03 février 2018

Affaire Maëlys : A quelle heure a été fait l'appel à la Gendarmerie ?


Dans l'affaire de la petite Maëlys, disparue fin août 2017 à Pont-de-Beauvoisin dans l'Isère, on peut constater une différence de 10 minutes entre l'heure donnée par le procureur de Grenoble pour l'appel à la Gendarmerie et celle donnée par la procureure de Bourgoin-Jallieu. ANALYSE.

A propos de la disparition de Maëlys, le procureur de la République de Grenoble a tenu une conférence de presse le jeudi 30 novembre 2017. Cette conférence de presse a été diffusée en direct sur BFMTV et il demeure sur Internet une vidéo d'une vingtaine de minutes dont voici le lien : Médiaplayer BFMTV

Au début de sa conférence de presse, Monsieur le Procureur indique l'heure d'appel à la Gendarmerie. Il déclare (à propos de Maëlys) "sa disparition a été signalée à la Gendarmerie à 3h50, le matin" (à 1:43 de la vidéo).
Compte tenu de l'heure à laquelle le suspect a quitté pour la dernière fois la salle polyvalente de Pont-de-Beauvoisin, qui serait de 3h55 d'après son avocat, et de l'information récurrente par laquelle celui-ci serait parti avant l'arrivée des Gendarmes, l'heure d'appel à la Gendarmerie est nécessairement importante.

Pourquoi dit-on que le suspect a quitté la salle à 3h55 ? 

Est-ce parce que son téléphone s'est ré-inscrit sur un relais à cette heure-là ? On a vu que cette piste n'existait plus. Est-ce que quelqu'un l'a vu quitter la salle précisément à 3h55 ? Cela ne semble pas être le cas. Est-ce parce que le procureur précise qu'il a quitté la salle à 3h55 ? Il n'est question que de caméra et d'activation du mode Avion consécutif.

Comme indiqué dans la chronologie de Disparue, cette heure de 3h55 semble logique dans la mesure où si, selon le Procureur de Grenoble, une caméra de Le-Pont-de-Beauvoisin l'a filmé seul au retour vers Domession à 3h57, on peut certes imaginer un temps de trajet d'une minute trente à deux minutes entre la salle et la caméra, mais sans aucune certitude quant à l'heure précise de son départ de la salle, qui pourrait être antérieur à l'appel de plusieurs minutes.

Vous avez demandé la Gendarmerie, ne quittez pas

Lors de sa conférence de presse du 30 novembre, le Procureur de Grenoble précisait "Depuis le début de l'instruction les enquêteurs et les juges se sont attachés à donner une chronologie précise de cette soirée et de cette nuit" (A 2:22 sur la vidéo BFMTV). On conviendra que le 29 août est plus proche du jour de la disparition de l'enfant que ne l'est le 30 novembre et qu'un élément de l'affaire aussi simple que l'heure d'appel des parents de Maëlys à la Gendarmerie ne devrait pas donner lieu à débat.



Au cours des premières semaines après la disparition, au sujet de cet appel un membre de la famille avait indiqué l'heure de 3h55. Pour mémoire, dès les premiers jours, on pouvait lire, par exemple sur LePoint.fr "Les convives encore présents l'ont cherchée pendant une heure avant d'alerter les gendarmes, à 3h57" a précisé Dietlind Baudoin (ndr. la Procureure de Bourgoin-Jallieu). Ou mieux "Lorsque la disparition de Maëlys a été signalée aux gendarmes, dimanche à 3h57 précisément (...)" sur 20minutes.fr. Ce qui représente une différence de 7 minutes avec l'heure donnée fin novembre par le Procureur de Grenoble. Mais ce n'est pas tout.

Alors que les sites d'infos rapportent les propres paroles de Madame la Procureure de Bourgoin-Jallieu lors de sa conférence de presse, celle-ci, oh surprise, ne dit pas du tout "3h57" mais précisément "La Gendarmerie a été avisée de la disparition inquiétante de Maëlys dès 4h du matin" (Vidéo de France 3). Elle est assistée d'un Lieutenant-Colonel, commandant de la section de recherches de Grenoble, et d'un Colonel, commandant du groupement de la Gendarmerie de l'Isère.

D'où vient cette différence de 10 minutes entre les deux Procureurs ? S'agit-il d'une erreur de transcription ? De l'heure à laquelle la Gendarmerie à répondu au téléphone ? Du côté des sites d'info, qui indiquent pour leur part 3h57, une partie de la solution est probablement donnée dans le texte de l'article de France3 associé à la vidéo : "Le premier appel concernant sa disparition a été reçu à 3h57". En tout état de cause, si plusieurs appels ont été passés, il subsiste une différence d'un minimum de 7 minutes entre les deux déclarations officielles.

Sans incidence réelle sur le fait que le suspect soit parti avant ou juste à l'arrivée des gendarmes, cette surprenante différence, dans le cas de problèmes de transcription, interroge sur les autres éléments qui ne peuvent souffrir d'imprécision.

(photo : Pexels.com)

28 janvier 2018

Affaire Maëlys : Cinq mois de questions


A la limite de l'Isère et de la Savoie, en compagnie de sa soeur plus âgée et de ses parents, une fillette de 8 ans et demi assistait fin août 2017 aux festivités du mariage d'un cousin de sa mère lorsqu'elle a soudainement disparu.

La petite Maëlys a disparu depuis cinq mois. Cinq mois que des questions demeurent sans réponse, cinq mois que cette nuit du 26 au 27 août est décortiquée par les enquêteurs et les internautes, nouvelles technologies numériques et partage de l'information obligent.

Cinq mois que l'attention se focalise sur un invité dont on dit qu'il ne l'était pas tout en l'étant malgré tout, dans une noce comprenant un nombre important de convives, presque 200 personnes, qui n'ont laissé filtrer durant ces cinq mois qu'une seule image extérieure dans un magazine à forte notoriété, celle de l'invité en question.

Mais qu'allait-il faire dans cette galère, cet invité mystère, qui se retrouve après cinq mois dans une spirale infernale de disparitions d'hommes dont l'âge varie, à la louche, de 20 à 50 ans ? Des questions précises lui seront posées par les enquêteurs à propos d'un certain nombre de cas récents ou plus anciens, situés dans plusieurs départements du sud-est du pays.

Qu'est devenue Maëlys ?

Pour enlever la fillette de 8 ans et demi, à une méthode basée sur la discrétion extrême et le passer inaperçu, le suspect, présumé innocent, aurait préféré la gesticulation, le contact visible avec Maëlys devant les parents et la babysitter, les allers et retours devant les invités, le démarchage de stupéfiants, voire une présumée altercation avec le père de l'enfant.

Ses déplacements sont rigoureusement minutés. Dix-huit minutes d'absence la première fois. Suivi de vingt-cinq minutes de présence à la salle. S'en suit une seconde absence du double de temps (36 mn) et au final le mode avion de son téléphone est, à quelques secondes près, activé quarante minutes. Au milieu de la nuit, trente-sept minutes se sont écoulées entre les deux passages devant les caméras (2h47-3h24). Aurait-il d'abord testé deux itinéraires ?

Cinq mois après le drame, dans une certaine confusion de témoignages et d'horaires, plusieurs moments-clés restent possibles pour la disparition de Maëlys. Depuis la mi-octobre 2017, une page/blog dédié collationne les informations en ligne sur le sujet pour établir une chronologie de l'Affaire Maëlys. Sans aveux, sans la moindre explication sur le mobile et surtout sans corps, la raison de la disparition de la fillette, cinq mois plus tard, reste particulièrement obscure.

Des détails troublants

Le 2 octobre 2017, dans un long article documenté (*), L'Express indiquait que vers 3h15 le marié aurait demandé à ce qu'on appelle le suspect au téléphone. Selon le site, vers 3 heures du matin (en fait probablement à 3h10), après avoir coupé la musique, le DJ avait annoncé au micro que la fillette était recherchée par ses parents. Si ce fait est exact, pourquoi le marié fait-il appeler cet invité suspect par quelqu'un d'autre que lui ?

Le suspect est un ami ou au moins une de ses relations, n'a-t-il pas son numéro de portable ? Ce n'est vraisemblablement pas un inconnu qui était présent durant une longue période de temps à son repas de mariage ! Et qui est la personne qui a tenté de le joindre ? De plus si cet ami ou cette relation qu'est le suspect est vraiment soupçonné à ce moment d'avoir enlevé Maëlys, pourquoi, lorsqu'il revient à la salle (juste après 3h26 selon le procureur) ne pas l'avoir hélé, voire fait asseoir pour lui poser des questions ?

Peut-il être soupçonné et qu'on ne lui adresse pas la parole ? Au sein d'une fête familiale ? Il y a ici une sérieuse interrogation. L'effectivité de la disparition semble être admise à 3h30. La maman de la fillette l'aurait croisé lors des recherches. S'il s'était absenté auparavant, durant près de 3/4 d'heure, cette rencontre ne peut s'être déroulée qu'entre 3h27 et l'arrivée des gendarmes. Or, durant ce temps-là, il continue d'aller et venir à sa guise au sein de la famille. Serait-il resté plus longtemps si les gendarmes n'avaient été contactés que bien après ? Selon le procureur, ceux-ci ont été appelés à 3h50. Auparavant, un membre de la famille indiquait 3h55 sur un réseau social.

L'article de L'Express du 2 octobre indiquait aussi qu'un téléphone du suspect avait été de nouveau localisé à 3h55 dans la zone de la salle. Ce détail peu compréhensible alors s'est éclairci depuis et il apparaît maintenant que l'heure de 3h57 correspond à la fois au dernier passage du propriétaire de l'Audi A3 devant les caméras de Pont-de-Beauvoisin (Savoie), à une nouvelle activation du mode avion de son téléphone juste après (+5 sec) et à l'arrivée des gendarmes à la salle polyvalente.

En raison des développements réguliers autour du suspect plus que par une véritable avancée dans l'enquête, l'Affaire Maëlys fait partie de l'actualité depuis cinq mois. Ainsi, la petite fille n'est-elle pas oubliée. Ceci étant, cinq mois plus tard, une question essentielle n'a toujours pas eu de réponse : A quelle heure Maëlys a-t-elle été vue pour la dernière fois ?

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(*) Il s'agit de l'article dans lequel figure dès cette date la mention d'un contact à l'extérieur de la salle entre la fillette et le suspect, celui-ci lui intimant ensuite de rentrer par une autre porte que celle qu'il emprunte. Ce détail intéressera seulement les autres sites après qu'une importante chaîne d'infos en continu l'ai repris en janvier 2018.

07 janvier 2018

Maëlys, Alexia, Célia et Christophe, trois disparitions en 3 mois



La disparition de Maëlys, le meurtre d'Alexia Daval, les disparus de l'Ariège. Trois affaires non résolues en seulement trois mois, trois faits-divers comportant une troublante géographie entre les disparus.

Fin août 2017, une fillette disparaît lors d'une fête de mariage en Isère. Deux mois et une journée plus tard, fin octobre, une jeune femme disparaît en faisant son jogging en Haute-Saône. Un mois après cet événement (toujours à la fin du mois), un père et sa fille s'évanouissent en Ariège. Trois affaires sans lien apparent.

Concernant le cas d'Alexia Daval, on peut lire, en majorité :

- La jeune femme de 29 ans, originaire de Gray (Haute-Saône)
- La jeune femme a disparu le 28 octobre à Gray
- le corps avait été retrouvé le 30 octobre dans un bois près de Gray (Haute-Saône)
- et cela inquiète les habitants de Gray, ville dont la jeune femme est originaire

et on trouve quelques :

- Enquête - Gray-la-Ville. Meutre d'Alexia Daval
- La jeune femme est partie à 9h30 de son domicile à Gray-la-Ville
- Madame Daval Alexia, née (le nom), de Gray-la-Ville - pour faire son footing...

ou encore :

- alertait le maire de Gray (Haute-Saône), à proximité de Gray-la-Ville

Ce qu'il faut comprendre c'est que Gray et Gray-la-Ville sont deux communes distinctes, qui sont voisines certes, mais avec chacune son maire et son code Insee. On peut à cette occasion se remémorer l'Affaire Maëlys, dans laquelle la disparition de la fillette se produit au Pont-de-Beauvoisin en Isère, et que le suspect, pour aller à son domicile, passe et repasse devant les caméras de Le-Pont-de-Beauvoisin, commune limitrophe située en Savoie.

A propos d'Alexia Daval, une recherche plus poussée permet d'observer que la malheureuse jogeuse de 29 ans habitait précisément à Gray-la-Ville.
Coïncidence ou hasard, la jeune disparue de l'Ariège, Célia Orsaz (18 ans) avait quant à elle passé le bac au Lycée Cournot de Gray au printemps dernier. A cela on peut ajouter une précision géographique, seulement 300 mètres séparent le domicile d'Alexia (révélé par certains médias) du Lycée où Célia était scolarisée avant de partir poursuivre ses études à Toulouse.

On ne peut bien entendu rien déduire de plus de cet élément factuel. Sans autres indices concordants, il s'agit d'un hasard géographique.
Disparu avec sa fille, on peut lire du père de Célia, Christophe Orsaz (46 ans et divorcé) qu'il est "amateur de randonnées" et même "un fanatique de randonnées en montagne". Il est présenté un peu partout comme "originaire de Haute-Saône". Pourtant, avec peu de recherche on trouve la page "Copains d'Avant" d'un certain Christophe Orsaz, âgé de 46 ans "accompagnateur en moyenne montagne" qui indique (à ce moment-là) vivre à Pontarlier, être séparé et avoir un enfant.

Après l'enlèvement de la petite Maëlys 9ans, on a appris que la maman de la fillette travaillait à Pontarlier, dans le Doubs. Un autre hasard géographique, qui n'est sans doute ici qu'un détail dans une affaire où les horaires sont les éléments principaux.
Ce qui ressort de cette cette page Copains d'Avant c'est qu'elle indique que Christophe Orsaz (s'il s'agit bien de la même personne, évidemment) a effectué sa scolarité en Isère depuis l'âge de 3 ans. 
Et dans ce département, plus spécialement à La-Tour-du-Pin, ville qui se trouve seulement à 19,3 Km de Pont-de-Beauvoisin par la D1006, cette route le long de laquelle se trouvent à la fois la fameuse station de lavage et les non moins connues caméras situées devant l'opticien-lunetier.

Il y a presque 35.500 communes en France. Constater de telles coïncidences géographiques entre les disparus de ces derniers mois apporte une dose supplémentaire de mystère.

(photo Pexels.com)

03 janvier 2018

Disparus au cours d'un mariage, 15 jours avant Maëlys




Une disparition d'enfant au cours de festivités d'un mariage, comme dans l'affaire Maëlys, en France ou à l'Etranger, s'est-elle déjà produite par le passé ? Selon les moteurs de recherche, à priori non. Ou plutôt si. On trouve un cas récent en France... 15 jours seulement avant celui de Pont-de-Beauvoisin, dans l'Isère.

Samedi 12 août 2017, à Laborde dans l'Yonne, près d'Auxerre, ce n'est pas un mais deux jeunes garçons qui disparaissent à 20h15 dans la salle des fêtes de Laborde. Ils sont âgés de 5 et 6 ans. L'Yonne est, comme l'Isère, un département dont le nom évoque immédiatement de douloureuses histoires de disparition d'enfants. La cinquantaine de convives du mariage effectue une première recherche dans les environs de la salle afin de retrouver Louane 5 ans, qui se trouve être le fils de la mariée, l'autre garçonnet, âgé de 6 ans, étant en fait l'oncle du premier.
Les recherches s'étant effectuées sans résultat, un peu plus d'une heure plus tard, à 21h20, la police est prévenue. Selon Le Figaro, avant de disparaître, les enfants s'amusaient devant la salle des fêtes, "au sein d'un espace ouvert donnant sur une zone pavillonnaire."
L'affaire est prise très au sérieux par le directeur départemental de la Police qui appelle des renforts et s'en suit la mise en place d'un important dispositif "dans la mesure où un bois étendu sur plusieurs kilomètres se situe à 150 mètres du lieu de la disparition." Laborde est situé dans une zone rurale, l'environnement au nord est boisé et ailleurs des champs entourent la commune. Pour les policiers les recherches s'annoncent difficiles.
La famille et les invités sont toute la soirée dans l'angoisse, durant des heures qui paraissent interminables.
A une heure du matin, un hélicoptère de la gendarmerie équipé d'un capteur thermique arrive sur place. Dix minutes plus tard, les enfants, frigorifiés, sont localisés allongés dans un ravin, au bord de l'A6. "L'un était habillé d'une chemise et d'un bermuda, l'autre d'une chemisette et d'un pantalon. «Ils voulaient voir les bois» affirme Jean-Michel Crinquand (ndr l'officier supérieur d'astreinte ce soir-là)." L'article du Figaro indique que, dans leur aventure, les enfants étaient passés par des champs de ronces, et précise que les festivités du mariage eurent finalement lieu à partir de deux heures du matin !

(photo : Pexel.com)

11 décembre 2017

Affaire Maëlys : Toujours des questions



Maëlys, la petite fille de 9 ans qui a disparu au cours d'une fête de mariage peu de temps avant la rentrée scolaire 2017 n'a pas été retrouvée. Regard sur deux détails.

La grande salle polyvalente de Pont-de-Beauvoisin est construite sur les hauteurs de la commune et dispose de trois parkings, un à l'extérieur du périmètre de la salle, un devant l'entrée principale, et un plus grand à l'arrière. D'après une photo de Paris-Match et un documentaire de TF1/LCI celui situé devant la salle a servi pour le vin d'honneur des invités dont on ignore le nombre en totalité. Plus de 200, sans doute. Compte tenu du nombre d'invités et du nombre de places de stationnement (le plus grand parking fait 60 places), tout laisse à penser que de nombreuses voitures devaient être garées un peu partout, aussi bien dans l'allée menant plus bas vers le Lycée que le long de la D82.

Dès lors que le repas est commencé, le parking situé devant la salle est probablement devenu libre et certains invités ont pu rapprocher leur voiture de l'entrée. Une personne effectuant plusieurs allers et retours au cours de la nuit a même pu changer de place de stationnement à chaque retour. D'un autre côté, garer sa voiture devant l'entrée n'est pas synonyme de discrétion. Le moindre mouvement autour d'une voiture est remarqué par ceux qui sont dehors à fumer ou prendre l'air. Il ne faut pas ouvrir une porte "tu pars ?", le coffre "tu as un souci ?" le capot n'en parlons pas "tu es en panne ?"

Un ballon présent dans les déclarations

Comme disait Friedrich Nietzsche "Le diable est dans les détails". Aussi quand des enfants sont conviés à une fête, il arrive souvent qu'ils jouent au ballon. Et ce ballon appartient forcément à l'un d'entre eux. Et pas question pour son (ou sa) propriétaire de repartir sans ! Jouer avec un ballon n'est plus l'apanage des garçons, sauf que jouer en robe ne doit pas pour une petite fille être si facile que cela.

"Elle est peut-être venue chercher un ballon, parce qu'ils ont joué au ballon" dit le gardien de la salle, à propos des traces olfactives de la fillette trouvées sur la petite pelouse par les chiens policiers. 
"Elle était accompagnée par un petit garçon blond avec un ballon" dira le suspect pour se justifier que Maëlys soit montée quelques instants dans son Audi. Et puis l'avocat du suspect a révélé que la fillette a "joué au football" dans la salle vers 2h45, avec sa grand-tante, si l'on a bien compris. Etait-ce avec son propre ballon ou un autre enfant lui a-t-il prêté ? Combien de temps a-t-elle joué et qu'est devenu le ballon ? Maëlys est-elle sortie de la salle ensuite avec le ballon ? Quels enfants étaient encore présents ?

(photo : Pixabay.com)

25 novembre 2017

Trois mois sans Maëlys


Trois mois se sont écoulés depuis la disparition de Maëlys, cette fillette de 8 ans et demi venue du Jura avec ses parents et sa grande soeur pour assister à un mariage au Pont-de-Beauvoisin, dans l'Isère.

En cette fin du mois d'août, à quelques jours de la rentrée scolaire, la météo est capricieuse, mais un mariage, ici en montagne comme partout ailleurs, c'est un grand jour de fête, un moment de réjouissance et les filles de Jennifer et de Joachim s'y sont préparées avec soin. Robes blanches, fleurs blanches dans les cheveux et sandales blanches étaient de mise. Le blanc, signe de pureté.

Le grand parking, situé devant l'église de Saint-Jean-d'Avelanne était rempli de voitures, lavées, bichonnées pour la circonstance. Le rutilant cabriolet des mariés où avaient pris place Anne-Laure et Eddy se trouvait non loin de l'entrée de l'édifice religieux. A la sortie de la cérémonie, les mariés s'étant attardés à l'intérieur, les cloches ont sonné deux fois, un fait rarissime.

En passant plus tard dans Pont-de-Beauvoisin, le convoi ne passe pas inaperçu auprès de la population qui fait ses courses durant ce samedi après-midi. En centre ville, le propriétaire d'une boutique de vapotage et son voisin cafetier se préparent de leur côté à recevoir des invités, le premier ayant lancé une invitation auprès de sa clientèle locale pour tester les nouveautés proposées par son fournisseur.

Un peu plus loin, sur le trajet vers la salle polyvalente, c'est aussi la fête à la salle paroissiale et, comme ici tout le monde se connait, les saluts de la main répondent en coeur au tintamarre créé par les avertisseurs des voitures de deux-cent invités traversant la rue de Belley.

Le rendez-vous donné par les mariés est un peu plus haut, au dessus du complexe éducatif à l'architecture novatrice. Le convoi passe devant le gymnase et le Collège Jeanne-d'Arc pour arriver enfin sur le parking de la salle polyvalente. L'endroit est bien connu des habitants et des élus locaux, qui tiennent là régulièrement, ensemble, des réunions ou des présentations de projets.

Le gardien, qui occupe le chalet situé à l'entrée sous les arbres, n'en est pas à son premier mariage, et il a ouvert depuis tôt le matin la barrière pour permettre à la famille, au traiteur et à l'animateur, de finir de préparer les festivités. Tout le monde s'affaire depuis la veille afin de rendre cet événement inoubliable. Et le soleil est lui aussi présent. Le vin d'honneur se prolonge en fin d'après-midi, et les voisins proches viennent saluer les invités. 

Les smartphones eux, sont de la fête depuis plusieurs heures déjà. La ruée avait débuté dès que furent aperçus les mariés arrivant dans la décapotable. Manu, le photographe de la cérémonie, travaillait comme il le pouvait au milieu de la foule des invités, lors de l'union par la maire de Saint-Martin-de-Vaulserre, puis dans l'Eglise, et à la sortie de l'office. 

Plus tard dans l'après-midi, vient l'occasion de nouvelles prises de vue. Les mariés sont assis sur les bottes de paille disposées sur le parking devant la salle. Moment privilégié pour les photos de groupe. Les enfants sont priés de quitter leurs jeux pour venir s'asseoir aux aussi aux côtés d'Anne-Laure et d'Eddy pour la photo souvenir. Maëlys s'assoit à son tour, son regard se porte ailleurs que vers l'objectif.

Maëlys disparait de la salle polyvalente au cours de la nuit suivante. L'impensable se produit. La fillette semble littéralement se volatiliser entre 3h et 4h le dimanche 27 août. La fête s'arrête sans que les invités encore présents, pris dans l'ambiance de l'amusement, ne comprennent réellement ce qui se passe. Il leur faut pourtant se rendre à l'évidence, le cauchemar vient de commencer.

(photo: pexels.com)

Le dernier après-midi connu d'Emanuela Orlandi

Quelques jours après la disparition de Mirella Gregori, une seconde adolescente de 15 ans s'évapore à Rome. Son cas, d'une complexit...