des événements. Déjà antérieurement battu par Jacques Chirac, il arrivera au premier tour en 2002, seulement avec 16,18%, derrière Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, surtout en raison d'un grand nombre de candidats présents.

Dominique de Villepin, crédité de 1 à 3% d'intentions de votes, n'obtiendra pas en 2012 les 500 signatures nécessaires à sa candidature.

François Fillon est vainqueur de la primaire de la droite et du centre en 2016 mais il se retrouve embourbé dans des affaires judiciaires, avec son épouse. Il ne sera pas au second tour de la présidentielle de 2017 en raison d'un résultat au premier tour (19,9% sur 97% des bureaux dépouillés), le placant derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Manuel Valls sera le candidat malheureux des primaires citoyennes de la gauche, arrivé au second tour derrière Benoît Hamon.

(sources diverses, notamment gouvernement.fr et wikipedia.fr)

30 mai 2017

Le puzzle des déclarations à la presse de Penelope Fillon

Suite à la fermeture de la plateforme des blogs de L'Obs, voici la copie d'un post publié en février 2017 :

Ce qu'à dit Penelope Fillon à la presse, un puzzle à assembler

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DOSSIER. En 2007, Penelope Fillon avait rencontré différentes journalistes, et en novembre 2016 elle a parlé au Times. Avant le PenelopeGate, un nouvel entretien pour le Guardian aurait même été envisagé. Qu'a dit Penelope Fillon ? Parlera-t'elle prochainement ? Un puzzle à assembler.
Le jeudi 2 février 2017, l'émission de la journaliste Elise Lucet "Envoyé spécial" a diffusé des extraits d'un entretien accordé en mai 2007 par Penelope Fillon au journal britannique Sunday Telegraph dans lequel l'épouse du candidat Les Républicains à la présidentielle déclare devant la caméra n'avoir "jamais été l'assistante" de son mari François Fillon. Face à la journaliste Kim Willsher, Penelope Fillon dit aussi dans le document ne pas s'être "occupée de communication non plus".
Une nouvelle polémique dans l'affaire Fillon
Suite à cette diffusion, l'avocat de Penelope Fillon a dénoncé "des phrases isolées à dessein et sorties de leur contexte". S'appuyant sur des emails envoyés par la journaliste britannique à l'origine de l'interview à sa femme, François Fillon a réagi sur Twitter. Kim Willsher a répondu et les médias (voir Les Echos) se sont faits le relais de ces échanges. Le candidat de la droite et du centre s'appuyant sur deux emails envoyés par la journaliste britannique et les publiant. La journaliste à son tour précisait par le même réseau social la nature hors contexte des messages de François Fillon.
De fait, le premier email de Kim Willsher, daté du 30 janvier, faisait référence non pas à "Envoyé spécial" mais aux articles du Canard Enchaîné et de Marianne et le second présenté par François Fillon est daté du 2 février à 11h09, c'est-à-dire avant la diffusion de l'émission sur France 2. Dans celui-ci, la journaliste précise qu'elle n'est pas à l'origine de la démarche de la chaîne de télévision française et qu'elle en a d'ailleurs eu connaissance seulement en écoutant France Inter.
Kim Willsher dit s'en tenir à ce qui fut publié dans le Telegraph (on comprend : à son article) et que "ceci ne devrait pas être pris en dehors de son contexte". L'entretien était bien entendu adapté aux lecteurs britanniques de l'époque, François Fillon n'a pas tort d'y faire référence, même si on ne peut soupçonner Madame Fillon, contrairement aux personnalités politiques qui se livrent trop souvent à ce jeu, de faire des confidences différentes en fonction du contexte donné.
La journaliste avait prévu de revoir Penelope Fillon
Dans ces courriers électroniques, révélés par François Fillon et qui auraient probablement pu rester dans le domaine privé, on constate l'embarras de la journaliste britannique vis à vis de Penelope Fillon. Dans un article publié dans le Guardian le même 2 février, toujours avant la diffusion sur France 2 de "Envoyé spécial" Kim Willsher donne la mesure de la difficulté de sa position, dix ans plus tard, à propos d'éléments qui, selon elle, n'existent que dans la version video de l'entretien.
Elle écrit "Une décennie après, cette entrevue apparemment inoffensive - et le détail clé de savoir si elle a effectivement travaillé pour son mari - est devenu un élément clé de "Penelopegate", un scandale qui menace de détruire la carrière politique de l'homme qui, jusqu'à il y a quelques semaines, était clairement le favori pour être le prochain président de la France." Et la journaliste d'ajouter qu'elle avait dernièrement repris contact avec Penelope Fillon pour lui reparler et que cette dernière aurait accepté. Une semaine avant lePenelopeGate, la journaliste gardait encore l'espoir d'une nouvelle entrevue.
D'autres entretiens avec Penelope Fillon ont eu lieu
Kim Willsher n'est pas la seule journaliste britannique à avoir dialogué avec Penelope Fillon en 2007. Carolyn Boyd l'a rencontrée au Manoir de Beaucé pour une revue destinée aux anglophones, France Magazine. Sur son blog la journaliste présente l'intégralité de son entretien avec la "seconde dame de France", "régulièrement décrite comme "très très discrète"". On peut y lire que "(lorsque) la carrière politique de François Fillon l'a amené à Paris, la famille commence à partager son temps entre la Sarthe et la capitale. Puis, il y a six ans (ndr autour de 2001), Mme Fillon et les enfants ont commencé à vivre à Paris du lundi au vendredi.
L'article de Carolyn Byrd confirme ainsi une séquence du document du Sunday Telegraph diffusé intégralement de façon temporaire par France 2 et qui apparaît comme un rebondissement dans le PenelopeGate (lire LCI). De son côté, la journaliste Catherine Tardrew publie le 27 mai 2007 un portrait de l'épouse du Premier Ministre. Ici encore celle-ci apparaît comme une personne aimant le jardinage et les chevaux, "étant plutôt femme d'extérieur". Selon le prêtre local "... Madame Fillon se montre agréable, même si elle ne se montre pas beaucoup."
Il faut se souvenir que nous sommes toujours en mai 2007, peu après la nomination de François Fillon comme Premier Ministre de Nicolas Sarkozy. Un peu plus loin dans son portrait, la journaliste précise qu'à ce moment-là "Elle (ndr Mme Fillon) vient aussi, grâce à Internet, de reprendre ses études (...) place à une étude poussée de la littérature anglaise." Des éléments d'information qui confirment et complètent ceux déjà portés à notre connaissance par les médias.
Fin novembre 2016, au journaliste du Times (article payant, voir le Mail Online), concernant sa vie future à l'Elysée, Penelope Fillon dit qu'elle n'a pas encore pensé (à ce moment) s'y trouver comme première dame et que si cela se faisait elle y apporterait de l'humour anglais. On peut rappeler que l'une des caractéristiques de l'humour anglais est son côté absurde et souvent décalé.
Située au coeur d'une affaire politico-médiatique qui la concerne directement, on pourrait maintenant attendre de Madame Fillon qu'elle parle à de nouveaux journalistes et si possible d'autre chose que de jardinage, de chevaux et de vie à l'anglaise. N'est-il pas ? 
Photo : Pixabay.com

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